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Les dossiers chauds de la rentrée

Entre l’application de la directive nitrates, la régionalisation, les aléas de l’agroalimentaire ou de la qualité des récoltes, bien des sujets conditionnent l’avenir de l’agriculture française.

© N.C.

Quelque 3 900 communes supplémentaires vont être classées en zones vulnérables aux nitrates. Cette mesure, associée à un renforcement des actions dans ces territoires, vise à permettre à la France d’éviter de lourdes amendes de la part de Bruxelles. La Cour de justice européenne doit trancher en septembre sur l’application de la directive nitrates en ce qui concerne les programmes d’action. D’où l’urgence de montrer que la France met en œuvre une politique musclée de lutte contre cette pollution. Cet élargissement des zones vulnérables (environ 19 000 communes à ce jour) s’inscrit dans un vaste chantier pour rendre plus efficace la politique de l’eau, détaillé le 23 juillet en Conseil des ministres par Ségolène Royal : 63000 exploitations seront concernées par ces nouveaux classements. « Nous serons attentifs aux éleveurs, a-t-elle assuré. Ils bénéficieront des aides maximales possibles », notamment via les agences de l’eau, pour les travaux de mise aux normes des bâtiments et de création d’unités de méthanisation. Le plan Ecophyto va être revu, faute de résultats probants. La ministre de l’Ecologie dit vouloir maintenir l’objectif du Grenelle de diviser par deux le volume de pesticides utilisé chaque année par rapport à 2008, mais la date de 2018 est aujourd’hui hors de portée, la consommation évoluant peu.

Régionalisation de la PAC
Pour la première fois, les régions s’occuperont de la distribution des aides du Fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) dans le cadre de la nouvelle PAC, appliquée au 1er janvier 2015.  L’Etat fixe tout de même des lignes directrices et un comité Etat-région permettra de prendre les décisions.  La priorité est donnée aux indemnités compensatoires de handicaps naturels (Ichn), à l’installation des jeunes agriculteurs et aux mesures en faveur de l’environnement (MAEc, agriculture biologique, mesures contre la prédation, paiements pour zones soumises à contraintes environnementales et mise en œuvre du réseau Natura 2000). Le reste de l’enveloppe, 15% à 20% selon René Souchon, président du conseil régional d’Auvergne, reste à la discrétion des régions. Ainsi, ce sera à elles de donner les priorités. À ce jour, les maquettes financières de celles-ci ont été bouclées et envoyées à la Commission européenne mais peu de régions communiquent sur le montant et le détail des aides Feader. Elles attendent un retour de Bruxelles cet été. La rentrée de septembre sera sûrement l’occasion de mieux connaître les enveloppes et les stratégies des régions, notamment sur le point précis du plan de modernisation et de compétitivité de 200 millions d’euros par an, annoncé par le ministère de l’Agriculture le 3 juin et qui intéresse particulièrement les éleveurs. Cette aide à l’investissement du Feader est financée à 63% par l’Europe (environs 126 millions d’euros par an), le reste étant abondé par des crédits nationaux (Etats, région, département, agence de l’eau...). On sait d’ores et déjà que le ministère de l’Agriculture devrait s’engager sur une enveloppe d’une cinquantaine de millions d’euros par an.

L’Etat au chevet des éleveurs bretons
A Rennes, le préfet de Bretagne Patrick Strzoda a convoqué les entreprises Sofiprotéol, Terrena, Coop de France, Triskalia, Nutréa et LDC (Loué) au chevet du volailler Tilly-Sabco, spécialiste du poulet grand export, pour une réunion de crise le 25 juillet. Si aucun des acteurs concernés ne s’attend à ce qu’une décision y soit prise, les producteurs et les salariés attendent au moins qu’un message d’espoir en ressorte. Le dernier partenaire amont de Tilly-Sabco, l’entreprise d’aliments et organisation de production, Nutréa, a arrêté les mises en place de poussins depuis le 28 juin. Les derniers abattages vont cesser en août, sans que ni les salariés, ni les producteurs ne sachent si elle reprendra à la rentrée. Dans le Morbihan, le sort de l’abattoir de porcs GAD de Josselin pourrait aussi se jouer cet été. La filiale du groupe Les Mousquetaires, SVA Jean Rozé a annoncé, le 10 juillet, qu’il étudiait sa reprise. L’entreprise qui possède déjà un abattoir de porcs en Ille-et-Vilaine, s’est donnée jusqu’à la fin du mois de juillet pour se positionner définitivement.Enfin, cet été à Paris, le ministère de l’Agriculture doit élaborer une proposition de soutien à l’aval de la filière porcine.

Les jeunes bovins sous haute surveillance
L’Institut de l’élevage craint que les cours du JB ne baissent dans les semaines à venir sous l’effet de sorties importantes des ateliers français, prévues pour l’été. Déjà en juin, le cours du Jeune bovin (JB) a décroché, chutant de 11 centimes le kilo de carcasse pour les JB de conformation U entre fin mai et fin juin, pour atteindre 3,87 euros le kilo de carcasse. La FNB était déjà rapidement montée au créneau et avait obtenu un rendez-vous avec ministre de l’Agriculture dans la semaine, le 3 juillet. « Nous voyons les semaines et les mois à venir de très mauvais augure », analysait fin juin le président de la Fédération nationale bovine (FNB), Jean-Pierre Fleury, qui attend des propositions des pouvoirs publics, qui éviteraient de demander des efforts supplémentaires aux éleveurs. Autrement dit, surtout pas de baisse des prix du broutard. « La FNB a déclenché un compte à rebours ». Au 20 juillet les cours du JB-U se maintiennent toujours à 3,88 euros.

La qualité du blé en question
« La France ne pourra pas satisfaire tous ses clients en blé », prévient François Luguenot, responsable de l’analyse des marchés chez InVivo. Si le volume de la moisson ne fait pas défaut, la qualité est en cause. « Il y aura plus de fourrager par rapport aux autres années », avance-t-il, encore prudent en termes de chiffrage. Objet d’une attente particulière cette année, le taux de protéines semble relégué au second plan. Les épisodes de pluie et de fraîcheur durant la récolte ont entraîné des germinations. Un phénomène marqué dans l’Est. Des problèmes de poids spécifiques sont signalés « partout en France », mais qui ne sont « pas tragiques », d’après François Luguenot. « Le Hagberg est, lui, rédhibitoire : en Bourgogne, les temps de chute sont mauvais », indique-t-il, évoquant ce critère de qualité meunière du blé.

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