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Liquidé mais prêt à rebondir

Julie Risse est le relais de l'association 60 000 rebonds dans la Vienne. Cette semaine, à l'occasion de la réunion de lancement, elle a expliqué comment l'association peut accompagner les entrepreneurs en liquidation et Thierry Bosne a témoigné de son parcours.

Thierry Bosne (à droite) témoignait de l'action de l'association 60 000 rebonds dans son parcours, devant des acteurs économiques de la Vienne. Lise Risse est la coordinatrice de développement territorial pour la Vienne.
Thierry Bosne (à droite) témoignait de l'action de l'association 60 000 rebonds dans son parcours, devant des acteurs économiques de la Vienne. Lise Risse est la coordinatrice de développement territorial pour la Vienne.
© Marine Nauleau

L'association 60 000 rebonds est née en 2012. De quels constats ?

Julie Risse : Les liquidations d'entreprises constituent un triple traumatisme pour le dirigeant. Il est bien sûr professionnel mais aussi personnel et financier. Après cela, il faut rebondir et se reconstruire sous tous ces aspects. Parfois avec le soutien de sa famille ou non, parce que la liquidation peut entraîner des divorces aussi. Mais de toute façon, le soutien familial n'est pas suffisant. Il faut changer son regard sur cet échec, sortir de l'isolement et retrouver la confiance et l'énergie. Le fondateur, Philippe Rambaud en a fait l'expérience et a décidé, en 2012, de modéliser son rebond. L'association s'appelle 60 000 rebonds parce qu'en 2012, c'était le nombre de défaillance d'entreprises en France. Aujourd'hui, nous en sommes à 66 000. Et dans la Vienne c'est une hausse du nombre d'entreprises liquidées de 23% en 2024 par rapport à 2023. L'association a 70 antennes partout en France et celle de Poitiers est nouvelle puisque j'ai été recrutée en fin d'année 2024 pour couvrir les départements de la Vienne et de Haute-Vienne.

Quel est votre rôle ?

Dans un premier temps, il s'agit de faire connaître l'association auprès des potentiels prescripteurs. Ce sont les membres des tribunaux de commerces, les mandataires judiciaires, experts-comptables, club d'entreprises. Auprès des chambres consulaires (CMA et CCI) aussi, du Medef ou des associations comme l'Apesa (Aide Psychologique aux Entrepreneurs en Souffrance Aigüe) qui soutiennent déjà les chefs d'entreprise. Nous sommes complémentaires. Ensuite, il me faut développer notre réseau de coachs certifiés, de parrains et d'experts métiers pour nous tenir prêts à accueillir les chefs d'entreprise qui auront besoin de notre accompagnement.

Comment se déroule l'accompagnement ?

Il est d'abord gratuit et peut s'étendre jusqu'à 2 ans. Il se traduit par un accompagnement individuel, avec les coachs certifiés qui interviennent sur la partie psychologique, le parrain, qui est un chef d'entreprise et qui aide à la reconstruction du projet professionnel. Il est dans l'écoute bienveillante pour redonner confiance, parfois après une période de déni. Et puis il y a l'expert métier qui est un professionnel d'un sujet très précis comme la protection sociale, l'expertise comptable et qui va donc pouvoir répondre ponctuellement à des questions précises des entrepreneurs. Ils sont tous bénévoles. Des réunions mensuelles sont aussi organisées et permettent de rencontrer d'autres chefs d'entreprise et se tenir informés des actualités de l'association. Nous avons aussi des ateliers thématiques et des groupes d'échange et de développement.

Thierry Bosne vous avez racheté la société Sorégies Services en 2022 et vous lui avez redonné le nom de Boutineau. Cela fait suite à un parcours de chefs d'entreprise parfois compliqué. Et l'association 60 000 rebonds a été présente.

Thierry Bosne : Tout à fait et cela me tient à cœur de témoigner de ce parcours pour aider désormais les entrepreneurs en liquidation. J'ai d'abord toujours travaillé dans des grands groupes dans le secteur du BTP, en région parisienne à l'époque. Un jour je décide de me lancer dans l'entrepreneuriat. J'achète une entreprise puis une autre et je crée un petit groupe. Mais des problèmes de paiement m'entraînent vers un dépôt de bilan et une liquidation.

Vous parlez de l'enfer ?

Oui. Le lien social qui s'effrite, plus d'argent, et je ne me payais déjà pas depuis 2 ans. Je me renferme sur moi-même, peux m'appuyer sur ma femme et mes enfants mais en effet ça ne suffit pas. Je suis au point d'avoir des difficultés à me présenter, notamment dans le cadre de l'accompagnement de 60 000 rebonds. Mais je garde la volonté de l'entrepreneuriat avec des idées qui fusent mais que je ne sais plus formuler. Avec l'association, il y a beaucoup d'écoute bienveillante mais aussi de critiques franches et de rigueur dans un process bien réglé, des séquences chronométrées et on reprend pied dans une mécanique intellectuelle qu'on a perdu avec la liquidation. Je parviens 2 ans après à remonter une boîte de consulting. J'arrive ensuite à Poitiers et je reprends Boutineau.

Qu'est-ce que vous souhaitez dire aux entrepreneurs qui sont peut-être en situation de liquidation ?

Ne restez pas seuls. Je sais que c'est difficile et on a plutôt tendance à se renfermer sur soi. Mais désormais avec l'ancrage local de l'association 60 000 rebonds, l'accompagnement sera plus facile.

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