Parcours eau : amorcer la pompe des bonnes pratiques
        
      
      
            Après l'énergie, le service économique de Grand Cognac a enclenché un nouveau cycle de réflexion autour d'une approche maîtrisée des usages de l'eau en entreprise.
      
Dans le contexte du réchauffement climatique, toutes les attentions se portent sur la ressource en eau, tant en quantité qu'en qualité. Les entreprises -parfois grandes consommatrices d'eau dans leur process- sont au premier rang de la sensibilisation à cet enjeu. "L'eau fait partie des compétences de l'agglomération, indique Jérôme Sourisseau, président de Grand Cognac. C'est pourquoi il est nécessaire d'encourager la réduction des consommations, trouver des solutions de recyclage ou de réutilisation... Nous avons engagé un cycle depuis avril, afin de créer une émulation collective entre entreprises".
Neuf entreprises se sont jetés à l'eau en participant à des ateliers (Revico, Maison Boinaud, Charentaise de Décor, Placoplatre, Réparsac, Seguin Moreau, Cabanne et Fils, Camus, Distillerie de la Tour).
"Plusieurs rendez-vous ont été organisés afin d'échanger des pratiques entre pairs, signale Julien Triscos, conseiller développement durable à la CCI Charente. Christophe Jacques, ingénieur-conseil gestion de l'eau pour les CCI Nouvelle-Aquitaine, décrit la démarche de travail : "Il faut commencer par identifier les usages, définir le parcours de l'eau au sein de l'entreprise, bien comprendre le process industriel. Il y a tout un travail pédagogique à effectuer sur la ressource afin de changer nos habitudes pour économiser l'eau, créer une dynamique".
Réglementation pas encore adaptée pour la réutilisation
Les entreprises engagées rencontrent des problématiques similaires quant à la question de l'eau : économiser, stocker, recycler, réutiliser. "Notre eau issue du forage était considérée jusqu'à présent comme un produit pas cher, disponible à volonté ou presque, reconnaît Laurent Rullier, de la Distillerie de la Tour. Mais la ressource peut venir à manquer. Un arrêté sécheresse peut mettre à mal nos activités".
"Pour réduire notre impact, il est parfaitement possible de mettre en place des choses simples, note Julia Valle, de la Maison Boinaud à Angeac-Champagne. Comme de la cartographie pour identifier précisément ce que l'on consomme et les coûts induits, et des compteurs pour chasser les fuites".
"Nos eaux rejetées et traitées pourraient représenter de gros usages agricoles, mais les règlements ne sont pas encore adaptés. Nous avons besoin d'accompagnement et de la compréhension de la part des législateurs", indiquent Sylvian Stanowski, et Nicolas Pouillaude. de Revico, traitement et valorisation des vinasses.
"Nous avions mis de côté notre gestion de l'eau, déclare Damien Gérard, responsable technique et QHSE-RSE à la distillerie Cabanne et Fils de Bourg-Charente. Ce parcours est venu s'intégrer à notre démarche RSE. Nous devons réfléchir à des projets à long terme. Engager des investissements, soutenus par l'Agence de l'eau, qui ne seront pas forcément amortissables immédiatement".
Ce rapprochement a permis aux entreprises de réfléchir à former une "communauté de l'eau", capable de développer des projets ensemble. "Nous avons prévu un suivi sur six mois pour la mise en place d'actions", termine Estelle Vannier, chargée de mission économique à Grand Cognac.