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Artisanat
Le cuir, une histoire de famille

Rebecca Larapidie a créé Abak’art, sa marque de maroquinerie, pour laquelle elle utilise exclusivement les peaux de bovins élevés dans l’exploitation familiale, à Montbron (Charente), par son mari.

Tout en pratiquant son métier de comptable, Rebecca a suivi plusieurs formations et stages aux métiers du cuir. Aujourd’hui, elle aime travailler très lentement sur sa machine à coudre afin de ne jamais s’habituer aux gestes et, ainsi, éviter les erreurs.
© DR

Il suffit qu’elle mette le nez à la fenêtre de son atelier pour les voir tranquillement pâturer dans les prés d’à côté. Vaches, bœufs… tous les bovins que son mari élève entourent le préfabriqué qui jouxte la maison de Rebecca, et dans lequel elle officie depuis trois ans en tant que maroquinière.

Ce n’est pas anodin, pas juste un joli décor inspirant. C’est sa future matière première qu’observe Rebecca. « Alors, quel sac vois-tu ? », demande-t-elle en plaisantant à demi à sa jeune stagiaire en visite à l’Earl des Communaux, la ferme où son mari, Cédric, élève ses bovins viande.
Rebecca est donc maroquinière. Avec cela de particulier qu’elle utilise exclusivement les peaux des bovins de la ferme familiale. Une démarche de circuit ultra-court qu’elle est la seule à pratiquer en France. De son propre chef, elle a organisé toute cette filière presque entièrement interne à sa famille.

« Nous sommes allés voir l’abattoir de Thiviers, où nous amenons nos animaux, pour leur demander de marquer nos peaux et toutes nous les rendre, se souvient-elle. Puis, il a fallu expliquer notre démarche, passer nous-mêmes les portes, démarcher les tanneries ».

Sublimer les peaux

À force de persévérance, elle réussit son pari du local : elle fait tanner ses peaux à la mégisserie Colombier de Saint-Junien (87) et à la tannerie Gal, à Bellac (87), et ses boucleries, ses teintures ou tout autre produit de finition proviennent de Charente ou, au pire, de France.

« Nous avons mis un an pour tout organiser en circuit court et faire les premiers essais. Nous avons eu beaucoup de “non” mais j’avais la conviction que nos peaux étaient belles et qu’on pourrait en faire quelque chose », confie Rebecca Larapidie.

Avec ses peaux, l’artisane confectionne des sacs, des étuis à lunettes, des porte-chéquiers, porte-cartes mais aussi des accessoires de bureau tels que des tapis de souris ou des pots à crayons.

Après avoir suivi une formation, elle colore et patine elle-même ses cuirs, avoue une préférence pour les teintes marbrées, ce qui est aussi cohérent avec son amour de l’authenticité.

« J’aime travailler le cuir pleine fleur mais je ne cherche pas forcément une peau parfaite. Avec moi, ça ne sera jamais lisse. J’aime les petits défauts, les dessins comme les traces de vergetures. Ça fait partie de l’histoire du cuir ».

Une grande patience nécessaire

De ces cicatrices, Rebecca joue, s’adapte et crée ainsi des sacs de caractère. Elle propose ses modèles aux professionnels comme aux particuliers, sur internet et en boutique de créateurs, essentiellement en Charente, mais peut aussi travailler sur commande, du moment qu’on sait être patient (un mois, un mois et demi pour un sac).

Pour elle, c’est le meilleur moyen de valoriser ce que fait son mari, et le monde de l’élevage en général. « Le maroquinier transforme et sublime la matière, mais la peau n’est pas belle grâce à nous. Cela vient du travail de l’éleveur ».

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