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Opération paille
Pour que les éleveurs ne soient pas sur la paille

La FDSEA a moralisé le marché de la paille cet été. En modérant le prix de vente de plus de 1500 tonnes de matière échangée, le syndicat a joué en faveur d’une maîtrise des cours.

L’opération lancée par la FDSEA a permis de réunir 1500 tonnes de paille.
L’opération lancée par la FDSEA a permis de réunir 1500 tonnes de paille.
© DR

 

Par la force de son réseau, cet été, la FDSEA a « moralisé » le marché de la paille en Deux-Sèvres. Début juillet, voyant poindre le déficit fourrager qui ces dernières semaines s’est confirmé, le syndicat départemental appelait les céréaliers à ne pas broyer leur paille. « Le message est bien passé », se félicite Patrice Coutin, le président. Derrière la moissonneuse-batteuse, les andains n’attendaient que la botteleuse. « Le problème en période de déficit, c’est la spéculation », dénonce l’élu professionnel. Alors, cette année, la FDSEA est allée plus loin en organisant la mise en relation entre acheteur et vendeur et en négociant un prix acceptable par tous. 18 euros la tonne, c’est le prix de la matière vendue en andain. 60 euros la tonne, c’est le prix que les éleveurs consentent à payer pour une tonne de matière bottelée et transportée jusque dans la cour de l’exploitation. 

Mardi 10 août, Olivier Clochard réceptionnait 15 tonnes des 400 que la météo de l’année le contraint à acheter. « Habituellement je me limite à 300 tonnes. En 2010, le manque de fourrage est tel, qu’il faut augmenter les achats », explique le jeune éleveur  naisseur engraisseur. Malgré le manque d’herbe, de foin et la faiblesse prévisible des rendements en maïs, Olivier doit continuer de nourrir ses 110 vaches reproductrices et 200 taurillons à l’engraissement. « Les charolaises vont devoir tenir quelque temps avec de la paille », programme-t-il. 

Alors que les cours de la viande ne sont pas au plus haut et que les récoltes s’annoncent maigres, Olivier apprécie le rôle joué par la FDSEA pour moraliser le marché de la paille. « 60 euros la tonne c’est plus que l’an passé, note l’éleveur, mais c’est largement en deçà des 75 euros dont on entend parler ces derniers jours. » 

Le mouvement de solidarité organisé par le syndicat cet été aura permis à 80 exploitations d’élevage de regonfler les stocks à prix maîtrisé. Vingt céréaliers dont Christiane Morisset, présidente syndicale du canton de Lezay, auront joué la carte de l’entraide. « J’élève des chèvres, je sais quelle est l’importance des stocks de fourrages dans une exploitation. L’excédent de paille - toute cette quantité dont mes animaux n’ont pas besoin - je l’ai vendu à mes collègues du nord du département. Ça représente trois camions. » 

Au total, 96 véhicules chargés de 15 à 22 tonnes auront, en un mois et demi, traversé les Deux-Sèvres pour répondre au besoin de l’élevage sinistré et particulièrement « sur les cantons de Bressuire, Saint-Varent, Argenton-les-Vallées et Mauléon », précise Michel Liaud, président cantonal du secteur. Les 1500 tonnes de paille ainsi acheminées compenseront pour une partie en tout cas le déficit fourrager ici évalué. « En moyenne sur les différentes cultures, il nous manque environ une tonne de matière sèche à l’hectare », annonce résigné le jeune exploitant.  

 

 

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