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« Le danger de l’obsession du prix le plus bas»

Marie-Thérèse Bonneau, secrétaire générale de la FNPL, interrogée par Sophie Bodin.

© Réussir

Pourquoi la dynamique laitière européenne et mondiale ne profite pas aux éleveurs laitiers français ?
Le retard du prix du lait payé aux producteurs français par rapport au prix allemand est de 20 euros/1000 litres depuis plus de douze mois. Sur la seule année 2013, ce sont près de 450 millions d’euros qui ont été confisqués aux éleveurs laitiers français. C’est un luxe que nous ne pouvons pas nous payer. Tout se passe comme si l’augmentation des cours des produits industriels ne devait pas avoir de conséquences positives en France sur le prix du lait. Que veut-on ? Préserver notre modèle laitier garant de produits diversifiés et de qualité, synonyme de territoires vivants ou… le brader. L’attitude des entreprises laitières sur ce sujet est préjudiciable : elles s’observent sur le prix du lait. La première entreprise qui décroche prend la responsabilité de tirer la valorisation des producteurs par le bas. Et c’est effectivement ce qui se déroule. Nous ne laisserons pas faire. Cette obsession du prix le plus bas met en danger toute la filière.

Quels sont les leviers possibles pour revaloriser le prix du lait ?
La FNPL dénonce depuis de longs mois le non fonctionnement du marché intérieur laitier. A chaque renégociation commerciale entre les entreprises et la grande distribution, c’est toujours la même histoire. Les entreprises dénoncent les pratiques de la grande distribution. En ligne de mire : le refus des GMS d’accepter des hausses de tarifs significatives concernant les prix d’achat des produits laitiers vendus en magasin. Les enseignes expliquent qu’elles sont prêtes à faire des efforts mais elles dénoncent le manque de transparence. Cette année, nous nous sommes invités dans les négociations commerciales entre les entreprises et la distribution pour y voir clair. Lors du dernier salon de l’Agriculture, nous sommes intervenus dans les « box de négociations ». Cette action a eu un effet largement positif sur les négociations tarifaires.

Après quatre ans de mise en pratique de la contractualisation, quel bilan faites-vous ?
La FNPL a toujours défendu une contractualisation juste et équitable pour les producteurs de lait. C’est pourquoi les clauses de négociation du prix doivent prendre en référence les indicateurs interprofessionnels. Trop souvent les calculs de détermination du prix du lait diffèrent selon les entreprises. Le prix du lait ne se décrète pas mais se calcule en fonction d’indicateurs pertinents. C’est pourquoi la FNPL a mis en place il y a plus d’un an un observatoire du prix du lait. C’est un outil syndical qui permet de faire pression sur les entreprises qui sont tentées de décrocher sur le prix du lait. Aujourd’hui, nous entrons dans une nouvelle phase avec le début de renégociation des contrats laitiers qui arrivent à échéance après les cinq premières années d’application. La FNPL sera particulièrement vigilante aux conditions de renégociation de ces contrats dans une période de post quota, car force est de constater que cette relation contractuelle est encore trop déséquilibrée.

La guerre des prix à la française peut-elle être stoppée par la loi ?
La FNPL défend le principe d’une revalorisation systématique du prix du lait en cas d’envolée des cours des matières premières. Le projet de loi Hamon qui vient d’être définitivement adopté prévoit ainsi, une obligation de renégociation entre les parties (producteurs, transformateurs et distributeurs) à partir du moment où certains indicateurs pertinents se déclenchent. La loi ne peut obliger les parties prenantes à se mettre d’accord. L’Etat ne peut pas tout. Nous attendons la publication du décret d’application de cet article. L’idée est évidemment de répercuter les hausses de charges sur tous les maillons de la filière jusqu’à la distribution.

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