Aller au contenu principal

Lait : « La sortie de crise se confirme »

Même si la période caniculaire estivale entraîne une baisse de la collecte en Europe, il n’y a rien d’extraordinaire à attendre en termes de prix, annonce Benoît Rouyer, économiste à l’interprofession, le Cniel. Mais « la sortie de crise se confirme », ajoute-t-il.

Si la production laitière française a connu une légère baisse depuis ses sommets de 2015, la situation est plus problématique en Poitou-Charentes où la baisse se poursuit depuis plus d’une décennie.
Si la production laitière française a connu une légère baisse depuis ses sommets de 2015, la situation est plus problématique en Poitou-Charentes où la baisse se poursuit depuis plus d’une décennie.
© AC

Alors que les huit premiers mois de l’année 2018 ont enregistré une hausse de la collecte de 1,4 % en Europe et de 1,2 % en France, «une rupture de pente est amorcée», dixit Benoît Rouyer, économiste au Cniel, l’interprofession laitière. En effet, au mois d’août 2018, une baisse de la collecte de 0,1 %, due à la canicule, a été observée. Et «dans les mois à venir, la collecte sera peu dynamique en France et en Europe», prédit l’économiste.
En cause : la sécheresse, toujours, et donc la récolte fourragère qui n’a pas été bonne, cet été et cet automne. «Cela va entraîner une rupture de fourrage. Les éleveurs vont faire le ménage dans leurs troupeaux. Plus d’abattages, moins d’effectifs : moins de lait collecté», résume Benoît Rouyer. Les zones les plus touchées par cette baisse de la collecte sont l’est et le nord de la France, l’Europe centrale et du Nord.
«Si reprise de la collecte, il y aura, ce ne sera pas avant le printemps 2019, a priori», précise l’économiste du Cniel.

«Une bonne nouvelle»

Ce contexte de diminution de la collecte va assainir le marché, certes, mais un peu plus de 200 000 t de poudre de lait écrémé, - «un stock relativement important», d’après Benoît Rouyer -, de la Commission européenne (CE) viennent amortir la montée des prix tant désirée par les producteurs. «Les cours ne vont pas augmenter», prévient l’économiste du Cniel. Malgré tout, les stocks de la CE se vident. Ce sont 350 000 t que la CE mettait sur le marché en 2016. «C’est une bonne nouvelle», commente Benoît Rouyer. Quant au prix de la poudre de lait écrémé, la semaine du 8 au 14 octobre, il était de 1 550 €/t, en-dessous du prix d’intervention (1 698 €/t), «un prix très bas mais il était encore plus catastrophique il y a quelques temps», remarque l’économiste.
Pour le beurre, les niveaux de prix sont relativement élevés mais plus raisonnables que l’an passé, quand on craignait une pénurie. «Les acheteurs se sont davantage couverts qu’en 2017. Ils ont un peu de stock. De plus, à cause de l’été très chaud, la consommation de produits laitiers et de beurre a été moins forte alors que la fabrication a augmenté de 8 %. Même s’il y a moins de collecte, tout cela freine l’envolée des prix», explique Benoît Rouyer. Cette fin d’année 2018 n’a donc rien à voir avec fin 2017 et la panique qui avait engendré la flambée des prix des matières grasses. Le prix du beurre, la semaine du 8 au 14 octobre, a atteint les 4 800 €/t : «un bon prix si l’on fait une moyenne sur dix ans», juge l’économiste du Cniel. «2019 devrait être dans la lignée de 2017 et de 2018. S’il n’y a rien d’extraordinaire à prédire sur les prix, un rétablissement du marché se manifeste avec de plus en plus d’évidence. En 2019, on devrait être sur une année où la sortie de crise se confirme», conclut Benoît Rouyer.

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Une centaine d'agriculteurs sont mobilisé depuis 8h ce matin.
Les irrigants bloquent le Futuroscope et pensent que "le mouvement va se durcir"

Depuis 8h ce matin, et à l'appel de l'Adiv, de la Chambre d'agriculture, de la FNSEA, les JA et la CR de la Vienne, des…

L'équipe organisatrice était en réunion cette semaine. Objectif: s'adapter avec optimisme à l'actualité.
La Ferme s'Invite sera une belle fête... sans les bovins

Sur l'affiche de la Ferme s'Invite, la race Limousine est à l'honneur. Mais les bovins ne seront finalement pas présents les 7…

Dany Dubernard a été élue maire de Boivre-la-Vallée en mai 2020. Elle ne se représente pas en mars 2026.
Boivre-la-Vallée supprime ses communes déléguées
Le 1er janvier, Boivre-la-Vallée n'aura plus ni mairie déléguée ni maire délégué. Une économie mais aussi une meilleure…
Mélanie Gatard a lancé son activité d'apicultrice en 2023 à Chabrac.
Une année correcte pour le miel
Installée depuis 2023, Mélanie Gatard est apicultrice à Chabrac.
À droite, Laurent Escot, responsable de la formation de technicien entrepreneur agricole et les 5 (sur les 6) apprenants de cette année.
En formation de "technicien entrepreneur agricole"

Depuis le 22 septembre, 6 personnes ont intégré la formation de Technicien entrepreneur agricole à la MFR de Chauvigny.…

Le journaliste Olivier Dauvers était l'invité du Crédit Agricole. Il a échangé avec Céline Peloquin (Les Fermes de Chassagne) et Antoine Galinat (La Ferme de Vialat).
Pourquoi distributeurs et agriculteurs peuvent s'entendre
Le Crédit Agricole Charente-Périgord a organisé son troisième rendez-vous de l'agriculture, abordant le sujet sensible des…
Publicité