FNSEA 17
« Mobilisons-nous tous à Bruxelles ! »
Jeudi 18 décembre, la profession agricole manifestera à Bruxelles, à l'appel de la Copa Cogeca. Le président de la FNSEA 17, Jean-Philippe Champagne, et le secrétaire général, Jérôme Brisset, appellent les agriculteurs à se mobiliser.
Jeudi 18 décembre, la profession agricole manifestera à Bruxelles, à l'appel de la Copa Cogeca. Le président de la FNSEA 17, Jean-Philippe Champagne, et le secrétaire général, Jérôme Brisset, appellent les agriculteurs à se mobiliser.
« Face aux menaces qui pèsent sur notre avenir et nos fermes déjà trop fragilisées, nous devons être des milliers pour défendre l'agriculture, nos exploitations et notre souveraineté alimentaire. Il est essentiel de montrer notre unité et notre détermination afin de défendre nos droits, nos revenus et notre capacité à produire dans des conditions viables et durables », explique Jean-Philippe Champagne, le président de la FNSEA 17. Le syndicat départemental lance un appel à la mobilisation à tous les agriculteurs, le jeudi 18 décembre. Des bus seront prévus (1). « Nous allons à Bruxelles, car tous nos problèmes sont centrés là-bas. Si on ne met pas de pression, on est sûrs de rien obtenir », lance Jérôme Brisset, le secrétaire général de la FNSEA 17.
« Nos politiques français n'ont pas le pouvoir de décision entre leurs mains. C'est ici que cela se joue. »
Cette manifestation se déroulera en marge du Sommet des chefs d'État et de gouvernement du Conseil de l'Europe. Les deux représentants agricoles sont conscients de la distance mais ils estiment que ne rien faire, c'est dire que tout va bien. Et ce n'est pas le cas !
Trois combats
Le combat porte sur plusieurs points. Pour les élus syndicaux, il s'agit de « refuser la baisse du budget agricole de la Pac et de lutter pour une Pac ambitieuse, porteuse d'avenir pour l'agriculture et les agriculteurs. » La future Pac 2028-2034 est annoncée avec un budget en baisse de 20 % et plus de complexité administrative.
« Avec les années qui se suivent et se ressemblent, nous n'avons pas besoin d'avoir cette diminution. Et puis cela risque d'affaiblir l'agriculture française et européenne. On nous parle de souveraineté alimentaire et de sécurité, mais si on importe toute notre alimentation, au bout d'un moment, on ne sera plus souverains », regrette Jean-Philippe Champagne.
Bien sûr, le Mercosur est aussi dans les revendications. « Nous ne voulons pas d'accords qui sacrifient nos producteurs au profit d'importations à bas coût », affirme Jean-Philippe Champagne. À la FNSEA, on revendique une suspension totale du processus de ratification tant que les garanties fortes ne sont pas apportées et l'intégration d'un véritable principe de réciprocité ainsi que des clauses de sauvegarde réellement applicables.
Autre motif de la mobilisation, la nouvelle taxe MACF (mécanisme d'ajustement carbone aux frontières) sur les engrais prévue pour janvier 2026. Le président de la FNSEA 17 voit dans ce dispositif « un mécanisme qui pénalise nos exploitations et aggrave la flambée des intrants. » Cela signifie une explosion prévisible du prix des engrais jusqu'à 144 € la tonne, une perte de compétitivité, un risque de baisse des rendements et de dépendance accrue aux importations alimentaires.
« Nous demandons que les engrais sortent de cette taxe carbone. Si nous devons supporter cette taxe, cela ne sera plus la peine de travailler. »
Parmi toutes ces revendications, Jérôme Brisset, également viticulteur, évoque aussi la situation des vins et spiritueux. « Ce secteur demande des dédommagements entre 35 et 50 M€ pour de l'arrachage définitif en compensation des taxations des batteries des voitures électriques ».
Au plan national, Hervé Lapie, secrétaire général à la FNSEA, indique que « les dirigeants à Paris et Bruxelles doivent prendre conscience que le secteur agricole est éminemment stratégique. Nos compétiteurs chinois, russes, américains notamment ont intégré l'agriculture dans leurs stratégies de défense, jusqu'à en faire un pivot essentiel. Pendant qu'ils réarment leur secteur agricole et agroalimentaire, la Commission européenne déconstruit et sape les fondations de la PAC sans laquelle l'Europe n'aurait pas vu le jour. Le délitement aujourd'hui à l'œuvre est tel que les distorsions de concurrence touchent les pays européens entre eux, au sein même de cette Union à 27. » Autant de bonnes raisons pour y aller et mettre la pression.
(1) Pour s'inscrire, contacter Zoé Monceau : 06.13.22.96.36.