Miss pour porter ses valeurs de l'agriculture
Le concours de Miss et Mister France Agricole rendra son verdict ce samedi 6 décembre. Valentine Renaud et Stessie Neuvillers, de la Vienne, étaient candidates.
Présentez-vous, Valentine Renaud.
J'ai 34 ans, je suis mariée et nous avons une fille de 9 ans. Avant d'être agricultrice j'étais formatrice à La Maison familiale Rurale d'Ingrandes-sur-Vienne, en mathématiques et biologie pour les Bac pro services à la personne.
Pourquoi vous êtes installée avec votre mari, Quentin, il y a près de 5 ans ?
On s'était toujours dit qu'on élèverait des animaux sans savoir vraiment lesquels. Nous avons acheté ici en 2017, au départ pour nos huit chevaux. Quentin faisait déjà des céréales, sur 80 ha. Il était pédicure bovin en double activité. Le Covid nous a confortés dans le choix de travailler chez nous. Il y a 5 ans, mon beau-père, pluriactif aussi, sur 80 ha de céréales, partait à la retraite. On s'est lancés tous les deux à Liniers, dans la production laitière.
Votre exploitation de vaches laitières est particulière ?
Disons qu'elle est diverse, avec une cinquantaine de Prim'holstein, quelques Jersiaises, des normandes, trois (bientôt quatre) Brunes des Alpes dont deux débuteront la traite en début d'année. Et une pie noire !
Pourquoi cette variété ?
C'est un peu mon caprice. J'avais envie de couleur dans nos champs. Les habitants nous font souvent remarquer que le troupeau est joli. C'est agréable.
Il y a aussi un intérêt économique ?
Les Prim'holstein font de la quantité. Les Jersiaises, produisent un lait plus gras et riche en protéine. Dans notre système en pâturage, il y a aussi un intérêt car elles ne pâturent pas la même herbe. Les Jersiaises aiment plus fouiner les petites herbes. Les Brunes des Alpes sont aussi très adaptées au pâturage et pourront aussi être valorisées en viande.
Pourquoi avoir candidaté au concours de Miss France Agricole ?
Je suis amoureuse de mon métier et j'avais envie d'exprimer les valeurs et la vision de l'élevage que je porte et que je partage avec mon mari. Les médias montrent régulièrement des systèmes d'élevage très opposés et j'avais envie de présenter ce qu'on faisait à la Ferme du lin, avec un petit troupeau. C'est ce que je voulais pour connaître mes vaches, parce que pour moi, c'est la relation à l'animal qui prime mais sans évidemment mettre de côté l'aspect économique, et donc dire que c'est possible et viable.
Y avait-il aussi un message en tant que femme ?
Bien sûr. Je trouve que l'on parle beaucoup des femmes dans l'agriculture. Mais nous sommes là depuis longtemps, notamment dans les élevages laitiers où il s'agit souvent des femmes à la traite et à la transformation quand c'est une activité de la ferme. Mais les femmes sont aussi là dans les autres métiers de l'agriculture : le contrôle laitier, la vétérinaire. On dit qu'il faut savoir s'imposer, que ce n'est pas facile mais moi je ne trouve pas. Je voulais en tout cas montrer qu'une femme qui n'est pas issue du milieu agricole peut y arriver.