Aller au contenu principal

Les outils assuranciels et la PAC 2020

Invité à la session de la chambre régionale d'agriculture Nouvelle-Aquitaine, Yves Madre, directeur du « think tank » Farm Europe, a soumis plusieurs propositions à l'assemblée pour que la PAC conduise le secteur agricole et agroalimentaire sur la voie d'une compétitivité « renouvelée ». Pour lui, cette politique agricole devra avoir des outils de gestion des risques, face aux perturbations de marché et climatiques de plus en plus fréquents.

"Il faut que le secteur agricole soit capable de résister aux crises et de gérer la volatilité à laquelle il est confronté plus que jamais», estime Yves Madre.
"Il faut que le secteur agricole soit capable de résister aux crises et de gérer la volatilité à laquelle il est confronté plus que jamais», estime Yves Madre.
© GW

Des précipitations très mal réparties sur la campagne culturale dans la Nouvelle-Aquitaine, un ensoleillement déficitaire en juin dernier au Nord de la région, une sécheresse estivale. Côté international, un prix du pétrole reparti à la hausse pouvant avoir une influence sur les prix des matières premières, une récession des économies émergente provoquant une stagnation de la consommation et des échanges mondiaux, des perturbations monétaires qui se multiplient dans le monde et qui touchent l'Union européenne avec le Brexit... La combinaison associant dégâts de la volatilité des prix et aléas climatiques a fait beaucoup de mal à de nombreuses filières agricoles en 2016, comme l'ont rappelé Frank Michel, économiste à la chambre régionale d'agriculture, et Jean-Jacques Samzun, du service statistique de la Draaf à l'entame de la session de la chambre régionale d'agriculture Nouvelle-Aquitaine, organisée la semaine dernière à l'Agropôle de Mignaoux- Beauvoir, et présidée par Dominique Graciet.Malheureusement, cet environnement économique de plus en plus instable se répète ces dernières années. Il est donc d'autant plus nécessaire de lutter contre la volatilité des revenus agricoles, souligne Yves Madre, co-fondateur du groupe de réflexion Farm Europe. Pour lui, la PAC, qui va bientôt entrer dans une nouvelle phase de révision, a besoin d'une adaptation de ses instruments pour les mettre en cohérence avec cette réalité du monde économique. Pour l'économiste, les outils de gestion des risques devront donc être un élément central de la politique agricole. « Objectivement, il semble important que la politique agricole de demain continue à soutenir, de façon plus importante qu'aujourd'hui, les investissements, et que la PAC consacre des moyens répondant aux problèmes de résilience et de gestion des crises ».

Dispositif d'assurances revenus-marges

Yves Madre préconise de basculer une partie de la PAC sur un dispositif d'assurances revenus-marges. Face aux risques climatiques, il suggère « un plan choc qui permette d'assurer l'essentiel des superficies en production dans l'UE (prairie, cultures arables, vignes par exemple) ». « Il serait possible de mettre en place, à la décision individuelle volontaire, des outils assurance, cofinancée de manière suffisamment forte, pour qu'ils soient attractifs pour l'agriculteur. Le coût financier pour la PAC serait de 3,5 milliards par an (sur les 60 milliards du budget annuel) pour couvrir l'ensemble des superficies agricoles de l'Union européenne. N'est ce pas un investissement qui vaut le coup ? » Pour trouver une parade aux risques de marché, Farm Europe a réfléchi à la création de « fonds mutuels marges », ou outils de stabilisation de revenu : « Ils pourraient être sectoriels, et déclenchés sur indices dès 20 % de pertes. Pour le lait, si on voulait couvrir 100 % de la production communautaire, c'est 1,4 milliard du budget PAC qui serait à investir. L'amélioration de la marge serait de 9 %. Ça aurait été une réponse aux crises de ce secteur en 2009, 2012 et 2015. » L'économiste pose aussi la question de l'utilité d'une épargne de précaution. « On pourrait prévoir une incitation, par un cofinancement PAC, pour que ceux qui veulent épargner durant les bons jours pour les mauvais jours, puissent le faire. » Des idées en matière de réforme économique de la PAC 2020, à faire passer d'ici le début de l'année prochaine, prévient Yves Madre, pour qu'elles soient prises en compte dans les futures négociations.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Hubert Touret a déjà référencé près de 600 sites entre Angers, Tours et Poitiers.
Une appli pour faire tomber les frontières touristiques
Quand on est en vacances à Chinon, pourquoi on ne viendrait pas faire un tour dans la forêt de Scévolle ou à Angles-sur-l'Anglin…
François Alix fera visiter son "Magic Hortus" pour les journées du patrimoine.
Journées du patrimoine : Le Magic Hortus se visite

À Verrue, se cache le Magic Hortus. Le jardin de François Alix est ouvert au public pour les prochaines journées du patrimoine…

Une cinquantaine de représentants d'OPA étaient présents.
Le mal-être s'ajoute aux difficultés financières
Le Conseil de l'agriculture française de la Vienne s'est réuni lundi dernier. Autour de la table, une cinquantaine de…
À Parthenay, pleins feux sur l’élevage

Cette année, le festival de l’élevage et de la gastronomie tombe le weekend des journées du patrimoine...…

Le crédit d'impôt a notamment permis à Quentin Ganne, à Bretignolles, de travailler sur le désaisonnement.
Ovins : un crédit d'impôt pour aller soutenir les investissements de recherche

Le GIE ovin du Centre Ouest et l'ADPAP ont mis en avant, lors de Tech Ovin, le crédit d'impôt recherche innovation, qui…

Publicité