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Lait
Le casse-tête de la crise laitière

Les défis qui se présentent aux pouvoirs publics et aux professionnels de la filière laitière ne manquent pas, dont le premier consiste à faire respecter l’accord sur le prix du 3 juin dernier, a dit, le 15 juillet, Bruno Le Maire.

« Avec la DGCCRF, c'est votre gouvernement qui nous a mis dans la panade », lance un éleveur.
Photo d'archive (2009) - Un éleveur interpelle Bruno Le Maire lors de la crise laitière : « Avec la DGCCRF, c'est votre gouvernement qui nous a mis dans la panade ! »
© DR

 

A son arrivée rue de Varenne, fin juin, le ministre de l’Agriculture avait annoncé la tenue d’une nouvelle table ronde avec tous les acteurs de la filière laitière : producteurs, transformateurs, distributeurs. Celle-ci s’est déroulée, le 15 juillet, en présence d’Hervé Novelli, le secrétaire d’Etat, en charge du Commerce et de la Consommation « dans un climat serein et constructif », selon les ministres.

A l’issue d’une réunion, Jean-Michel Lemétayer, Bruno Le Maire et Hervé Novelli ont appelé les transformateurs à respecter l’accord sur le prix du lait du 3 juin dernier, y compris Entremont qui fait de la résistance dans l’Ouest. «Il faut que tous les transformateurs respectent l’accord. Les producteurs ne peuvent être la variable d’ajustement des prix et des volumes », a insisté le président de la FNSEA. « Nous souhaitons le plein respect de l’accord conclu le 3 juin », a affirmé pour sa part le ministre de l’Agriculture. 

Organisation et régulation

Pour le reste, il n’y a pas eu de mesures concrètes annoncées, mais une série d’engagements et de bonnes intentions en faveur d’une meilleure organisation de la filière en France et d’une régulation des marchés à l’échelle européenne.

« Il faut que les entreprises jouent collectif sur le beurre et la poudre », a plaidé Jean-Michel Lémétayer. Sur ce terrain, Bruno Le Maire s’est prononcé dans le même sens. D’abord en prônant la transparence totale des prix et des marges au sein de la filière. Ainsi l’observatoire des prix et des marges rendra public ses investigations sur la filière laitière le 29 juillet a promis Hervé Novelli. Ensuite en mettant en place une contractualisation entre producteurs et transformateurs. Même s’il appartient aux partenaires de l’interprofession de négocier les termes des contrats, le ministre de l’Agriculture a annoncé que les pouvoirs publics ne seraient pas inertes.  Ainsi, le ministre a annoncé la création « d’une mission de suivi » qui devra rendre ses conclusions le 30 septembre prochain. Elle devra également faire des propositions sur un plan de soutien à la filière « pour améliorer la compétitivité » de tous ses maillons.

Sur le plan européen, la FNSEA et les ministres ont plaidé pour la mise en place d’un système de régulation du marché du lait pour remplacer les quotas qui vont disparaître en 2015. « Nous devons revenir sur cette politique ultralibérale. Nous avons besoin d’une forte dose de régulation des marchés », a insisté Jean-Michel Lemétayer. Bruno Le Maire n’a pas dit autre chose, si ce n’est qu’il la souhaite au niveau européen tout en précisant qu’il avait défendu cette position devant la commissaire européenne, Marian Fischer Boel, et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso. Et pour convaincre nos partenaires les plus réticents, il a annoncé la constitution d’un groupe de travail avec l’Allemagne pour aboutir «  à un système plus souple, plus efficace » que ne le sont actuellement les quotas laitiers.

Hervé Novelli s’est prononcé pour sa part sur un étiquetage d’origine des denrées alimentaires. « Il existe actuellement un projet européen, nous allons pousser les feux pour favoriser un étiquetage obligatoire des denrées alimentaires. » A défaut d’un étiquetage obligatoire, le ministre est favorable à introduction d’un label type « lait de France » sur une base volontaire. Le Conseil national de la consommation devrait faire des propositions en ce sens d’ici fin octobre.


 

 

Entremont : le ministre reprend la main

En venant annoncer lundi matin à Lanouée, petite commune du centre Morbihan, un prix négocié de 245 euros les 1000 litres de lait payé par Entremont-Alliance pour les mois de juillet et d'août, Bruno Le Maire, espère ramener le calme dans les campagnes. Un temps qu'il juge nécessaire pour trouver une solution durable intégrant la restructuration industrielle de l'entreprise et la mise sur pied d'une contractualisation, avec calendrier à la clé.

Devant 400 producteurs de lait élus, syndicats agricoles et représentants de la filière, Bruno Le Maire a tenté de convaincre sur un schéma de résolution du conflit Entremont. 

« J'ai bien conscience que ces 240 €, ce n'est pas formidable, a-t-il répété, mais cela reste acceptable et décent. » Une solution transitoire pour donner un peu de temps à la recherche de « solutions plus durables », dont la restructuration industrielle de l'entreprise d'ici la fin août et par la mise sur pied d'une contractualisation. « Pas moins que les quotas mais mieux que les quotas », a-t-il insisté. Mais les producteurs ne manqueront pas de lui rappeler « qu'ils ne veulent pas d'une « contractualisation qui ressemble à de l'intégration ».            


 

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