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Colloque
Le xxie siècle sera celui de l’agriculture qui produit plus et mieux avec moins

La chambre d’agriculture avait invité Bruno Parmentier, économiste et directeur du groupe ESA d’Angers pour son colloque de printemps.

Bruno Parmentier a présenté l’agriculture de XXIe siècle.
Bruno Parmentier a présenté l’agriculture de XXIe siècle.
© Sylvie Beausse
Les 165 participants au colloque, organisé par la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres le 22 avril à Saint-Gelais, ont assisté à un cours d’économie théâtral, mis en scène par Bruno Parmentier économiste et directeur de l’école supérieure d’agriculture d’Angers (ESA).
Bruno Parmentier a tout d’abord fait un tour d’horizon de la planète agricole au xxe siècle où l’on pensait que l’on produisait trop, où les politiques ont instauré les quotas, les jachères…, que les cours mondiaux étaient bas et réguliers, où l’on mangeait en France pour pas cher en s’attachant plus à la qualité. Et puis il a fait basculer la salle vers le xxie siècle. « Tout a changé en juillet 2007. Bienvenue dans les prix hauts et volatils. La planète manque de céréales mais aussi de lait, d’oléagineux. Les stocks sont au plus bas et les pays qui en ont les conservent, la population mondiale poursuit son ascension et les gens ont faim. Il faudrait produire beaucoup plus dans le monde pour nourrir 9 milliards d’habitants. » Un tableau alarmant dressé par Bruno Parmentier d’autant qu’il constate ensuite que les outils du siècle précédent ne fonctionneront plus.

Moins d’eau, moins de terre, moins d’énergie
La terre, « nous ne cultivons, que 12 % de la surface du globe sur 13 milliards d’hectare, et cette surface diminue en quantité avec l’urbanisation, l’érosion et en qualité, avec les contaminations, la salinisation, la baisse de matières organiques et de biodiversité ».
L’eau douce, autre outil de production, ne représente que 2,5 % de l’eau de la planète et les deux tiers sont gelés. « Un champ sur 7 est irrigué dans le monde et il y a déjà 44 000 barrages à entretenir, on peut en construire quelques autres mais il faut des moyens. »
Et l’énergie, « plus de pétrole, les agrocarburants, dits de première génération, ne répondent pas aux attentes. Manger ou conduire, il faut choisir, en attendant les possibles valorisations de la biomasse, des déchets végétaux qui consomment peu d’eau, peu d’énergie et qui poussent ailleurs que dans les champs cultivés. »
Après avoir dressé ce tableau noir, Bruno Parmentier propose une éclaircie pour les agriculteurs et citoyens. « Il faudra produire toujours plus et mieux mais avec beaucoup moins. Il faut remettre l’agriculture et l’alimentation au cœur des priorités des Européens, faire travailler ensemble agronomes et écologues. »

L’agriculture et l’alimentation
 au cœur des priorités
Pour y arriver, l’économiste propose d’utiliser des méthodes de production efficaces et moins agressives, des techniques sans labour, des rotations plus longues et de rechercher les associations d’espèces, de variétés, de cultures qui se protègent entre elles, de mieux gérer l’eau et d’enrichir la terre.
« Il faut signer un accord avec les vers de terre et les abeilles mais en même temps rechercher de nouvelles technologies offertes par la génétique pour cultiver des plantes qui poussent avec moins d’eau ou sur des terres salées, dans le désert, ou d’autres qui produisent plus de protéine, de vitamines, qui dépolluent les sols, etc. »
Pour l’économiste, il faut aussi que chaque citoyen gaspille moins, mange moins, lutte vraiment contre l’obésité, pour partager mieux les ressources de la planète. Et c’est avec un encouragement pour les agriculteurs qu’il a conclu son intervention « Il n’y aura pas de métier plus important au monde au xxie siècle qu’agriculteur, tenez bon ».
Sylvie Beausse
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