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Les agriculteurs de la Vienne de retour au Salon de l’Agriculture

La 58e édition du Salon de l’Agriculture, qui fermera ses portes dimanche prochain, est synonyme du grand retour des agriculteurs, de leurs animaux et de leurs produits à Paris. Après l’annulation de ce grand rendez-vous agricole l’année dernière, grand public et professionnels semblaient ravis de se retrouver et d’échanger autour des rings ou à l’occasion de dégustations.

En empruntant les couloirs du métro parisien, une campagne d’affichage invite le passant à venir prendre l’air au Salon de l’Agriculture. Mais dans les rames, l’ambiance un peu étouffante n’est pas allégée par les discussions des agriculteurs se rendant Porte de Versailles. « Le prix colza est monté à plus de 830 €/t », lance l’un d’eux qui parle des effets sur les marchés mondiaux de l’entrée en guerre de la Russie contre l’Ukraine. « Et le prix du blé a aussi augmenté ! » Une fois dans les allées du salon, on voit davantage de producteurs avec le visage souriant profitant de l’instant présent et savourant le plaisir d’engranger quelques trophées. Avec sa coupe dans les mains, Gérard Brault, 40 salons au compteur, sort du ring, où mardi se tenait le concours national des moutons Vendéens. L’éleveur de Benassay vient d’obtenir le prix « Challenge national racial ». « C’est toujours important de remporter un prix à Paris. Ça aide à faire vendre mes reproducteurs. C’est une preuve que l’élevage est bien suivi », confie l’éleveur dont les 2 béliers présents sur place, ont décroché respectivement un 2e et un 3e prix. Son confrère d’Ayron, Benoît Billy, partage ce point de vue. « Il ne faut pas se faire oublier commercialement. Il faut que toute la génétique que l’on a travaillée, soit reconnue ». À ses côtés, son père Jean-Marie, bien qu’à la retraite, a fait le déplacement. « En venant à Paris, on garde un œil sur la manière dont travaillent les autres éleveurs, et comme ça, on garde le niveau, pour revenir l’année suivante avec le moins de défauts possibles. » La présence au salon est aussi synonyme de relationnel pour des ventes sur place. Des producteurs belges ont ainsi réservé à Benoît Billy un antenais et un agneau Vendéens. D’autres Belges, ont aussi passé commande à l’éleveur d’Ayron pour des animaux issus de son cheptel Rouge de l’Ouest.La race ovine Île de France était aussi mise en avant le premier week-end du salon. Elle fêtait son centenaire en grande pompe avec 300 animaux présents. Parmi les éleveurs sélectionneurs, Philippe Berger, producteur à Nieuil L’Espoir, a obtenu un 2e et un 3e prix en catégorie Adultes et un 3e prix en section Jeunes au concours national de la race, le dimanche. Mais ce qu’il retient surtout, c’est l’extraordinaire rassemblement d’animaux Île de France sous le hall 1. « Notre schéma génétique n’a pas cessé d’évoluer, de façon à gagner en prolificité, en valeur laitière et en croissance », explique l’éleveur. Des atouts qui permettent aujourd’hui de commercialiser des animaux (reproducteurs ou paillettes) dans un grand nombre de pays européens et dans les continents africain et sud américain. Ce marché à l’export n’a été impacté qu’à la marge par la crise sanitaire liée à la Covid, observe l’éleveur. En revanche, il est beaucoup moins confiant pour l’avenir du commerce d’ovins à l’étranger, suite au conflit entre la Russie et l’Ukraine.

 

Les enchères montent pour les agneaux du département 
Le GIE ovin Centre Ouest organisait mercredi une vente aux enchères inter-races d’agneaux, pour mettre en avant les filières qualité IGP Agneau Poitou-Charentes et le label Rouge Diamandin. 7 lots d’animaux étaient présentés aux acheteurs. « Ça a été une folie ! » lance enthousiaste Philippe Berger. La Grande Épicerie, à Paris, a acheté 3 000 €un lot de 3 agneaux Île de France, à l’éleveur de Nieuil L’Espoir. Pour Jean-Marie et Benoît Billy, les enchères sont montées jusqu’à 3 600 € pour un lot de 3 agneaux Vendéens. Quant à Philippe Royoux, éleveur au Vigeant ses 2 lots de 3 agneaux Charollais ont été respectivement adjugés 3 400 € et 3 800 €. La recette de ces ventes seront mutualisées entre les éleveurs, qui empochent tous au final le même montant.

 

Concours général agricole: premiers résultats
Les noms des premiers lauréats du CGA sont déjà tombés. Du côté des ovins, en race Ile de France, Philippe Berger obtient un 2e prix et un 3e prix dans la catégorie Mâles tondus plus de 20 mois, et un 3e prix dans la catégories Mâles tondus de 14 à 20 mois. En moutons Vendéens, Gérard Brault, est monté sur le podium pour un 2e prix (Béliers de plus de 3 ans), et un 3e prix (Laine jeunes béliers). Benoît et Jean-Marie Billy décrochent un 1er prix (Laine jeunes béliers 16 à 18 mois), et un 2e prix (Laine jeunes béliers 15 à 16 mois). Pour sa part, Christophe Morisset (représenté par Méganne Parthenay, qui reprend son exploitation dans quelques semaines) repart avec un 1er prix en Viande agnelles non suitées 11 à 13 mois, un autre 1er prix en Laine agnelles non suitées 11 à 13 mois. L’éleveur de Boivre La Vallée obtient aussi un Prix de championnat Viande Agnelles, un Prix de championnat laine agnelles, et remporte un Prix de championnat Mâle aptitude laine. Il prend également une 2e place dans la catégorie Viande jeunes béliers 15 à 16 mois, et une 1ère place en Laine jeunes béliers 15 à 16 mois. En Suffolk, le Gaec Rollin, de Persac repart avec 6 prix, dont deux 1er prix. Retrouvez le plamarès complet des prix pour les animaux, mais aussi les produits de la Vienne dans notre édition du 11 mars.
 
Le lien avec l'alimentation
Sur le stand du GIE Ovin du Centre Ouest, plus grand cette année, les visiteurs ont pu déguster des recettes à base de viande d’agneau. Derrière ses fourneaux, le chef Thomas Fournier, de La table de La Châtellenie, à Availles-Limouzine, avait notamment revisité le fameux farci poitevin en remplaçant le porc par des morceaux d’épaule d’agneau confite. Il avait aussi préparé un wrap d’agneau poêlé, et de l’épaule d’agneau rôtie avec de l’ail vert. Le stand était aussi l’occasion pour le GIE de faire la promotion du métier d’éleveur. « Depuis un an, nous intervenons pendant la formation du CS ovin au lycée agricole de Montmorillon », indique Audrey Tessereau, la directrice du GIE, qui souhaite s’impliquer dans le renouvellement des générations en élevage ovin.
 
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