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Le général qui voulait devenir agriculteur

Même si les mobilisations des deux dernières semaines ont mis en évidence le problème de renouvellement des agriculteurs, le métier continue de passionner. Et parfois même des profils qu'on n'aurait pas imaginés. Comme le général Hervé Pierre, qui commande la 9e brigade d'infanterie de Marine, dont le siège est à Poitiers.

À 52 ans, on peut encore rêver de changer de métier et de devenir agriculteur. Depuis l'État-Major du 9e BiMa à Poitiers, c'est le cas du général Hervé Pierre, qui entend passer un jour du treillis à la cotte. Né en Afrique d'un père géologue qui a ensuite emmené sa famille aux quatre coins de la Terre, il est rentré dans l'armée par goût des voyages, et y est resté pour l'esprit collectif et la cohésion qu'il y a découverts. Après avoir fait Saint-Cyr, il a rapidement gravi les échelons de l'armée de Terre et a enchaîné les postes : direction du régiment d'infanterie de Vannes, de la cellule stratégique politique du chef d'état-major de l'armée de terre, et passage au cabinet militaire du Premier Ministre. Depuis 2022, il est le général qui commande la 9e brigade d'infanterie de Marine qui elle-même regroupe 8 régiments (RICM de Poitiers, 2e RIMa du Mans, 3e RiMa de Vannes, 11e RaMa de Saint-Aubin-du-Cormier, 6e RG d'Angers, 1er RiMa d'Angoulême, 126e RI de Brive-la-Gaillarde et le 5e RIAOM de Djibouti depuis le 1er janvier dernier). Soit près de 9 500 militaires, réservistes compris.

Passion d'enfance

Malgré ce CV impressionnant, le général n'a jamais oublié ses passions d'enfance : l'histoire, la recherche et l'agriculture. Il a, en parallèle de sa carrière militaire, assouvi une partie de ces envies en faisant une thèse en sciences politiques, en signant plusieurs ouvrages et en enseignant... mais il restait encore son envie de travailler la terre. Alors, il y a quelques années, il a repris et restauré une ferme familiale dans la Sarthe. Entourée d'arbres fruitiers, cette maison du XVIIIe s compte aussi un moulin à vent (le Moulin de la Vairie, qui a fait l'objet d'une souscription sur Dartagnans) pour rénover la structure en pierres qui se fissurait. "Ce sont des Compagnons du Tour de France qui ont travaillé. Le Moulin a arrêté de fonctionner après la grande crise agricole du XIXe siècle." Au-delà de la préservation du bâti, c'est bien une activité agricole qu'il souhaite installer. "J'ai créé une autoentreprise agricole il y a 5 ans" explique-t-il. Son projet repose sur plusieurs productions : réalisation d'huile avec les fruits à coque produits sur place et de confitures avec les autres plantes présentes (sureau, cynorrhodon...), production de miel, et réalisation de pain avec la farine faite avec le blé de l'exploitation. Des ateliers de production qui se mettent en place progressivement. Plusieurs ruches sont déjà installées, et le général s'est associé avec un professionnel pour l'extraction. Côté l'huile, c'est désormais le choix de la presse qui doit être fait. Pour le blé, Hervé Pierre se forme actuellement chez des amis pour le côté technique et disposera en 2026 de quelques ha. D'ici cette échéance, le général pense finaliser son Bac agricole, pour réaliser une installation en bonne et due forme. "J'ai déjà fait la partie théorique par correspondance". L'épouse d'Hervé Pierre, également militaire, participe largement au projet : c'est notamment elle qui teste depuis des mois la réalisation des pains et des confitures. Un vrai plan de bataille, qui reste pourtant ouvert à des évolutions, comme la date de départ à la retraite de l'armée pour le général, qui se fera maximum en 2031. Mais peut-être avant, si les bottes sont plus confortables que les rangers.

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