Aller au contenu principal

Quand la violence surgit

Agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles installé à St-Savinien, Pascal Garnier a été agressé par surprise, le 15 mai dernier au soir, alors qu'il effectuait un traitement herbicide sur la parcelle d'un client à Champdolent.

« Aujourd'hui, je ne suis plus aussi tranquille qu'avant, explique Pascal Garnier, dont le visage porte encore quelques traces de l'agression. À présent, en descendant de la machine, je regarde s'il n'y a personne. »
« Aujourd'hui, je ne suis plus aussi tranquille qu'avant, explique Pascal Garnier, dont le visage porte encore quelques traces de l'agression. À présent, en descendant de la machine, je regarde s'il n'y a personne. »
© AC

Agriculteur ? Pour Pascal Garnier, c'est « le plus beau métier du monde ». « On nourrit les gens et on entretient la nature ! », rappelle-t-il avec force. Le monde agricole, c'est sa vie, la vie des générations qui l'ont précédé... Et peut-être de celles qui suivront, car ses deux fils sont restés liés aux métiers de la terre. Il a toujours effectué son travail avec passion, et avec l'envie d'y prendre du plaisir, y compris lorsqu'il exerce sa seconde profession, entrepreneur de travaux agricoles. « Les clients que je vouvoie, je les compte sur les doigts d'une main ! Pour beaucoup, ce sont des clients-copains. » Il revendique aussi de bonnes relations avec ses voisins de l'ancienne commune d'Agonnay : « j'apprécie le dialogue, j'apprécie l'échange, même avec des gens qui ne sont pas d'accord avec moi ».
C'est ce contexte qui rend encore plus difficile à comprendre l'agression dont il a été victime mercredi 15 mai au soir, alors qu'il réalisait un traitement herbicide sur trois parcelles à Champdolent. Le travail avait commencé tardivement, parce que le client, très précautionneux, souhaitait justement limiter les nuisances pour son voisinage. « J'ai commencé le travail vers 21 h pour les parcelles les plus éloignées, même si la réglementation m'autorisait à intervenir plus tôt. Sur la dernière parcelle, je suis arrivé vers 21 h 30, un peu plus peut-être. Il me fallait environ 20 mn pour réaliser le travail sur la parcelle. Juste après avoir embauché sur cette parcelle, je vois quelqu'un qui me fait signe sur le côté de l'appareil. Je m'arrête ; quelqu'un peut avoir un problème, il peut y avoir un souci, ou quelque chose... Je suis descendu, et sans aucune parole la personne m'a frappé par surprise. »
La suite est à peine croyable. « Je n'ai pas riposté. Ce n'était pourtant pas l'envie qui m'en manquait. Mais aussitôt, je me suis protégé. Il a frappé, puis il a insulté. Quand j'ai soulevé les mains de mon visage, voyant que les coups ne tombaient plus, sa femme était derrière avec le portable en train de filmer. » Il lui a demandé d'arrêter et a appelé le propriétaire, qui est intervenu avec sa compagne. « Sans elle, lui aussi il en serait venu aux mains. Réagir autrement que violemment, c'est compliqué. J'ai réussi à me maîtriser parce que j'ai vu le portable en train de me filmer. » Le déroulement des événements laisse penser à un piège. « Ils n'attendaient qu'une seule chose, qu'on perde notre sang-froid. Pour moi, il y a préméditation », estime-t-il « On ne peut pas dire autre chose quand vous avez une personne qui est là pour frapper et l'autre pour filmer. »

« Quel avenir pour les gens qui travaillent dans les champs ? »

Mais quels motifs ont-ils pu motiver une telle action ? « Je ne sais pas, avoue Pascal Garnier. J'espère que la gendarmerie et la justice pourront me donner des réponses. » Car, comble de l'absurdité de ces tristes événements, il ne connaissait pas son agresseur... « Il a dit après qu'il était dans son droit, qu'il avait été agressé par l'odeur. De l'odeur, il y en a lorsque vous suivez un camion d'équarrissage. Moi, personnellement, ça me coupe l'appétit ! Mais je ne vais pas aller frapper la personne qui conduit le camion. » L'agriculteur s'inquiète des suites de cette affaire, et de la sanction qui sera réservée à cet homme que sa compagne décrit comme ''impulsif'', comme si cela excusait l'acte. « S'il avait eu un couteau ou une barre de fer, pourquoi pas un fusil, je ne serais peut-être plus là aujourd'hui. Si on laisse faire ça, quel avenir pour les gens qui travaillent dans les champs ? Si on ne condamne pas une action de ce genre, tout est permis. »
Si Pascal Garnier a pu compter sur l'écoute des gendarmes qui sont intervenus, le retour à la normale s'avère difficile. « Le lendemain, je n'osais presque pas sortir de chez moi tellement mon visage était tuméfié », avoue-t-il. Près de deux semaines après l'agression, il porte encore quelques stigmates ; mais les pires blessures sont sans doute celles de l'esprit. Lui qui a toujours été ouvert au dialogue et revendique un respect à la lettre des réglementations ne peut s'empêcher de ressasser une question : « quelle erreur ai-je fait pour mériter ça ? J'ai beau tourner cette phrase dans ma tête, je ne vois pas. » Il y en a une, en tout cas, qu'il n'aura pas commise : répondre aux provocations de l'agresseur. « Tout ce que je sais, c'est que si j'avais frappé j'aurais eu la double peine : être victime et accusé. »

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Les recrutements concernent notamment des opérateurs de collecte, de juin à fin juillet.
Le recrutement des saisonniers est lancé

Terrena, Océalia et Cérience ont lancé il y a déjà quelques jours leurs opérations recrutement à travers les premières…

Tom et Didi Hawkins ont repris la supérette de Bouresse, ouverte tous les jours, sauf le mardi de 8 h à 13 h et de 15 h 30 à 19 h 30. Le dimanche de 8 h à 12 h.
Ouverture de commerces à Bouresse et Leigné-les-Bois

Lors des vœux des maires de début d'année, leur arrivée était signalée comme des "bonnes nouvelles". Les supérettes de…

Julien Dupuis, de l'Earl la Mardière, aux côtés de sa génisse Parthenaise ayant remporté le prix de championnat du concours. Elle a été achetée pour la boucherie du Leclerc d'Azay-le-Brûlé.
Concours de boucherie de Saint-Maixent : les ventes en petite forme

Les ventes atones lors de la foire de Saint-Maixent-l'École, le 11 avril, ont confirmé la tendance observée lors des derniers…

16 étudiants en BTS ACSE de Venours ont participé au projet.
Les lycéens à la découverte des Pays Bas
16 élèves du lycée de Venours vont réaliser le mois prochain un voyage vers les Pays-Bas. Au programme, un peu de tourisme, et…
Le camion Christelle Berthonneau s'appelle Sereine. Elle va à la porte de ses clientes ou s'arrête sur la place des villages.
Ces services qui viennent à notre porte
Certains commerçants ont décidé d'arpenter les routes de nos campagnes pour amener certains services à la porte de leurs clients.
Romain Pétorin, Nathan Groussard, Gwenaëlle Richard, Elena Morillon et Aurélien Lys autour du diorama des deux premiers.
Le modélisme agricole s'expose à Migré

Ce dimanche 27 avril, une quinzaine de passionnés exposeront leurs réalisations de modélisme agricole à Migré.

Publicité