Les JA dénoncent un double discours permanent
Pour leur rentrée, les Jeunes Agriculteurs de la Vienne avaient invité les OPA de la Vienne à une rencontre sur le terrain.


"Il y a des choses urgentes à gérer" lance Benjamin Aucher. Le coprésident des Jeunes Agriculteurs de la Vienne était samedi dernier sur l'exploitation de Pierre Nauleau à Charroux, avec d'autres agriculteurs du département, pour la rentrée du syndicat. À leurs côtés, plusieurs représentants d'OPA, mais aussi des élus locaux, ainsi que les services de l'État, et le Préfet. "On a le problème de l'eau, bien sûr (lire ci-dessous), mais il y a bien d'autres sujets". L'agriculteur évoque notamment la "trahison" que représente selon lui l'application de l'accord du Mercosur ou la taxe sur les engrais azotés. "On avait déjà la taxe d'importation des produits russes, et on nous annonce une taxe carbone pour le début 2026" s'étonne-t-il, alors que les prix des céréales sont au plus bas.
En visitant cet élevage converti au bio depuis plusieurs années, il évoque aussi des "contraintes incohérentes". Située en zone de captage, l'exploitation ne peut plus stocker son fumier en bout de champ, et a donc entrepris la construction d'une fumière. "Le permis de construire a été refusé! On est pourtant dans une ferme vertueuse!" Dans le département depuis un peu moins d'un an, le Préfet explique voir les difficultés rencontrées localement. "Il n'y a pas une, mais des agricultures. Et une des difficultés dans le département, c'est qu'on doit répondre en même temps à de très nombreux enjeux. Mais il y a des virages à prendre".
Sur ces évolutions et les contraintes, Benjamin Aucher estime que l'agriculture fait face à un "double discours permanent". L'agriculteur évoque la signature par plus de 2 millions de personnes de la pétition contre la réintroduction de l'acétamipride. "Si la santé publique était si importante pour les gens, pourquoi on retrouve cette molécule dans leur maison. Nous devons faire de la pédagogie est donner des exemples. Ma conviction, c'est que l'avenir de l'agriculture, ce sont nous, les jeunes". Également présent à cette rencontre, Pascal Lecamp, député de la Vienne, se félicite justement de l'arrivée de nombreux jeunes non issus du monde agricole dans les établissements de formation. "Mais il faut des lignes de crédits pour les aider à s'installer!". Sur le Mercosur, l'élu rappelle que l'assemblée nationale s'est prononcée contre, à l'unanimité. "Il faut des mesures miroir" martèle Pascal Lecamp. Des discussions au terme desquelles les agriculteurs présents ont exprimé leur satisfaction. "Mais l'agriculture n'a pas besoin de promesse. Mais de décisions" conclue Benjamin Aucher.