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L’export bat tous les records

Malgré les difficultés engendrées par la faible récolte de 2017 et le contexte international, le chiffre d’affaires du secteur viticole à l’export a atteint de nouveaux sommets sur l’année écoulée. Mais quelques ombres subsistent au tableau, notamment pour le cognac dont les ventes baissent sur le marché européen.

© AC17

Ni la faible vendange de 2017, ni les tensions commerciales sur les importants marchés chinois, américains et britanniques n’auront entamé la bonne forme des vins et spiritueux français, qui établissent en 2018 un nouveau record sur leurs exports avec 13,2 Mrd€ de chiffre d’affaires. Dans ce domaine, l’Hexagone est bien plus vendeur qu’acheteur, puisque le solde commercial est très positif, à 11,7 Mrd€, en hausse de 1,7 %. Les vins et spiritueux confirment leur statut de valeur sûre du commerce extérieur français, puisque selon le président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) Antoine Leccia, seul le secteur aéronautique fait mieux.
Cette bonne santé financière des produits alcoolisés ne date pas d’hier, puisque le seuil des 10 Mrd€ d’exportation a été franchi pour la première fois en 2006. La crise des subprimes avait provoqué la chute sous cette barre symbolique en 2009, mais elle avait été franchie à nouveau dès 2011, avec une croissance continue depuis 2014. Même la baisse de production en 2017 n’a pas impacté cette progression. Dans le Bordelais par exemple, selon Philippe Castéja, président de la société de négoce Borie-Manoux SA et producteur de grands vins, le vignoble a surtout exporté les millésimes 2015 et 2016, dont les récoltes étaient suffisamment approvisionnées. De plus, l’augmentation des prix des lots exportés a également joué. « Le prix du tonneau (de 900 litres) est passé de 1250 à 1550 - 1600 », a-t-il indiqué. Une donnée décisive, car les volumes exportés sont eux en baisse sur les vins (-4,6 %) et en légère hausse sur les spiritueux (+ 1,9 %).

Toujours plus de ventes en Amérique
Une distorsion apparaît entre les expéditions globales de la filière Vins et spiritueux et celles du seul cognac. L’eau-de-vie des Charentes présente une progression de 6,9 % de ses exportations dans l’Alena (USA/Canada/Mexique), à 91,1 M de bouteilles, soit 1 286,2 M€. Sur le marché européen, en revanche, là où la FEVS voit des opportunités de croissance dans certains pays nordiques, notamment en Scandinavie, en Allemagne et en Lettonie (avec au-delà le marché russe), le cognac connaît une baisse marquée à -5,0 %, soit 39,8 M de bouteilles, entre février 2018 et janvier 2019.
Un continent continue d’aiguiser les appétits de la filière Vins et spiritueux : l’Asie. La Chine est le troisième débouché des exportations françaises (7,6 %), Singapour le quatrième (6,8 %). - la cité-État réexportant elle-même une bonne partie de ses achats... vers l’Empire du Milieu. Cette dynamique devrait se poursuivre dans les prochains mois, avec l’entrée en vigueur depuis le 1er février d’un accord commercial signé entre l’UE et le Japon, comprenant un démentèlement immédiat des droits de douanes. Autre pays cible : le Vietnam. « Nous attendons beaucoup de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Vietnam, dont le nombre d’habitants approche les cent millions, qui sera signé dans les prochains mois », a signalé Philippe Castéja. En Extrême-Orient, les ventes de cognac ont progressé de 4,0 % entre février 2018 et janvier 2019, à 59,4 M de bouteilles (1 176,5 M€).
Enfin, certains marchés émergents pourraient bien faire leur apparition sur la carte des exportations de vins et spiritueux. Dans les résultats publiés par le BNIC, les « autres pays », n’appartenant ni à l’Europe, ni à l’Alena, ni à l’Extrême-Orient, représentent encore une petite portion des ventes, avec 14 millions de bouteilles environ. Mais la croissance de ce marché sur l’exercice février 2018 - janvier 2019 est évaluée à 8,2 %, soit la plus forte progression de tous les espaces d’export. Patrice Pinet, patron de Courvoisier et président du Syndicat des maisons de cognac (SMC), a ainsi évoqué les possibilités offertes par le marché africain, certes encore balbutiant mais qui connaît une forte croissance. Les importations de cognac de l’Afrique du Sud ont augmenté de 21 % en volume et en valeur en 2018, celles du Nigéria de 25 % en volume et 15 % en valeur.
Ces marchés émergents ne devraient toutefois pas détrôner de sitôt les États-Unis et le Royaume-Uni, respectivement premier et deuxième débouchés de la filière Vins et spiritueux, et qui représentent à eux deux le tiers des exportations françaises en la matière. Une dépendance dangereuse, à l’heure où Donald Trump accumule les menaces de guerre commerciale, et à l’approche d’un « Hard Brexit » qui semble presqu’inéluctable.

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