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PAC 2023 : cinq exploitations à la loupe avec Cerfrance

Cerfrance Poitou-Charentes a présenté ses projections sur les changements de la future PAC en collaboration avec le Civam de Charente Limousine. Avec beaucoup de prudence, certains éléments restant à valider.

POAC 2023 Civam Charente Limousine
La réunion d’information était organisée par le Civam de Charente-Limousine.
© Alexandre Veschini

Le Civam de Charente Limousine a organisé une après-midi dédiée à la politique agricole commune. Sur cette terre d’élevage, à Saint-Maurice-des-Lions, c’est le réseau associatif de conseil et d’expertise comptable Cerfrance qui a eu la tâche de présenter les grandes lignes de ce que l’on sait de la prochaine PAC et d’y apposer les conséquences attendues sur cinq exploitations bovines et ovines.

« On s’est fixé sur les éléments économiques de cinq cas, pour voir quels sont les enjeux et répondre aux questions. Aujourd’hui, on ne fait que commencer car nous n'avons pas tous les éléments. Dans le calendrier de mise en place de la prochaine PAC, il y a toute une partie réservée au territoire qui doit arriver dans un deuxième temps dans l’année. Or, les événements récents au niveau européen font qu'on mesure très mal les conséquences aujourd'hui. Certains systèmes étaient mis en avant dans cette réforme. Continueront-ils à l'être ? On ne sait pas », a indiqué en préambule Jean-Michel Metayer, responsable sur le secteur du Confolentais pour Cerfrance Poitou-Charentes.

Le centre de gestion s'est donc penché sur le cas de cinq exploitations anonymisées du secteur. « Nous avons tenté de voir, à exploitation constante ce que ça donne entre aujourd'hui et dans cinq ans. Il y a des pistes d'adaptation, mais attention, ce n'est peut-être pas la peine de tout bouleverser. » Les cas étudiés sont des élevages plutôt résilients, parfois en agriculture biologique, avec une dépendance réduite aux apports extérieurs. Le plus souvent avec beaucoup d'herbe et de haies. De quoi espérer dans la plupart des cas l'accès aux aides de niveau supérieur du deuxième pilier sans avoir à modifier profondément le système mis en place.

« Ce qu'il faut retenir, c'est qu'on arrive à un budget PAC à peu près constant avec des variations entre les catégories d'aides. Les nouveautés sont le renforcement des conditionnalités pour l'attribution des aides. Le gros point pour les éleveurs, c'est le nouveau calcul des aides, notamment chez les bovins à l'UGB et non plus à la vache allaitante. » Il note également l'arrêt de l'aide au maintien du bio qui laisse place à une aide à la conversion.

Cinq systèmes

Système ovin extensif : 230 brebis, 43 ha de SAU en prairie permanente. Le DPB était valorisé à 114,60 €. L’exploitation a une aide ovine de 19 € par brebis avec un complément de 2 €. Avec la convergence, le DPB passe à 127 €. L'exploitation devrait avoir un gain au niveau de l'aide de base au revenu de base (ABR) de 577. Le paiement vert passe sur l'écorégime au taux maximal en raison de la grande surface herbagée. Le paiement couplé (ICHN, aide ovine) reste sur des montants similaires. L'exploitation est en conversion bio et aura un maintien des aides. La perte à terme de l'aide à la conversion pourrait être compensée par les MAEC. Le système devrait avoir peu de variations. Sans optimisation, le résultat est neutre.

Système ovin « plus intensif » : 238 hectares dont environ 200 en herbe et 40 de céréales en autoconsommation, 1 500 brebis pour un GAEC avec trois associés et un DPB à 116 euros.  Avec une SAU équivalente, on a une hausse du DPB et une ABR qui augmente. Le paiement redistributif ne bouge pas. L'installation perd une aide JA pour l'un des trois associés. L'exploitation bénéficie de la transparence GAEC à plusieurs titres dont celui des MAE. Au global, le résultat assez neutre en ovin si l'exploitation atteint le niveau 2 des écorégimes par l'entrée "diversité des pratiques".

Système bovin viande naisseur : 122 ha tout en herbe avec un DPB faible à 98 € ; une soixantaine de vaches sur l'exploitation ; une aide aux bovins allaitants (ABA) à 10 286 €. Sur la prochaine campagne, l'ABR passe de 109 à 118 €. Sur un système naisseur, en prenant en compte les 60 vaches et les génisses de renouvellement, on arrive à 80 UGB et une aide aux bovins viande qui passe à 8 800 €. Même en perdant sur l'ABA, l'éleveur devrait retomber sur ses pattes avec l'ABR qui monte au total de 2 000 €. L'exploitation est éligible à 2000 € supplémentaires via la bascule de l'ancien paiement vert vers l'écorégime, étant tout en herbe et niveau 2. Au global, la projection PAC serait bénéficiaire de 1 700 €.

Système bovin naisseur-engraisseur : 134 ha en herbe, un DPB à 104 € et 70 vaches allaitantes. L'ABA est à 10 165 €. Le montant du DPB monte progressivement à 121 euros. L'exploitation atteint la limite de 120 UGB sur l'exploitation. Pour l'éleveur, sans changer le système, le gain est de 7 000 €.

Système naisseur engraisseur bio : SAU de 140 ha en herbe ; DPB à 114 € qui deviendrait un ABR de 127 € et 37 à 40 vaches pour arriver à 115 UGB grâce à l'engraissement réalisé sur l'exploitation. La ferme va perdre le maintien bio, soit environ 10 000 €. La convergence permet d'en rattraper une partie. L'exploitant perd également l'aide JA. Il a la possibilité de faire une MAE pour conserver un niveau de trésorerie équivalent et de chercher 5 UGB supplémentaires pour arriver à la limite de 120 et optimiser le système.

En conclusion

Pour Jean-Michel Métayer, « on constate qu'il n'y aura pas forcément un impact hyperdouloureux. Il faut se rassurer. Les éleveurs ont des pistes d’adaptation ou en tout cas d'optimisation à la marge sur le nombre d’UGB, les MAE et des haies. Par contre, il y a un travail à mener pour être moins dépendant de l’extérieur ». Le conseiller prône « des systèmes autonomes économes. L'inquiétude que nous avons, c'est que le dialogue soit doublé. Qu’on encourage ce type de système contre les autres et que de l'autre côté on dise qu'il faille produire pour manger. Cette duplicité risque d'amener des orientations politiques différentes de celles que l'on connaît. Ce n'est pas forcément contradictoire. Il faut surtout que ce soit complémentaire. »

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