Aller au contenu principal

Le lapin permet de diversifier les revenus de l’exploitation

Deux ans après son installation, Jean-Charles Bremaud reprend un atelier d’élevage de lapins. La productivité recherchée en élevage bovin viande est un objectif pour ce cuniculteur de Nueil-les-Aubiers.

« Si le prix d’achat du lapin et le coût de l’aliment ne bougent pas trop, l’avenir devrait bien se passer », note Jean-Charles Bremaud.
« Si le prix d’achat du lapin et le coût de l’aliment ne bougent pas trop, l’avenir devrait bien se passer », note Jean-Charles Bremaud.
© N.C.

Un peu joueur Jean-Charles Bremaud ? Audacieux plutôt. Quelques mois après avoir repeuplé le bâtiment lapins voisin de son exploitation racheté en septembre, l’éleveur ose sur sa cinquième bande un plan de rationnement atypique parce qu’ambitieux. « Les abattoirs ne veulent plus d’animaux d’un poids supérieur à 2,5 kilos. Notre avenir est dans la performance, la productivité. » Dès leur sevrage, les 3000 lapins actuellement en engraissement ont été nourris avec un aliment finition. « Riche en énergie, Bellap Croissance stimule le GMQ. Cette conduite impose un suivi régulier. Tous les trois jours, je pèse 200 sujets représentatifs de la bande en cours. » Une prise de poids de 40 à 45 grammes maximum par jour est l’objectif poursuivi. Au dessus, les risques sont grands de voir des diarrhées se développer, ou pire encore, de voir l’animal tomber en entérocolite. « Avec l’aide du technicien, sur cette bande et nous poursuivrons sur les suivantes, nous ajustons le plan de rationnement. Il est certain que je prends plus de risques que l’éleveur qui travaille avec un aliment fibreux suivi d’un aliment finition. En revanche, en 74 jours - 38 jours d’engraissement environ, c’est mon objectif - mes produits auront atteint 2,5 kilos. Ils pourront partir rapidement. L’indice de consommation de la bande n’en sera que meilleur », explique Jean-Charles.
Déterminé, l’éleveur n’agit pas à l’aveugle. Le bâtiment acquis il y a six mois, il le connaît par cœur. Jusqu’en 2012, il était salarié de l’exploitation devenue le support de son installation à Serveau, commune de Nueil-les-Aubiers. « Il y a trois ans, les banques ne me suivaient pas sur l’atelier hors-sol. Alors j’ai d’abord repris les terres et remonté un troupeau de 70 vaches de race limousine. »
Après deux années d’exploitation par un tiers, le bâtiment lapins était à nouveau en vente. « Quelques échanges avec le groupement Poitou Lapins et je me suis décidé. Cette production m’intéresse sur un plan technique. La rotation des capitaux est rapide. Atelier de diversification, cet outil sécurise l’économie de ma ferme tout en me permettant d’engager un salarié à temps partiel. » 
Désaffecté pendant huit mois, le bâtiment a été remis en service en septembre 2014 ; un nouveau cheptel reproducteur installé. 135 000 à 140 000 euros étaient investis. « Si le prix d’achat du lapin et le coût de l’aliment ne bougent pas trop, l’avenir devrait bien se passer », note Jean-Charles. Déterminé à faire sa part du travail, il compte sur l’engagement de la filière à ses côtés. « A l’automne, on nous annonçait outre le prix, une certaine stabilité des cours dans le temps. Finalement, il n’en est rien. Dès décembre, le marché a perdu 15 centimes du kilo vif. La faute au marché de la peau qui s’est effondré nous dit-on. » Un accident espère Jean-Charles impatient de voir les cours se rétablir. 15 centimes le kilo multiplié par 3000 lapins de 2,5 kilos multipliés par 8,5 bandes dans l’année … « Ca commence à chiffrer », juge l’exploitant.

A lire un dossier de 4 pages dans Agri 79

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Les givrés de Noël lancent leurs défilés sur les routes du Civraisien ce samedi 6 décembre.
Les agriculteurs font briller nos villages
Dans le Civraisien et en Vienne et Gartempe, les agriculteurs, au volant de leurs tracteurs illuminés, parcourent depuis…
Engraissement : des actions pour développer la production

Face à la décapitalisation et aux montants élevés du maigre, Terrena, la Caveb et Feder mettent en place des aides pour…

Renforcement des contrôles des mouvements d'animaux en Deux-Sèvres

Dans un contexte sanitaire évolutif en matière de maladie animale, les services de l'État sont au côté des professionnels des…

Les prix de bovins ont prix 2€/kg depuis le début de l'année.
Un marché bovin qui s'emballe, faute d'offre
Comme partout en France, le nombre de bovins viande ne cesse de baisser dans la Vienne. Moins soumis aux aléas mondiaux que les…
Avec des récoltes records en grandes cultures, le marché est inondé et peine à rémunérer correctement les producteurs.
Céréaliers : des revenus dans le rouge mais quelques leviers à activer

Avec une production mondiale de céréales qui bat des records, les prix ne décollent pas. La recherche d'une meilleure…

Pierre-Adrien Flages et Emmanuel Massicot ont dressé le bilan de l'exercice 2024-2025 et évoqué les projets du groupe COC.
COC poursuit ses projets structurants
Comme on pouvait s'y attendre COC (anciennement Centre Ouest Céréales) a réalisé une très petite collecte en 2024. Ce qui n'…
Publicité