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Le peuplier, matière première de l’entreprise SA Martin Emballages

L’emballage qui sert d’écrin au beurre d’Echiré ou encore celui qui accueille les tomates cerises est fabriqué à Augé. Un savoir-faire que l’on doit à l’entreprise Martin qui transforme le peuplier depuis plus de soixante ans.

Quand il reprend le flambeau en 1997, les établissements Martin ont déjà plus d’un demi-siècle d’existence mais plus aucun secret pour lui. En effet dès sa sortie de l’Ecole du bois de Luchon, Jean-Pierre Martin rejoint l’entreprise familiale créée en 1947 par son grand-père et reprise ensuite par son père. « Après la guerre, les fromageries voulaient acheminer leurs produits au MIN à Rungis, mon grand-père a alors eu l’idée de fabriquer des caissettes en peuplier, un bois sans odeur et grâce auquel le fromage continue à s’affiner. Mon père a ensuite repris l’entreprise et l’a faite grandir puis à mon tour, j’ai créé trois sociétés : la SA Martin Emballages forte de 62 salariés, la scierie avec 13 salariés et une société d’exploitation forestière avec 3 salariés », détaille le sexagénaire. La première société constitue l’activité majoritaire de l’établissement avec un chiffre d’affaires de 6,5 millions d’euros. Elle se divise en production de caissettes à fromages, environ 15 000 par jour, qui ne sont autres que des emballages de transport ; et des paniers ronds (environ 20 000 par jour) notamment pour emballer le réputé beurre d’Echiré et les tomates cerises, reines de l’apéritif. Et le chef d’entreprise de préciser : « Nous produisons pour les tomates 600 000 paniers par an ». Enfin, la SA déroule le peuplier en feuilles vendues à des entreprises qui fabriquent ensuite des barquettes à huîtres, « environ 15 000 par an ».

Tout est bon dans le peuplier
Aussi, l’entreprise est gourmande en peupliers, environ 25 000 m3 par an soit 150 hectares, « qu’on achète 30 à 40 euros le m3 ». L’adhésion à la charte Merci pour le peuplier (lire ci-dessous) a donc été une évidence pour Jean-Pierre Martin. En provenance majoritairement du marais Poitevin, les peupliers pourraient manquer dans les années à venir si leur replantation n’est pas encouragée.
Par ailleurs, dans l’exploitation de cette essence, il n’y a aucun gâchis. Et Jean-Pierre Martin d’expliquer son savoir-faire : « La première partie du peuplier est déroulée soit les huit premiers mètres, elle sert à la fabrication des emballages. L’autre partie, celle avec des nœuds, constitue la matière première pour la caisserie et le bois à palettes. Le noyau de déroulage est vendu à des entreprises qui font de la pâte à papier et enfin, l’écorce sert à la chaufferie et au compostage. »
Aucun déchet, aucun ajout de substances polluantes, l’activité de l’entreprise est vertueuse. Et Jean-Pierre Martin de préciser : « Pour la fabrication des caissettes, tout est mécanisé, le bois est assemblé alors qu’il est encore humide puis l’emballage obtenu est séché. Les moisissures ne sont pas tolérées!» Quand aux fameuses boîtes rondes, écrin au beurre d’Echiré, les lamelles en bois sont séchées avant l’assemblage puis associées grâce à de la colle alimentaire. « Nous avons inventé nos propres machines », confie Jean-Pierre Martin. Lesquelles machines s’adaptent aux desiderata des clients. D’ailleurs au cœur de l’entreprise ce matin de janvier, certaines nouvelles sont à l’essai... pour de nouveaux projets ? Jean-Pierre Martin sera taiseux sur le sujet car si l’entreprise n’a plus de secrets pour lui, elle se doit d’en préserver certains pour pérenniser son savoir-faire, à l’abri de la concurrence.

Une charte pour inciter à replanter

En Poitou-Charentes, 23 entreprises dont 9 pépiniéristes, une coopérative, 6 exploitants et scieurs et 7 industriels (fabricants d’emballages légers, dérouleurs, fabricants de contreplaqué), adhèrent à la charte Merci le peuplier né en 2011. Le principe est simple : les acheteurs engagés dans la charte proposent au populiculteur de signer une convention qui engage ce dernier à reboiser dans les deux ans et l’acheteur, de son côté, s’engage à lui verser une aide de 2,50 euros par plant. De plus, en achetant ses plants à un pépiniériste Merci le peuplier, le populiculteur bénéficiera d’une réduction de 0,30 euro par plant. Outre cette charte, la région apporte également un soutien financier. 
Une mobilisation non négligeable donc autour du peuplier dont la population «colle, pour l’instant aux besoins  régionaux», souligne Thomas Bran, ingénieur à la Fédération régionale des organismes d’expérimentation et de développement sylvicole. Mais de tempérer : «Encore pour trois voire quatre années seulement car les industriels ont des besoins croissants». Aujourd’hui, le Poitou-Charentes compte 16 000 hectares de peupleraies en plein et une production de 130000 m3 de bois d’œuvre par an.

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