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Installation
Le parcours hors norme de Georgina

Des terrains de handball au Gabon à l’élevage de porcs en France, Georgina Tchatchoua-Gbayuen a eu plusieurs vies. Cette femme d’action s’est lancé un nouveau défi avec la reprise d’une ferme. 

Georgina apprend à devenir éleveuse de truies sous le regard attentif de son parrain et ami Yves Tribot.
© Léa Calleau

Georgina était encore aide-soignante à l’hôpital de Melle en février 2021. D’ici le 1er janvier 2022, elle sera chef d’entreprise agricole, à la tête d’un élevage bio de 150 truies, à Marcillé, près de Melle. Elle reprend l’exploitation d’Yves Tribot, qui pensait arrêter son activité sans repreneur.

Leur rencontre est fortuite : le mari de Georgina a croisé Yves dans leur village, en sortant de l’église un dimanche matin. Les deux hommes se sont liés d’amitié et Yves parlait régulièrement de son travail. « J’étais très attentive quand il parlait de sa ferme », assure celle qui ne tarde pas à afficher son intérêt pour une reprise. « J’ai tout fait pour la décourager ! se défend Yves. Son projet me paraissait farfelu au départ. Il est devenu solide avec le temps et j’ai compris que personne ne pourrait la dissuader ».

«  C’est cette ferme que je veux  »

La quadragénaire a pris le temps de mûrir sa reconversion. « Beaucoup de personnes ont essayé de me faire changer d’avis. Ils me disaient que les porcs, ça pue, les agriculteurs travaillent tout le temps… J’ai visité la ferme avec mon frère, qui est un homme d’affaires. Lui m’a encouragé ».

L’élevage, hors-sol, est économiquement viable. La coopérative Porcinéo fournit l’alimentation et gère la commercialisation des porcelets. « En étant naisseurs, on tient la matière première, met en avant Yves, qui travaille avec la Cavac et Agrial. Les engraisseurs ont toujours besoin de porcelets pour faire tourner leur bâtiment ».

L’autre atout de l’élevage est son passage en agriculture biologique en 2018.

En conventionnel, les prix sont en dents de scie en fonction du prix de l’aliment, poursuit-il. Même si le bio est plus compliqué, il est beaucoup mieux valorisé ».

La gestion du temps, importante pour cette mère de famille, est facilitée par la conduite de l’élevage, qui repose sur un rythme de cinq à six semaines. « Les deux premières semaines sont assez intenses, explique-t-elle. Il est plus facile de se dégager du temps ensuite ». Georgina est sûre de son choix : c’est cette ferme qu’elle veut, pas une autre.

Suivie par la chambre d’agriculture, elle a dépassé le seuil des quarante ans qui lui donnent accès à la dotation jeune agriculteur. Pour Yves Tribot, cette réglementation est obsolète : « Le renouvellement des générations ne va pas se faire avec des jeunes de vingt ans, mais avec des personnes en reconversion, comme Georgina. Il n’est pas normal qu’elles ne reçoivent pas des aides équivalentes ».

Retrouvez tous les portraits des nouveaux installés dans notre dossier.

Un esprit marqué par le sport de haut niveau

En stage parrainage depuis le 1er avril, Georgina démontre une nette envie d’assimiler aux yeux de son parrain :

Elle a un état d’esprit particulier, sûrement parce qu’elle a été sportive de haut niveau. Elle me prend pour son coach parfois !

Je n’ai pas besoin de prendre des pincettes avec elle quand je lui fais des reproches. Elle accepte la critique ».

Née au Cameroun, Georgina a en effet démarré sa vie professionnelle comme gardienne dans l’équipe nationale de handball du Gabon (la nationalité de sa mère). Elle gagne à l’époque 150 euros par mois, le meilleur salaire des clubs du pays.

En 2004, elle vient en France disputer plusieurs matchs. « J’ai été repérée par les clubs de Mérignac, Nantes, La Rochelle, même Bondy me voulait » ! Son choix se porte finalement sur Celles-sur-Belle, « une ville à taille humaine, où on peut connaître les gens ».

À la fin de sa carrière sportive, son attention pour les autres l’amène vers le métier d’aide-soignante. Elle perçoit une continuité avec son activité : « Je reste dans le soin ». Bienveillante, Georgina l’est avec les hommes comme les animaux.

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