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Interview
Le prix de la viande bovine, objectif numéro un

Pierre Chevalier, président de la FNB, demande que le prix payé au producteur tienne compte des coûts de production et que la réforme de la PAC vienne conforter l’élevage bovin.

Pierre Chevalier, président de la FNB.
Pierre Chevalier, président de la FNB.
© N.C.

La Fnsea appelle à manifester le 23 juin à Paris, quel message entendez-vous faire passer pour les producteurs de viande bovine?
Les éleveurs de viande bovine ont les revenus les plus faibles de l’agriculture. Il s’agit d’un des secteurs le plus fragile tant sur le plan économique que d’un point de vue sociologique en raison de la surcharge de travail à laquelle les éleveurs doivent faire face. Il importe aujourd’hui que soit prise en compte la situation spécifique de l’élevage bovin viande dans la réforme de la PAC actuellement en discussion et de donner des signes positifs aux producteurs. Comme je le disais, le constat est alarmant. La production française a chuté de 6 % l’an dernier et elle devrait encore se rétracter de 2 % en 2013. Alors que dans le même temps les perspectives de marché sont encourageantes avec des prévisions de croissance de la consommation de viande bovine de 15 à 20 % au plan mondial dans les dix ans qui viennent. En France, il est indispensable de parvenir à une revalorisation des prix à l’élevage qui couvrent les coûts de production. C’est le message que nous voulons adresser aux pouvoirs publics, aux Parisiens et à l’opinion publique sinon l’élevage, les races à viande en particulier, l’entretien des sites et des paysages vont disparaître en France au profit de la friche.

Quelles sont vos revendications prioritaires ?
Il faut que dans le cadre de la future PAC, la spécificité des ruminants et de l’élevage bovin en particulier soit reconnue avec des soutiens ciblés sur cette production et également sur les zones à handicap naturel. En France, nous sommes mobilisés sur l’objectif numéro un de faire prendre en compte les coûts de production dans les prix à tous les niveaux de la filière. Et sur le plan international, nous devons veiller à ce que l’Europe n’ouvre pas ses frontières aux Etats-Unis ou au Canada dans le cadre de négociations bilatérales. Il est important de ne pas laisser la porte ouverte à des importations dérogatoires qui ne respecteraient pas le même cahier des charges que les éleveurs européens s’imposent, qu’il s’agisse de sécurité alimentaire, de conditions d’élevage ou de bien-être animal.

Quelle suite a été donnée aux Etats généraux de la filière viande qui se sont déroulés au mois de février dernier?
Ces Etats généraux viennent notamment de se concrétiser par la signature d’un nouvel accord interprofessionnel qui a été adopté par l’ensemble des familles professionnelles. Il porte sur la contractualisation dans la filière jeunes bovins. Il s’agit d’une avancée importante qui doit permettre de prendre en compte l’ensemble des coûts de production, l’alimentation, l’amortissement des bâtiments…. dans l’établissement du prix des animaux contractualisés. Cet accord devrait être complété par un second accord sur une Caisse nationale de sécurisation destinée à prendre pour partie l'écart pouvant exister entre le prix de marché et le prix contractualisé, en cas de retournement de conjoncture.

Ils iront à Paris

-Chantal Joubert, éleveuse de bovins lait (79) :
« Agricultrice en Earl avec mon mari sur une exploitation de polyculture élevage, nous souhaitons maintenir le troupeau laitier car il permet de valoriser des terres non utilisables pour produire des céréales. Cependant, l’augmentation de toutes les charges fait que nos coûts de production sont supérieurs au prix du lait. On nous promet une augmentation de 25 euros les 1000 l mais pour le moment ce ne sont que des paroles ! Si rien ne bouge les vaches laitières risquent de disparaître de l’exploitation avec pour conséquence directe la suppression de deux emplois.  »
-Jean-François Guindant, JA 16 :
« L’élevage est un débouché précieux pour les céréaliers. Les éleveurs font un boulot difficile et contraignant, ils méritent d’être payés en conséquence. Une mobilisation forte de tous les secteurs pour interpeller les élus, les pouvoirs publics et l’opinion publique est nécessaire. J’ai envie que les citadins prennent conscience de l’importance de l’agriculture. Quand ils s’assoient autour d’une table pour déguster un bon repas, c’est un peu grâce à nous… Quand ils partent en vacances et découvrent de jolies parcelles colorées, des prairies entretenues, des vignes bien taillées, c’est encore grâce à nous ! L’agriculture est importante, il faut être fier d’être agriculteur et le revendiquer. »
-Vincent Gorron, président de la Coop de Tonnay-Boutonne (17) :
« Le monde de l’élevage et celui des céréaliers sont très liés.  Le secteur de l’élevage est un gros consommateurs de céréales. Il faut qu’un maximum d’agriculteurs participe à la manifestation du 23 juin. La mobilisation de chacun doit être forte. On n’est jamais mieux défendu que par soi-même. Certes, la manifestation aura comme axe principal l’élevage, mais c’est aussi pour tout ce qui gravite autour de l’agriculture : avant tout l’emploi mais aussi les contraintes environnementales, l’irrigation…»

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