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Le lait de chèvre dans sa bulle de savon

Clarisse Lanau et Guillaume Demenier, éleveurs caprins à Combiers, ont lancé Liziot, leur marque de savons et de crèmes de beauté bio au lait de chèvre. Tout est produit et transformé sur l'exploitation.

C'est une toute petite exploitation à Combiers, aux portes du Périgord vert. Guillaume Demenier et Clarisse Lanau élèvent leurs 14 chèvres poitevines, bouc compris, à Combiers. Le couple s'est installé en 2022 et lancé la fabrication de savons solides et de cosmétiques à base de lait de chèvre sous leur marque, Liziot. C'est une façon originale de valoriser le lait des chèvres poitevines quand les installations transforment le lait plutôt en fromages. "Le lait de chèvre possède de nombreuses qualités pour la peau. Il est nourrissant et intéressant pour des problématiques telles que l'eczéma, le psoriasis ou l'acné", détaille Clarisse Lanau. Les savons sont fabriqués dans le laboratoire de l'exploitation et contiennent au minimum 20 % de lait de chèvre.

C'est aussi un choix de vie. "On n'a pas besoin d'autant de lait pour produire des savons que pour du fromage. Nos chèvres nous suffisent", explique Guillaume Demenier. L'éleveur avait déjà une solide expérience dans l'élevage caprin plus traditionnel : "Je me suis installé en 2012 en Charente-Maritime. J'avais une soixantaine de chèvres poitevines". Il travaille sur l'exploitation avec sa compagne de l'époque, avec qui il s'est séparé en 2020. "Je ne me voyais pas continuer tout seul à m'occuper de 60 chèvres." Il vend l'exploitation, devient formateur au CFPPA de Saintes mais garde deux chèvres, Fourmi et Marguerite, et deux chevaux. Il rencontre Clarisse Lanau et tous deux cherchent un lieu pour se poser, s'occuper de leurs animaux et changer de vie : "Clarisse faisait un peu de cosmétique artisanale, alors on a envisagé d'ouvrir une savonnerie. Mais il y avait déjà du monde sur le créneau." Et l'élevage manquait un peu à Guillaume, qui voit un moyen de concilier les deux. "On a choisi de prendre le statut agricole, d'élever nos chèvres et de transformer le lait. On a vu qu'il n'y avait pas d'offre pour le savon au lait de chèvre en Charente. Je n'avais pas envie de reprendre le rythme effréné d'avant. C'est différent. On va rester sur un format plus petit. L'idée est de maîtriser nos investissements." Et Clarisse Lanau de reprendre : "C'est un métier varié où on fait tout : l'élevage, la transformation, la commercialisation, y compris sur internet. Ça demande d'être un vrai couteau suisse." Un autre détail a présidé au choix des cosmétiques plutôt qu'à l'alimentaire : "Je ne supporte pas le fromage. C'est presque phobique !", avoue Clarisse Lanau. Fourmi et Marguerite ont su être convaincantes.

Sur de bons rails

En 2023, Liziot a terminé sa première année complète, avec de bonnes ventes pour les fêtes de fin d'année. Le couple commercialise actuellement 4 savons solides (nature, lemongrass, amande et patchouli, ce dernier à la demande expresse de la sœur de Guillaume), du shampooing solide et des crèmes pour le corps et le visage. Les produits utilisés sont issus de l'agriculture biologique et de filières durables.

Le couple a aussi la volonté de travailler localement. Les savons sont emballés dans du papier de soie 100 % recyclable. Le bandeau est imprimé sur papier recyclé à partir d'encres végétales à Angoulême. Même les formules sont testées dans un laboratoire d'analyse de Cognac... "alors que ça coûtait moins cher de les envoyer en Macédoine !", note Guillaume Demenier. La distribution reste très locale : en Charente, Charente-Maritime et sur Poitiers, et sur le site internet, conçu et animé par Clarisse.

 

Liziot continue de se développer

"On a terminé de construire le bâtiment de traite. On va pouvoir se concentrer sur les nouveaux produits et la commercialisation." En décembre dernier, Liziot a reçu le prix "J'agis pour réduire les déchets chez mes clients", pour soutenir leur diversification. "Je me suis rendu compte que beaucoup de nos clients utilisent encore beaucoup de gel douche. Avec le contenant, ça fait beaucoup de déchet", constate Guillaume Demenier.

Le projet est de compléter la gamme avec des savons liquides dans des contenants consignés : "On cherche un contenant façon distributeur de savon en aluminium ou PET. On s'adaptera en fonction, mais il faut que les contenants puissent être rechargeables et consignés. Nous devons trouver aussi un système de commercialisation qui soit acceptable et facile à gérer pour les commerces." Les formules sont en cours de finalisation et de validation pour se retrouver bientôt sur les étals et la boutique en ligne.

 

Site internet : www.liziot.fr

 

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