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Pas d’urgence pour le premier apport d’azote

Avant toute intervention, il est indispensable d’attendre un bon ressuyage des sols pour ne pas dégrader leur structure.

Avant toute intervention, il est indispensable d’attendre un bon ressuyage des sols pour ne pas dégrader leur structure.
Avant toute intervention, il est indispensable d’attendre un bon ressuyage des sols pour ne pas dégrader leur structure.
© JC Gutner

Après la très forte sécheresse estivale, l’automne et le début d’hiver ont été modérément arrosé. Les cumuls observés sur la région depuis le 1er septembre varient de moins de 200 mm sur les secteurs plus secs du Nord-Est de la région à un peu plus de 350 mm sur une zone centre allant de Surgères au bocage des Deux-Sèvres. Ces cumuls sont proches de la médiane. Côté température, les cumuls sont généralement très proches de la médiane, deux épisodes très doux ayant eu lieu début et fin décembre et, à l’inverse, quelques épisodes plus froids étant survenus fin novembre et début janvier.

Ces conditions se traduisent par un état général des parcelles assez proches des dernières campagnes : la croissance et le développement des céréales sont très satisfaisants pour l’instant et sont comparables à ceux observés en 2017 et 2018 à la même période. Les conditions du mois de novembre et de début décembre ont très souvent permis de réaliser des désherbages précoces dans de bonnes conditions : les parcelles sont donc généralement assez propres. Des phénomènes de phytotoxicité ont parfois été détectés mais restent sans conséquences sur la culture. Le principal problème persistant observé est la présence de repousses de blé dans les orges d’hiver en 2ème paille, en lien avec la sécheresse du début de l’automne qui a limité les repousses à cette période : aucune solution chimique n’existe dans ce cas.

Les reliquats d’azote laissés par les cultures précédentes étaient très variables : assez élevés derrière les cultures pénalisées par la sécheresse (colza, tournesol, maïs non irrigués, céréales accidentées,etc.) à assez faible derrière les maïs bien irrigués. La minéralisation d’automne a été assez élevée grâce aux températures modérées et au retour des pluies en novembre. Les pluies de novembre ont entraîné un lessivage moyen à faible selon les cumuls. À l’heure actuelle, les quantités d’azote présentes dans le sol sont suffisantes pour couvrir les faibles besoins des cultures dans les prochains jours. Les cumuls de pluies des derniers jours et les pluies prévues cette semaine vont entrainer une saturation en eau des sols, rendant les parcelles inaccessibles.

Quelles interventions et quand pour assurer rendement et qualité ?

Avant toute intervention, il est indispensable d’attendre un bon ressuyage des sols pour ne pas dégrader leur structure. Dans un sol saturé d’eau, les plantes plus ou moins asphyxiées ne se développent pas. Leurs besoins en éléments minéraux sont très fortement réduits.

Dans toutes les situations : Si les parcelles sont sales, les désherbages de rattrapage devront être réalisés dès que les conditions climatiques favorables seront réunies et les sols ressuyés et cela avant tout apport d’engrais. En effet, ceux-ci favoriseraient le développement des adventices et rendraient leur contrôle encore plus difficile.

La conduite des apports d’azote doit être adaptée aux situations agronomiques en tenant compte à la fois de la capacité des sols à couvrir les faibles besoins des cultures dans les prochaines semaines et du niveau de développement des cultures. Si une bande double densité (BDD) est en place, c’est son suivi qui devra déterminer la stratégie à adopter. En l’absence de BDD, on peut retenir 2 grands types de situations :

Dans la plupart des cas, l’état de croissance actuel des cultures étant très satisfaisant, les quantités d’azote encore présentes dans le sol permettront de couvrir les faibles besoins journaliers actuels des cultures (moins de 2 à 300 g d’azote/jour) ; la décision de déclencher un apport peut attendre sans aucun risque le 10-15 février.

Dans de rares cas, les reliquats sont assez faibles (maïs grains à bon ou très bon rendement), un apport de 40 à 50 kgN/ha pourra être envisagé lorsque les sols seront bien ressuyés. La situation ne présente pas de caractère d’urgence, inutile de risquer de détériorer la structure des sols par des passages « en force ».

La forme d’engrais (ammonitrate, urée, solution) n’entraine pas de retard ou d’accélération significative dans la valorisation de l’engrais et ne nécessite pas d’adaptation de la date d’apport proposée.

Attention : même si les conditions sont optimales pour réaliser un apport d’engrais azoté au tallage (sol ressuyé, parcelle propre, T° moyenne > 5°C, pluie de 8 à 10 mm dans les 4/5  jours suivant l’apport), la valorisation par la culture sera de 70% au maximum. La valorisation d’un apport d’engrais azoté peut être encore plus faible dans le cas d’une culture correctement pourvue par l’azote disponible dans le sol.

Fertilisation soufrée : Le soufre se comporte d’une façon similaire à l’azote dans le sol : sa disponibilité dépend notamment des apports sur la culture précédente, de la minéralisation en cours d’automne, d’hiver et au printemps, et de l’intensité du lessivage. Cette année le risque de carence est pour l’instant modéré.

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