L'eau dans 10 communes de Grand Poitiers ne doit plus être consommée sans l'avoir fait bouillir!

Grand Poitiers, la Préfecture et l'ARS ont tenu ce vendredi midi une conférence de presse pour annoncer qu'un parasite avait été détecté dans l'eau de l'usine de Poitiers Bellejouanne. Le cryptosporidium, naturellement présent dans l'environnement, peut provoquer des diarrhées, vomissements, douleurs abdominales, fatigue et légère fièvre. L'eau du robinet dans 10 communes (Biard, Buxerolles, Croutelle, Fontaine-le-Comte, Mignaloux-Beauvoir, Migné-Auxances, Montamisé, Poitiers, Saint-Benoît et Vouneuil-sous-Biard) qui sont desservies par ce site (ou en partie) doit donc être bouillie durant 5 minutes, avant toute ingestion. Pas de souci en revanche pour le lavage et la cuisson des aliments, la douche, le brossage des dents et les autres usages ménagers, mais mieux vaut se laver les mains avec du gel hydroalcoolique. En cas de doute, il est conseillé de se rapprocher de son médecin traitant, et une vigilance plus importante s'impose pour les personnes vulnérables: enfants de moins de 4 ans, personnes âgées ou ayant un système immunitaire affaibli. C'est d'ailleurs pour cette raisons que les établissements recevant ce type de personnes vont recevoir de l'eau en bouteille. "Nous avons acheté 60000 bouteilles, qui doivent arriver ce vendredi après midi" explique Gilles Morisseau, maire de Biard et élu Grand Poitiers. "J'ai demandé aux maires des 10 communes concernées d'activer leur plan de sauvegarde" ajoute Jean-Marie Girier. Le préfet de la Vienne n'a en revanche pas déclenché le plan Orsec, "car nous avons une mesure alternative avec la possibilité de faire bouillir l'eau, que nous n'avons aucun cas clinique, et que nous attendons le résultat d'une nouvelle analyse". 

Combien de temps faudra-t-il faire bouillir son eau?

L'analyse qui a permis de détecter le cryptosporidium a été réalisée le 27 juillet, le résultat est parvenu à Grand Poitiers le 9 août. Un autre prélèvement a été réalisé ce même jour, et son résultat sera connu lundi 14 août. Les autorités espèrent qu'il sera négatif. Dans ce cas, toutes ces restrictions seront suspendues. Il faut donc prévoir de faire bouillir l'eau que l'on souhaite consommer, ou utiliser de l'eau en bouteille, au moins jusqu'à lundi.

Ce parasite est rare?

Dans la nature, le cryptosporidium est naturellement présent dans l'environnement, mais pas dans l'eau. Le parasite avait été détecté à Angoulême en avril 2022, mais il s'agissait finalement d'un faux positif. A Grasse, dans les Alpes-Maritimes, il avait aussi été détecté en juin. Les restrictions d'usage de l'eau potable avaient duré 3 semaines, et une vingtaine de cas de contamination avaient été signalées. En France, une cinquantaine de cas de cryptosporidose, le nom de l'infection due au cryptosporidium, sont comptabilisées chaque année. Actuellement, l'ARS n'en recense aucun dans Grand Poitiers, et  n'a pas non plus remarqué de pic dans les cas de gastro-enterite. Les médecins ont été informés de la découverte du parasite, afin qu'ils soient attentifs aux patients consultants pour des diarrhées ou vomissements. Le traitement est un anti-parasitaire.

Faut-il faire des stocks d'eau en bouteille?

L'eau en bouteille ne représente, elle, aucun danger, et les services de l'Etat ont prévenu les Grandes surfaces, pour qu'elles se réapprovisionnent. "Mais attention à ne pas provoquer de pénurie!" lance Jean-Marie Girier, qui craint que des stocks trop importants soient constitués, alors que le fait de faire bouillir l'eau peut suffire.  En cas de problème, contacter son médecin. Pour toute question non médicale, composer le 05 49 52 38 26

L'alerte a été levée le mardi 15 août au matin. Plus d'infos dans cet article.