Aller au contenu principal

Manque de traçabilité sur les produits transformés à Vivonne

Mardi, tôt en matinée, des éleveurs de la FNSEA et de JA de la région, sont venus s’installer devant Viandes service, à Vivonne, dans la Vienne. Ils se désolent de voir ce transformateur se fournir majoritairement en viande importée.

Une délégation d’agriculteurs a été reçue par les responsables de Vivonne viandes et Viandes Service.
Une délégation d’agriculteurs a été reçue par les responsables de Vivonne viandes et Viandes Service.
© N.C.

Dès 6 h 30, les tracteurs arrivés sur la zone artisanale des Sablons, à Vivonne, déversent le contenu de leur remorque (fumier, paille…) devant les grilles de l’entreprise de transformation Viandes Service pour en bloquer l’accès. Michel Caillé, secrétaire général de la Fnsea 86, tout en guidant ses collègues en train de manœuvrer, exprime sa colère : « Dans la nuit de dimanche à lundi, 14 tonnes de viande bovine espagnole ont encore été déchargées ici. C’est vraiment se moquer de nous ! »
« Ce genre d’entreprise détruit nos filières en France », dit, remonté, Michel Caillé. « Elles ne regardent que le prix. Ce principe de dumping ne nous plaît pas. Il faut une nouvelle organisation à l’échelle européenne pour que tout le monde ait les mêmes règles. »
Pour Damien Genet, éleveur laitier aux Roches Prémarie, les producteurs français ne jouent pas à armes égales avec leurs voisins européens. « En Espagne ou en Italie, les exigences sanitaires ou de mises aux normes sont moins prononcées, les coûts d’abattage sont plus bas, donc le prix de la viande est plus bas. Nous ne pouvons pas nous aligner d’autant plus que nos charges augmentent. »
Le jeune éleveur, qui avec un groupe d’agriculteurs, vient de vérifier l’origine de plusieurs caisses de viande hachée surgelée destinées à une enseigne discount toute proche du site, s’étonne aussi du flou qui existe encore sur la traçabilité des produits dès qu’ils sont transformés. « Il faut arrêter de mettre sur ces produits des étiquettes portant la mention « Elaboré en France ». On trompe les consommateurs car ça ne veut rien dire », s’insurge Jérôme Berthomier, secrétaire du GDS 86. Les éleveurs sont unanimes, le mode d’étiquetage est à revoir. « Plus on découpe, plus c’est transformé, moins on est sûr de l’origine de la viande », déplore Denis Bergeron, président de la Fnsea 86. « Nous respectons des règles d’identification pour une plus grande traçabilité, des règles sanitaires strictes, et nous sommes concurrencés par des produits qui ont été soumis à moins de contrôles ! ». Vincent Lévêque et Jean-Noël Blanchard attendent des prix rémunérateurs. Ils ne se satisfont pas des annonces de reports d’annuités ou des cotisations sociales. « Ce sont des mesures qui ne solutionnent rien. »

Les élus interpellés
La mobilisation à Vivonne qui se déroulait le même jour se voulait donc symbolique, en montrant du doigt, a contrario, le modèle à ne pas suivre. « Mais l’action ne vise pas seulement l’entreprise devant laquelle nous sommes », précise Philippe Moinard, président de la Fnsea Poitou-Charentes. « Nous interpellons aussi nos élus du conseil régional, des conseils départementaux, et l’État, pour voir ensemble comment nous pouvons valoriser le travail des agriculteurs. Il ne faut pas oublier non plus que l’agriculture participe à l’aménagement du territoire, à son économie. Que se passe-t-il si les agriculteurs ne sont plus là  ? », s’interroge-t-il.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

François Rondeleux a repris l'exploitation en 2023.
Le Chapeau change de mains
Depuis 2 ans, c'est François Rondeleux qui est aux commandes du Chapeau, à Maulay. Le jeune homme a repris l'exploitation…
Cécile et Thierry Lemaître gèrent avec leur fils et leur belle-fille ce gîte.
Un gîte tout confort, attenant à l'exploitation
C'était une petite maison familiale. Le relais du Mardelon, à Messemé est aujourd'hui un gîte 3 étoiles, géré par la famille…
Clémence Emery prépare la finale du concours de reconnaissance des végétaux au lycée de Thuré.
La finale du concours de reconnaissance des végétaux en ligne de mire
Ils étaient 100 à concourir et ils ne sont plus que 5 qualifiés pour la finale du Concours national de reconnaissance des…
FNSEA, CR, JA et Adiv ont rencontré le Préfet pendant plus de deux heures.
Eau : les tensions montent d'un cran

À quelques jours de la mobilisation de Bassines Non Merci à Poitiers, mais aussi du bureau du Sage Clain, pendant lequel sera…

Le Préfet de la Vienne se positionne pour le stockage de l'eau

A quelques heures d'une manifestation de Bassines Non Merci, le Préfet de la Vienne a publié un argumentaire dans lequel il…

Au Jard'in des Chèvres à Vouzan ouvrira ses portes aux porteurs de projets le 3 juin. Pour plus d'information : richard88helene@gmail.com. Inscription obligatoire jusqu'au 1er juin sur terredeliens.org ou en scannant le QR code ci-dessous.
Une ferme ouverte pour trouver un associé Au Jard'in des Chèvres
Suite au départ prochain de Fanny Goudet, Hélène Richard est à la recherche d'un associé pour maintenir et développer l'activité…
Publicité