Aller au contenu principal

Ovins : "Je n'arrive pas à dégager un revenu"

Jeune installé dans la Vienne, Sébastien Martin est venu pour la première fois manifester. Originaire de Belgique, cet éleveur ovin estime que ses difficultés sont les mêmes que celles des agriculteurs de son pays de naissance.

"Ce qui me ronge le plus le matin, c'est de m'assurer que je vais bien pouvoir régler telle ou telle facture", confie Sébastien Martin.
"Ce qui me ronge le plus le matin, c'est de m'assurer que je vais bien pouvoir régler telle ou telle facture", confie Sébastien Martin.
© Guillaume de Werbier

Depuis son installation à Bouresse, hors cadre familial, Sébastien Martin a investi dans l'exploitation qu'il a reprise en 2020 : un bâtiment neuf pour la bergerie, un nouveau bardage bois pour la bergerie d'engraissement, du matériel... "En trois ans, la ferme a évolué", explique le jeune éleveur, à la tête d'un cheptel de 650 brebis, qui vient d'agrandir sa SAU pour atteindre environ 200 ha. Dans cette configuration, "je suis censé vivre de mon travail", estime Sébastien Martin. Mais "je n'arrive pas à dégager un revenu. Ce qui me ronge le plus le matin, c'est de m'assurer que je vais bien pouvoir régler telle ou telle facture."

Le producteur déplore sa difficulté à se constituer une trésorerie, à cause de difficultés financières qui reviennent régulièrement. En cause, les hausses de charges de ces derniers mois, à commencer par le coût des concentrés. "Je vais acheter moins d'aliments. Maintenant, comme j'ai plus de surfaces en céréales, j'achète déjà moins de correcteur."

Mais cette augmentation de surface, qui lui permet plus d'auto-consommation pour les bêtes, lui a rendu impossible l'accès au renouvellement de la MAEC Élevage pour 2024, dont il bénéficiait depuis son installation. Soit l'équivalent de 10 000 €/an en moins. "Ce n'est pas cohérent car je ne change pas mes pratiques d'élevage. Je vais faire plus de couverts, et je les ferai pâturer aux brebis. Je pense aussi implanter davantage de protéagineux dont la production est aidée en ce moment."

Sébastien Martin livre ses agneaux sous signes de qualité Label Rouge et IGP à Ter'elevage. Leur prix tourne actuellement autour d'environ 9 €. "Si ça continuait comme ça, on s'en sortirait. Mais ce prix ne compense pas la hausse des charges qui ont beaucoup augmenté."

L'éleveur juge par ailleurs excessive la pression des contrôles Pac destinés à vérifier la conformité et le bien-fondé entre la demande déposée et la réalité de terrain. "Ça ne m'est encore pas arrivé, mais c'est ma hantise, même si je fais tout dans les règles. Mais ces contrôles devraient être plus pédagogiques, au lieu que des amendes soient données tout de suite, sans accorder un temps de corrections."

Originaire de Belgique, Sébastien Martin constate que les revendications des agriculteurs mobilisés de son pays, sont les mêmes qu'en France : refus des accords de libre-échange demandes de simplifications administratives, dénonciation de normes européennes incohérentes et demande d'un prix rémunérateur des produits destinés à l'agro-industrie.

Un malaise commun qui s'est d'ailleurs fait entendre à Bruxelles, pendant le Sommet européen, le 1er février dernier, où des producteurs, belges majoritairement, ont exprimé leur colère à l'encontre de l'Union européenne.

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

La petite dernière de chez New Holland, la CR 11 a été présentée, jeudi 27 juin, à Essouvert.
La CR 11 en démonstration

Les Établissements Chambon ont invité 200 clients, à venir voir la toute dernière moissonneuse batteuse de New Holland, la…

Thomas (à droite) a passé du temps avant le parrainage avec les deux frères Mimault pour prendre la relève de François.
À L'Absie, le temps a œuvré pour nouer la relation cédant-futur installé

Au Gaec La Jolinière, un nouveau duo d'associés a vu le jour depuis le 1er mai : Thomas Moigner a rejoint Christophe…

La moissonneuse de l'ETA Poussard, de Villiers-en-Plaine, dans une "belle" parcelle d'orge à 65 q/ha.
Moissons en Deux-Sèvres : petite récolte en vue

Les premiers hectares battus en Deux-Sèvres en orge et en colza montrent des rendements hétérogènes, à tendance basse, et une…

D'immenses chapiteaux jalonnent la vallée derrière la mairie de Saint-Martin.
Village de l'eau : méli-mélo de luttes sous chapiteaux

Le Village de l'eau a pris ses quartiers à Saint-Martin-lès-Melle le 16 juillet. Il rassemble des militants de luttes diverses…

Le système de coupe tronçonneuse est une pince Vosch 2000 force 52 KN guide de 80 cm.
Du nouveau à la Cuma du Bocage

Plus de prestations grâce à de nouveaux matériels : 300 000 € ont été investis par cette Cuma des environs de Bressuire.

Les premières collectes françaises de blé tendre montrent des rendements inférieurs de 11 % à la moyenne décennale.
Pas assez de blé pour les agriculteurs

Le blé tendre ne fait pas exception à la mauvaise année céréalière, avec une estimation de rendement moyen à 64 q/ha.

Publicité