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Interviandes
Le revenu au cœur des débats interprofessionnels

Les responsables professionnels d’Interviandes Poitou-Charentes réunis en assemblée générale ont échangé sur les défis des filières viande.

Le contexte difficile que traverse la filière bovine a été largement évoqué à la tribune de l’assemblée générale d’Interviandes.
Le contexte difficile que traverse la filière bovine a été largement évoqué à la tribune de l’assemblée générale d’Interviandes.
© DR

L’assemblée générale d’Interviandes s’est déroulée jeudi 26 mai en présence de Jacques Giroux, d’Interbev ovin et de Dominique Guineheux, président de la commission internationale d’Interbev. Avec une présentation intitulée « Le monde du bœuf dans la tourmente », Dominique Guineheux  a procédé à un état des lieux de la filière bovine à l’échelle mondiale en situant l’Europe et la France au cœur de ces échanges. Actuellement, trois grands pôles d’exportation de viande bovine se détachent : les pays du Mercosur (avec en tête le Brésil ), l’Océanie et l’Amérique du Nord. L’Union européenne se situe en dernière position derrière l’Inde. Concernant les pôles d’importations, l’Union européenne se retrouve une nouvelle fois en dernière position des cinq pôles d’importation qui existants : Amérique du Nord, Asie, Russie, Afrique / Moyen-Orient et Union européenne. Dans cette structuration import-export, la production de l’Union européenne décline en 2010 avec 7,94 millions de tonnes produites, s’établissant ainsi au troisième rang mondial. Les exportations de l’UE ont augmenté de 90% en 2010, tandis que les importations ont, elles, diminué de 12 %. Déficitaire depuis 2003, l’Union européenne a réduit ce déficit en 2010 avec des exportations supérieures aux importations.Dans ce contexte d’échanges mondiaux, les consommateurs ont des exigences différentes selon les pays. Dominique Guineheux a soulevé la question de l’offre française qui ne semble pas toujours adaptée à la demande. « Aujourd’hui avec l’importance du marché du steak haché et du conditionnement sous forme d’Unité de vente consommateur industrielle (UVCI), est-ce qu’une  standardisation des carcasses permettrait de mieux répondre à la demande du marché ? ». Cette standardisation des carcasses n’exclut pas une production de viande de qualité. Avec une génétique française de pointe, un travail de fonds ne doit-il pas être engagé par la filière menée par les producteurs afin de faire corréler l’offre à la demande ?



Une production en crise
Le contexte difficile que traverse la filière, avec les problèmes de rémunération des éleveurs, a bien entendu été soulevé. Dominique Guineheux, en tant que responsable des achats viande pour le groupe Bigard, a fait état du rapport Chalmin. Les entreprises de l’aval ont en effet répercuté les hausses des charges, tandis que les éleveurs ne les ont pas répercutées à la vente. Suite aux revendications de l’automne et au vu de ces conclusions, il semble important pour Dominique Guineheux « de ne pas opposer le monde de l’élevage et de l’abattage puisque sans producteurs, les entreprises de l’aval n’ont pas lieu d’être. Si demain il n’existe plus de producteurs, donc plus de marchandises, le groupe peut fermer des outils d’abattage, ce qui n’est pas dans nos objectifs ». La contractualisation est actuellement en première ligne pour structurer l’offre et conforter le prix payé aux producteurs. L’intervenant a bien précisé que cette dernière ne peut fonctionner qu’à trois : le producteur, l’abatteur et le client. Une contractualisation entre deux parties reste insuffisante. Avec des exigences ministérielles, ce dossier est plus que d’actualité pour l’interprofession et place la question du revenu des producteurs au cœur des débats.

La filière ovine : un exemple de contractualisation
Jacques Giroux, responsable d’Interbev ovin, a présenté le travail réalisé par l’interprofession ovine. Avec des demandes pressantes des ministères, la filière ovine emmenée par la FNO s’est mise au travail pour ne pas se voir imposer un schéma de contractualisation par l’Etat. En complément des deux accords en vigueur depuis décembre 2010 relatifs à « la commercialisation pour la majoration de l’aide aux ovins au titre de la campagne 2011» et aux « clauses obligatoires devant figurer dans les contrats de vente applicables pour le secteur ovin », l’interprofession ovine approfondit l’élaboration d’indicateurs économiques spécifiques à la filière ovine permettant de négocier et de réviser les prix. Le nouveau défi de la filière réside aujourd’hui dans la mise en place d’un nouvel accord interprofessionnel sur la contractualisation de 2e mise en marché. Pour Patrick Soury, président de la section ovine d’Interviandes, cette contractualisation de 2e mise en marché est indispensable et doit conduire à une hausse du prix de manière durable pour les éleveurs. « Attention, a-t-il déclaré, malgré l’urgence du calendrier, il semble important d’étudier le dossier avec précision et de le structurer intelligemment avec la distribution. »


La place des commerces de proximité
Des magasins gérés par des producteurs fleurissent depuis plusieurs mois dans la région. En prenant l’exemple dans le cadre d’un Pôle d’excellence rurale d’un projet d’ouverture de plusieurs de ces magasins en Vienne, Romuald Gourbault, président du Syndicat des bouchers, charcutiers, traiteurs de la Vienne, a interrogé le représentant de l’Etat, Johann Leibreich, directeur adjoint de la Draaf. « Au vu des financements accordés par l’Etat pour la mise en place de ces magasins, j’attire votre attention sur la concurrence déloyale de ces points de ventes avec les boucheries artisanales ? ». Pour M. Leibreich, « ces magasins émergents concurrencent de façon limitée les boucheries artisanales ». Sur ce dossier, un rendez-vous est d’ores et déjà pris par les artisans bouchers avec Benoît Biteau, vice-président du conseil régional, pour échanger sur ce dossier. Les artisans bouchers revendiquent leur mission de proximité, recherchée actuellement par le consommateur, et demandent seulement un traitement égalitaire.

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