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Manifestation
Le lait de la colère coule à flots

Mardi, deux cents éleveurs ont manifesté devant la préfecture et dans deux grandes surfaces contre la baisse du prix du lait et le désengagement des pouvoirs publics français et européens.

La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs savaient que le lait d’avril ne serait pas bien payé, mais de là imaginer qu’il baisserait de 317 à 217 €/ 1 000 litres... Mardi, comme un peu partout en France, deux cents producteurs de lait de vache auxquels s’étaient joints des producteurs de lait de chèvre, se sont rassemblés devant la préfecture, à Niort, pour dénoncer cette baisse de 30% par rapport à avril 2008. « Une provocation », disait l’un d’entre eux, parce que le prix a été imposé par les entreprises malgré les appels à la négociation pour finalement en arriver à un prix très en dessous des coûts de production. 

Les Deux-Sèvres s’étaient hissés au troisième rang des départements pour le nombre d’installation. Mais « aujourd’hui, on n’installe plus. Personne ne peut bâtir un projet d’installation avec un prix du lait de 210 euros », explique Benoît Vrigneau. Et le secrétaire général des JA de déplorer que « quand on se lève, on sait qu’on produit à perte. On n’a aucune marge de manœuvre pour nos charges, et on ne maîtrise pas plus nos produits ».

Après une manifestation à Parthenay, le 5 mai, puis l’opération des JA « Qui se gave le plus ? », une semaine plus tard, qui toutes les deux visaient les grandes surfaces, ce sont en priorité les pouvoirs publics qu’ils ont pris pour cible mardi dans le cadre d’une journée nationale. Seules les coopératives présentes sur le département – Glac, CLS, Pamplie, Coopérative du Pays de Gâtine-, se sont jointes au mouvement, alors que toutes les laiteries étaient invitées. « Elles sont dans le rouge, comme nous, à cause du démantèlement des outils de gestion des marchés au nom du libéralisme », martèle Christophe Limoges, président de la section laitière de la FDSEA : baisse des prix d’intervention, réduction à zéro des restitutions et suppression des aides au marché intérieur. « Il faudrait 31-32 centimes du litre pour dégager un revenu tout simplement modeste. Au prix où le lait nous est payé, non seulement on n’a pas de revenu, mais en plus on ne peut pas payer les charges d’alimentation des vaches », poursuit-il. Pour Patrice Coutin, président de la FDSEA, « la présence des laiteries à nos côtés ne les dédouane pas pour autant de leur responsabilité».

 

Vendu trois fois plus cher 

Dans ce contexte de filière laitière « en danger », les éleveurs ont besoin de visibilité à six mois. Or, actuellement, les grandes surfaces vendent le lait trois fois plus cher qu’il n’est acheté aux producteurs. D’où le détour en fin de rassemblement, par les GMS Leclerc et Géant Casino, à Niort, avec distribution de produits laitiers aux consommateurs. « Notre combat et celui de votre pouvoir d’achat sont les mêmes. Pas celui des distributeurs », expliquait un manifestant.

En remettant en cause les discussions interprofessionnelles, expliquait Patrice Coutin, les pouvoirs publics ont donné la possibilité aux entreprises d’imposer des prix « intolérables ». Les lois de modernisation ont elles aussi renforcé le pouvoir des GMS dans les négociations. D’où les revendications formulées à la préfète des Deux-Sèvres : la tenue, sous son égide, d’une table ronde avec les producteurs, les transformateurs, les distributeurs et les élus. Mais aussi la prise en charge des intérêts d’emprunts de 2009 dans le cadre d’un plan d’urgence.

Les présidents de la FDSEA, Patrice Coutin, et des JA, Jean-Baptiste Rasillard, n’abandonnent pas pour autant leur demande d’un observatoire des prix et des marges, promis à l’automne par le ministre de l’Agriculture, mais qui pour l’instant est resté lettre morte.             


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