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Irrigation
« L’espoir se trouve dans le stockage »

Philippe Charles, président de l’AIDS et Pierre Trouvat croient en l’avenir. « Les réserves de substitution sont l’espoir de l’irrigation », affirme le premier, encourageant les exploitants à s’intéresser aux projets collectifs en réflexion.

L’arrêté-cadre en projet a suscité des réflexions de la part de l’assistance, jeudi 10 février.
L’arrêté-cadre en projet a suscité des réflexions de la part de l’assistance, jeudi 10 février.
© DR

«Si le président de la CLE (commission locale de l’eau, NDLR) du Sage de la Sèvre niortaise reprend par écrit ce qui a été dit lors de la commission de concertation à la préfecture de région du 3 février, alors, le 17 février, nous voterons favorablement. Le Sage sera adopté. », a conclu, Pierre Trouvat lors de l’assemblée générale de l’Association des irrigants des Deux-Sèvres (AIDS) du 10 février. A Champdeniers, cette annonce a suscité quelques commentaires. « Lis-le bien avant de signer », plaisantait-on au fond de la salle. Une mise en garde ironique, symbole d’une certaine défiance. Entre les irrigants, l’administration et les associations de protection de  l’environnement, les points d’incompréhension sont nombreux. L’arrêté-cadre en projet ne manque pas de faire réagir. « C’est à croire que le département des Deux-Sèvres et par extension tout le Poitou-Charentes sont des zones riches au point d’oublier le volet économique dans les politiques développées », a lancé Claude Devault en réaction aux règles de gestion de l’eau qui devraient s’appliquer au cours de la campagne d’irrigation 2011. « La France veut toujours laver plus blanc que blanc et en Poitou-Charentes on en rajoute toujours une couche », regrettait  Pierre Trouvat pourtant déterminé dans sa conclusion de la journée à mettre en avant le verre à moitié plein. « Même si les échanges ne sont pas des plus simples, les gens engagés dans la bataille de l’eau changent. Nous sommes davantage écoutés, nos considérations  sont davantage prises en compte que par le passé. Des choses bougent. »

Un combat difficile
Philippe Charles, président de l’AIDS et Pierre Trouvat, très investi dans les projets de réserves de substitution, veulent croire qu’une place dans le train de la gestion de l’eau mis sur les rails par la directive-cadre sur l’eau est accessible aux irrigants. « L’espoir se trouve dans le stockage », a certifié Philippe Charles. Dans le Sdage d’abord, dans les Sage ces dernières semaines, les représentants de la profession se battent pour faire reconnaître les besoins de l’agriculture. Le combat est particulièrement difficile en Deux-Sèvres, département qui dans sa quasi-totalité se trouve en zone de répartition des eaux (à l'exception du bassin de la Sèvre nantaise). « J’apprécie l’engagement de l’Etat et des Agences de l’eau, celui du préfet de région également qui, présent à l’assemblée générale des irrigants de la Vienne, présentait les outils et la feuille de route permettant, via le stockage, à l’agriculture de vivre à côté de l’environnement, non pas derrière », déclarait Philippe Charles.  Dans les prochains mois, conformément à la directive-cadre sur l’eau, les volumes prélevables dans les territoires seront définis. « Le stockage devra être la différence entre ceux-ci et nos besoins », affirmait le président de l’AIDS appelant les irrigants à prendre part aux démarches collectives engagées. Sur le bassin de la Sèvre niortaise, la réflexion engagée défend un stockage de 5,5 millions de mètres cubes. « Avant d’investir dans la réalisation des ouvrages, nous allons travailler à la répartition de ces volumes. Ce travail pris en charge à l’avenir par l’organisme unique permettra de savoir où l’on va », décrivait  Pierre Trouvat. La baisse des volumes dédiés à la production agricole et la fin annoncée des références individuelles imposent une certaine organisation. « Rester en marge de la démarche collective présente un certain risque. Le train est en gare. Si vous voulez continuer d’irriguer, il ne faut pas le rater », mettait en garde l’élu professionnel.

Marais Poitevin : un établissement public d’Etat

C’est un établissement public d’Etat qui, sur le périmètre des trois Sage (Sèvre niortaise, Lay et Vendée) va tenter de concilier intérêts environnementaux et intérêts économiques. Cette instance, dont les décrets officialisant sa constitution sont attendus pour les prochaines semaines, sera présidée par le préfet de région. Sa mission, « coordonner les trois Sage dédiés à la sauvegarde de la zone humide qu’est le Marais poitevin », exposait François Mitteault, chargé de sa mise en place. Jeudi 10 février, invité à intervenir lors de l’assemblée générale de l’AIDS, l’agronome, titulaire d’une lettre de mission adressée par le ministère de l’Environnement, a présenté l’établissement public d’Etat comme « un lieu de discussion et de concertation ». Sur cette zone, l’établissement public d’Etat fera office d’organisme unique. A moins qu’il ne délègue cette fonction. Ses statuts le lui permettront. Une réflexion est conduite en ce sens avec les chambres d’agriculture. Si ce souhait se concrétisait, les choses devront avancer bon train. L’organisme unique devra être opérationnel pour la campagne 2013. D’ici là, un certain nombre d’études sont à réaliser. Et notamment celles visant à définir les volumes prélevables.

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