Aller au contenu principal

Les Herbes Folles tendent la main aux consommateurs

C'est une "ferme collective" qui est en train de naître, pour le moment au sein du Gaec Les Herbes Folles à Thuré. Une aventure intergénérationnelle qui propose aux consommateurs de s'engager pour la durabilité de la ressource de leur alimentation.

L'équipe de la ferme des Herbes Folles pour le projet de ferme collective.
L'équipe de la ferme des Herbes Folles pour le projet de ferme collective.
© Les herbes folles

Aux Herbes Folles à Thuré, il y aura un apiculteur, une maraîchère, des boulangers et un arboriculteur. L'équipe est complétée d'une médiatrice culturelle et de constructeurs d'habitats légers. Car au-delà d'un lieu de production agricole, le collectif qui se constitue a l'ambition de créer un lieu de vie, d'échanges, d'accueil et d'évènements culturels. Pour l'heure, pas de cadre juridique pour ce type de ferme qu'ils nomment "collective". C'est donc adossés au Gaec Les Herbes Folles créé par Rodolphe Cornuau en 2010, et rejoint par son épouse, Hélène, et son frère, Matthieu en 2014 que des jeunes agriculteurs gonflent les effectifs. Certains, en reconversion comme Sophie Hennuy et François-Rémi Zawadzki (Cf notre édition du 1er mars). Des arrivées salvatrices, en 2023, alors que la ferme connaît des difficultés économiques principalement à cause du Covid et des pertes de ventes, puis de l'inflation mais aussi parce que la santé de ses associés est mise à mal. " Il nous fallait sortir du modèle de la ferme familiale où on travaille toute sa vie pour pas grand-chose en capitalisant pour la retraite. Ce n'est économiquement et physiquement plus possible" confie Rodolphe Cornuau qui tend plutôt vers "une agriculture collective plurigénérationnelle".

Voulez-vous de ce type d'agriculture ?

Cette "nouvelle génération" d'agriculteurs qui s'engage dans un "nouveau modèle" a évidemment à l'esprit que ce ne sera pas possible sans l'engagement des consommateurs. "Nos clients deviendraient usagers en achetant une part de récolte" explique François-Rémi Zawadzki. En pratique, il faudrait qu'une centaine de foyers paient une cotisation pour permettre aux agriculteurs de cibler les volumes de production et dimensionner ainsi chaque atelier. "Il y a une dimension humaine forte car on estimera mieux notre temps de travail qui sera assuré d'être rémunéré, en totale transparence " détaille François-Rémi Zawadzki qui cherche aussi à engager les "usagers" dans le travail de la ferme. " Et tout cela sans que les prix explosent" complète Rodolphe Cornuau qui voit dans ce projet une question philosophique à poser aux consommateurs : "Voulez-vous de ce type d'agriculture dans laquelle vous vous engagez à assurer la durabilité de la ressource et de votre alimentation ? On a l'espoir que la crise actuelle conduise les consommateurs à s'interroger et à s'engager."

Enfin, dans ce projet destiné à nourrir les corps, le collectif pense à nourrir les esprits. Avec l'association Subsistances, l'exploitation deviendra un lieu d'accueil des associations et d'évènements culturels. Une yourte est en construction et une campagne de financement participatif a débuté cette semaine, jusqu'au 3 avril, sur helloasso, "avec des contreparties sympas" promet Ninon Cornuau, médiatrice aux herbes Folles.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

L'atelier des 6 Vallées réunit des producteurs de la Vienne et des Deux-Sèvres.
L'Atelier des Vallées prend forme
L'atelier collectif de découpe et de transformation de produits locaux des Vallées devrait voir le jour début 2026 à Coulombiers…
Baptiste Conreaux amène les commandes de fruits, légumes, jus et œufs à la porte de ses clients.
Des produits locaux livrés à domicile

Si la demande de livraison de fruits et légumes locaux était forte pendant la crise sanitaire, elle s'est bien estompée ces…

Laurette Didière vient de créer son agence Charentes In Flow.
Découverte touristique sur-mesure des Charentes
Laurette Didière créé une agence de tourisme réceptive : Charentes In Flow.
La Chambre d'agriculture de Charente (représentée par son président Christian Daniau) a porté le dossier pour tout le Poitou-Charentes. Aux manettes : le service Environnement, dirigé par Audrey Triniol.
La MAEC zone intermédiaire financée en intégralité
Tous les agriculteurs éligibles à la mesure agro-environnementale et climatique "zone intermédiaire en Poitou-Charentes", qui en…
Guillaume Roux et Cassandra Bœuf veillent sur leurs escargots.
Nouveaux anges gardiens pour les cagouilles
Cassandra Bœuf et Guillaume Roux ont repris la Cagouille charentaise, à Mons. L'exploitation hélicicole va déménager dans les…
Il manque un quart de sole de cultures d'hiver, qui n'ont pas pu être semées en Gâtine, et en plaine, les parcelles argilo-calcaires ont noyé par endroits.
"Si la collecte atteint 60 % d'une année standard, ce sera bien "

Les conditions climatiques ont chamboulé les plans d'assolement traditionnels. Ce début de printemps voit un potentiel de…

Publicité