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" Les plus proches des plus éloignés "

Les 93% d'adhérents à la fédération des buralistes de la Vienne ont un nouveau président : Hervé Vindevogel. Il tient un Tabac-presse-jeux à Poitiers. Rencontre dans un bar-tabac presse plus rural, à Champigny-en-Rochereau. Romain et Mélanie Mirebeau l'ont repris en février.

À gauche, Hervé Vindevogel est le nouveau président de la fédération des buralistes de la Vienne. Romain et Mélanie Mirebeau ont repris le bar-tabac presse en février dernier.
À gauche, Hervé Vindevogel est le nouveau président de la fédération des buralistes de la Vienne. Romain et Mélanie Mirebeau ont repris le bar-tabac presse en février dernier.
© Marine Nauleau

Hervé Vindevogel, vous êtes le nouveau président de la fédération des buralistes de la Vienne. Quel est votre parcours ?

Mon parcours est plutôt atypique puisque je ne suis buraliste que depuis 2 ans et demi, au Tabac-Presse-Jeux Les héliotropes dans le quartier des Couronneries à Poitiers. Je suis ingénieur de formation et j'ai voulu changer de voie. Dans mes précédentes activités professionnelles, j'avais déjà des responsabilités syndicales, j'ai donc accepté la présidence de la fédération des buralistes de la Vienne à la suite de Jean Durand.

93% des 186 buralistes de la Vienne sont adhérents de la fédération des buralistes. Comment vous expliquez ce fort taux d'adhésion ?

D'abord parce que l'adhésion est automatique dès lors qu'on ouvre un tabac-presse dans le département. Mais ensuite, il est évidemment possible de retirer son adhésion. Mais je pense que les buralistes y trouvent leur compte en terme d'information sur les actualités ou les nouvelles mesures prises au niveau national car nous sommes évidemment reliés à la fédération régionale mais aussi la Confédération, au niveau national, des buralistes. C'est utile pour faire entendre les préoccupations du terrain. Ces dernières années, nous avons pu par exemple mettre en place le plan de transformation de nos établissements pour les adapter aux évolutions nécessaires pour compenser la politique de hausse des tarifs du tabac et donc la baisse de nos revenus. Nous avons aussi pu travailler sur la "remise tabac" qui nous permet d'acheter le paquet de cigarettes un peu moins cher pour préserver nos marges.

Les hausses du prix du tabac vont se poursuivre. Vous craignez pour l'avenir ?

Cette année, dans la Vienne, nous avons perdu près de 6% en volume de vente de tabac. C'est moins qu'au niveau national (8,2%). En valeur, cela représente +0,6% dans la Vienne alors que la France perd près de 2%. La baisse des ventes est en effet plus prononcée en zone frontalière. Car ce qui est sûr c'est que plus on augmente le prix et plus cela favorise la contrebande mais surtout la contrefaçon. C'est encore plus inquiétant puisque le tabac de contrebande est fabriqué dans des conditions qui ne répondent pas aux normes en vigueur. C'est pour cela que nous plaidons pour une harmonisation du prix du tabac au niveau européen et des quotas de volume par pays qui serait proportionnés au besoin de chaque pays. Car les efforts de santé publique de la France sont contrecarrés par les pays frontaliers.

Pas d'inquiétudes pour les buralistes de la Vienne ?

L'état de santé des établissements du département ne suscite pas d'inquiétude et nous avons aussi de bons résultats sur les opérations de testing mineurs notamment, sur la partie jeux. Nous sommes régulièrement contrôlés pour la vente de jeux aux mineurs et les buralistes de la Vienne obtiennent de bons résultats. Nous avons pris ce sujet à bras-le-corps. C'est stratégique en terme d'image et cela démontre que quand on met un buraliste derrière le comptoir, il est garant de la politique de santé publique du gouvernement. Et puis nous représentons surtout le service de proximité. C'est important pour les habitants de certains villages, et même en ville, pour qui nous sommes parfois la seule sortie de la journée. Nous sommes les plus proches des plus éloignés.

Le gouvernement a annoncé récemment la vente de munitions de chasse chez les buralistes. Quelle est votre réaction ?

Nous sommes prudents. Il n'est pas question par exemple de prendre le travail des armuriers. Et puis vendre des munitions c'est faire de nouveaux investissements, prévoir du temps de formation, tenir des registres. Tout est à définir.

Mélanie Mirebeau, vous avez repris, avec votre mari Romain, le bar-tabac presse de Champigny-en-Rochereau "Les champs dorés" en février dernier. Un rêve d'enfants ?

Pour mon mari oui. De jeunesse plutôt. Il est ici depuis ses 15 ans et avait toujours dit qu'il reprendrait le bar du village. Je l'ai suivi dans cette aventure car nous ne sommes pas du métier. Moi, j'étais responsable de la restauration dans une station-service d'autoroute et lui, dans la logistique. Nous avons fait quelques investissements, remis le billard en service. Cela complète le jeu de fléchettes et le baby-foot.

Vous ressentez chez vos clients leur attachement à ce commerce de proximité ?

C'est certain et les habitudes sont bien ancrées. On ramène forcément de la vie et des services qui évite les déplacements en voiture. On fait relais-poste, paiement de proximité pour les amendes ou les impôts. Nous sommes présents de 7h à 21h la semaine et au-delà le week-end en fonction de la fréquentation.

Vous avez des idées pour développer encore l'établissement ?

Oui. Bientôt, avec le service Nirio, il sera possible de payer les factures de téléphone, d'eau ou d'électricité et de cantine. Quatre soirs par semaine, des food-trucks s'installent devant le bar. Il y a des pizzas, des plats asiatiques, des poutines et des burgers. Nous aimerions bien trouver un food-truck de crêpes. C'est un service de restauration supplémentaire pour les habitants que nous avons initié et c'est de l'activité en plus pour nous. La prochaine idée ce serait un marché de producteurs. Nous ne savons pas encore quel jour et nous n'avons pas de producteur mais c'est vraiment quelque chose que nous voudrions organiser.

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