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Marge nette du soja proche de celle du colza

Pour la deuxième année consécutive du soja est cultivé dans la région. Pour satisfaire les besoins d’Alicoop, 15 000 ha de production locale seront nécessaires à moyen terme.

Eric Simon a implanté 9 des 100 ha suivis par Sèvre et Belle. La coopérative commercialisera à Alicoop la récolte de 65 ha. 35 ha sont consacrés à la production de semences pour l’an prochain.
Eric Simon a implanté 9 des 100 ha suivis par Sèvre et Belle. La coopérative commercialisera à Alicoop la récolte de 65 ha. 35 ha sont consacrés à la production de semences pour l’an prochain.
© N.C.

Alicoop, fabricant d’aliments du bétail installé à Pamproux, porte depuis deux ans un projet de développement d’une filière régionale de production de soja. Avec les coopératives céréalières, ses partenaires, la production est expérimentée en Deux-Sèvres mais également en Charente-Maritime, Charente et Vienne. 60 ha ont été cultivés en 2013 sous la gouverne de Soléo Développement (*). 716 ha sont actuellement couverts de cette abondante végétation (une partie est réservée à la multiplication des semences). « À terme, si les essais variétaux et les conduites culturales expérimentées portent leurs fruits, nous espérons atteindre 15 000 ha », présente Médéric Brunet, directeur de Sèvre et Belle. Une surface qui permettrait après trituration à Chalandrais par la coopérative COC, de satisfaire les besoins d’Alicoop. 30 000 tonnes de soja non OGM par an (Lire ci-dessous).Pour en arriver là, la filière avec l’aide de la région Poitou-Charentes, les obtenteurs engagés dans les semences non OGM - RAGT et Euralis - le Cetium également, investit dans la recherche et le développement. Des essais sont en cours. Sur 50 ares, Sèvre et Belle suit le développement de 15 variétés implantées sur une parcelle d’Eric Simon installé à Thorigné. Identifier la variété la plus adaptée à notre climat est l’un des objectifs. Ce travail permet également de préciser les étapes de l’itinéraire cultural. « En 2013, le rendement moyen enregistré était de 22 q par ha », annonce Médéric Brunet. Eric Simon évoquant le prix de la semence, 250 euros de l’hectare, certifie : « nous devons faire mieux ».En présence de l’irrigation, cette plante qui se satisfait de nombreux types de sols doit, avec une conduite adaptée, pouvoir offrir 35 à 40 q de rendement à l’hectare. « Il faut éviter de l’implanter dans des sols au taux de calcaire actif supérieur à 10 %. Dès lors, avec de la chaleur et de l’eau, tous les espoirs sont permis ».Ce début août, au cœur des 9 ha de soja implantés, le 10 mai, à 500 000 grains à l'hectare, Eric Simon, l’agriculteur (1) et Médéric Brunet, responsable de l’organisme stockeur, sont optimistes. Le couvert atteint 80 cm de hauteur. La floraison se termine, de nombreuses gousses sont déjà formées. « Si tout se passe bien dans les semaines à venir, nous espérons pouvoir récolter autour du 15 septembre. Aujourd’hui, nous sommes en présence d’un potentiel proche des 35 q », évaluent les observateurs.



La région verse 150 €/ha
D’expérience, Eric Simon reste prudent. « Dans cette culture, le plus délicat, c’est la récolte. L’an dernier j’ai battu vers le 20 octobre. J’ai rentré 22 q par hectare. J’en ai laissé 10 dans le champ ». Les premières gousses se forment très bas, très près de la terre. Pour que les moissons se passent dans de bonnes conditions, le sol doit être plat, sans pierres, sec et portant.Commercialisée 390 euros la tonne en 2013, cette production offre une marge nette proche de celle du colza. « En 2014, la région Poitou-Charentes a débloqué 150 euros de l’hectare pour soutenir cette culture développée pour sécuriser l’approvisionnement des filières d’élevage. L’an prochain, la PAC devrait prendre le relais. Le soja reclassé parmi les protéagineux sera éligible aux aides du second pilier », confirme Médéric Brunet.Ainsi structurée, la filière soja en Poitou-Charentes offre de belles perspectives. Et d’autant plus qu’elle présente des atouts majeurs sur un plan environnemental. « C’est une culture au profil écophyto », sourit Médéric Brunet. Légumineuse, elle est un excellent précédent à blé. À ce jour, ni fongicides, ni insecticides ne sont nécessaires. Côté désherbage, les besoins sont proches de ceux du tournesol. Un profil qui devrait interpeller bien de producteurs.c. P(*) Soléo Développement réunit Sèvre et Belle, Coréa et Charentes Alliance. Soutenir et promouvoir le développement de l’élevage dans la région est l’ambition de cette structure dotée d’un fonds de 2,5 millions d’euros.(1) Eric Simon est également président de la coopérative céréalière Sèvre et Belle.
(*) Soléo Développement réunit Sèvre et Belle, Coréa et Charentes Alliance. Soutenir et promouvoir le développement de l’élevage dans la région est l’ambition de cette structure dotée d’un fonds de 2,5 millions d’euros.(1) Eric Simon est également président de la coopérative céréalière Sèvre et Belle .

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