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Maïs : Retarder l’installation de la chrysomèle

La chrysomèle des racines du maïs est un ravageur surveillé de près par la Fredon Nouvelle-Aquitaine. Arrivé en Charente en 2017, l’insecte a étendu sa présence depuis lors, et a été signalé en Charente-Maritime l’an dernier.

Cela fait longtemps que la Fredon (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles) Poitou-Charentes puis Nouvelle-Aquitaine guette l’arrivée de la chrysomèle des racines du maïs. Le ravageur originaire d’Amérique, apparu en Europe de l’Est en 1992, est surveillé depuis que les premiers foyers ont été signalés en Île-de-France en 2002. Depuis, la menace s’est faite plus pressante avec de premiers signalements dans les Charentes. L’OVS (organisme à vocation sanitaire) cherche donc à sensibiliser les agriculteurs à sa détection, via des réunions techniques. L’une d’elles s’est tenue vendredi 12 juin à St-Sigismond-de-Clermont.
Lors de la rencontre, Khalid Koubaiti, animateur grandes cultures de la Fredon Nouvelle-Aquitaine, a livré quelques clefs pour apprendre à reconnaître la chrysomèle des racines du maïs. « C’est un petit ravageur, qui fait environ 6 mm. Il a une taille intermédiaire entre la coccinelle et la grosse altise. » Il est reconnaissable à son corps jaune avec des bandes noires, et à ses antennes, « assez longues par rapport à la taille du corps ». Généralement, la chrysomèle des racines du maïs demeure sur des parcelles de maïs, mais on peut occasionnellement la retrouver sur d’autres cultures.

Environ 500 captures l’an dernier

Les premières captures sont survenues en Charente en 2017. C’était à La Couronne. « On a été étonnés, c’était un site qu’on suivait depuis 2002 », a indiqué Khalid Koubaiti. La présence de l’insecte a été confirmée l’année suivante, avec une croissance exponentielle du nombre de captures : 2 la première année, puis une trentaine d’individus en 2018, et environ 500 l’an dernier… Chaque femelle de l’insecte pond environ un millier d’œufs. Même si peu éclosent, il en reste toujours suffisamment pour faire croître l’espèce. Depuis 2018, d’autres communes des alentours ont été touchées à leur tour.
Puis, l’an dernier, c’est sur une parcelle de St-Sigismond-de-Clermont – celle-là même où se tenait la réunion – qu’une chrysomèle a été repérée. « Il y avait un essai de la Chambre d’agriculture ici l’an dernier », explique Christophe Liaigre, propriétaire du terrain. « C’est pour ça qu’il y avait un piège. » L’insecte a été détecté fin juillet. Plus au sud, un autre individu a été relevé à St-Ciers-sur-Gironde (33). « Pour les ravageurs, il n’y a pas de frontières, pas de limites départementales », a rappellé Khalid Koubaiti. L’implantation régionale semble donc avoir bel et bien démarré. « Ce qu’on peut faire, c’est retarder le plus possible son installation. »

Des pièges à poser dès le début de l'été

Pour lutter contre la chrysomèle des racines du maïs, l’une des solutions est de couper son cycle de reproduction via la rotation des cultures. « Quand il n’y a pas de racines, la larve ne peut pas survivre dans sa parcelle. » Or, c’est cette larve qui est la principale menace pour la plante ; pour se développer, elle se nourrit des racines du maïs et favorise donc la verse au moindre coup de vent. D’où une surveillance indispensable pour recenser les parcelles contaminées. Elle s’effectue à partir de la sortie des adultes, vers fin juin / début juillet. Avec le climat assez doux du printemps, la survenue devrait être précoce cette année, a prévenu Khalid Koubaiti. « Dès fin juin, il faut que le piège soit posé. » Les premiers exemplaires auraient dû être remis aux agriculteurs présents lors de la réunion, mais, n’étant pas arrivés à temps à cause du confinement, ils seront distribués par la chambre d’agriculture de Jonzac. Pour les agriculteurs du secteur, c’est une nouvelle surveillance qui commence, un nouveau problème à prendre en compte. « Ce n’est pas spécialement une source d’inquiétudes », tempère Christophe Liaigre. « On s’adaptera… C’est notre métier. »

 

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