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Les éleveurs de chevaux réclament un plan d’urgence

Face à la chute de la consommation de viande chevaline et au repli des exportations, qui plombent les prix payés aux producteurs tandis que les coûts de production sont à la hausse, les éleveurs de chevaux de trait endurent une crise très grave. Ils attendent « un soutien fort » des pouvoirs publics français et européens.

Un plan d’urgence s’impose, expliquent les éleveurs de chevaux, en raison de la baisse de la consommation de viande chevaline en France et d’une fragilisation des marchés d’exportation.
Un plan d’urgence s’impose, expliquent les éleveurs de chevaux, en raison de la baisse de la consommation de viande chevaline en France et d’une fragilisation des marchés d’exportation.
© DR

La Fédération nationale du cheval (FNC) vient d’alerter les pouvoirs publics sur la crise « sans précédent » que traverse la filière du cheval de trait français. « La filière trait est au bord du précipice. Les éleveurs de chevaux de trait, acteurs incontournables de l’économie de la filière cheval, du développement rural, et garants de la biodiversité méritent d’être considérés comme tous les autres agriculteurs fragilisés, et de bénéficier d’un plan d’urgence », plaide sa présidente Marianne Dutoit, la FNC réclamant du ministre de l’Alimentation et de l’Agriculture, Bruno Le Maire, « un soutien fort » à cette filière. Dans le cas contraire, la production de chevaux de trait « ne résistera pas » à la crise, s’alarme-t-elle, de nombreux éleveurs ayant déjà décidé de ne pas faire reproduire leurs juments cette année…

Ce plan d’urgence s’impose, expliquent les éleveurs de chevaux, en raison de la baisse de la consommation de viande chevaline en France et d’une fragilisation des marchés d’exportation. Selon FranceAgriMer, la consommation intérieure a été divisée par six depuis quarante ans, vertigineux ! Entre 2008 et 2009, elle a encore reculé de 4,2 %. Du côté des exportations, en particulier vers l’Italie qui pèse 66 % des ventes en vif, le nombre de têtes exportées a diminué, en un an, de 8,2 %. De plus, les viandes françaises subissent la concurrence de viandes importées qui n’apportent pas les mêmes garanties, sanitaires ou de bien-être animal par exemple.

 

Pas de prix à la production

Ces tendances ont des conséquences directes sur les prix payés aux producteurs qui se sont repliés : le prix d’un laiton gras est passé de 3,38 €/kg vif en 2000 à 2,37 en 2009 et ce prix a chuté de 18 % entre 2008 et 2009. « Fin 2009, les cotations ont même dû être arrêtées tellement le marché était au point mort », a indiqué la FNC, le 8 octobre. Cette année, seuls les poulains d’excellente qualité sont valorisés correctement.

S’ajoute enfin une forte hausse des coûts de production. Comme les éleveurs d’ovins, de bovins et de caprins, les équins subissent les effets de la hausse du prix des céréales et de la sécheresse, avec une hausse du prix de la paille et des fourrages. L’application de la réglementation européenne sur le transport multiplie également par quatre les coûts liés à l’exportation de poulains vers l’Italie. Quant au coût de l’équarrissage, il est selon la FNC « tout simplement insupportable pour les éleveurs ».

Les éleveurs demandent donc au ministre de l’Agriculture plusieurs « mesures d’accompagnement nationales » telles qu’une année blanche sur le remboursement des annuités d’emprunts ou la prise en charge des cotisations MSA et de la TFNB (taxe sur le foncier non bâti). Ils militent aussi pour une accessibilité renforcée aux aides calamités agricoles, une politique d’encouragements « digne de ce nom » et un appui à la mise en place d’un produit « Viande chevaline de France », initié par Interbev Equins.

Par ailleurs, la FNC demande « l’adaptation des politiques agricoles européennes » au travers, entre autres, de l’accès pour tous les éleveurs au soutien à l’herbe (premier pilier de la PAC), du maintien du dispositif PHAE (prime herbagère agro-environnementale) après 2013 et de l’instauration d’une « préférence communautaire pour la viande chevaline ». Enfin, les éleveurs souhaitent le repositionnement de la mesure sur la « Protection des races menacées », contenue dans le Programme de développement rural hexagonal (PDRH), des volets régionaux vers le socle national « pour permettre à tous les éleveurs de bénéficier » de ce paiement agro-environnemental.

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