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Manifestation du 16 octobre : départ de Bressuire
La vérité des chiffres apparaît au grand jour

Ils sont partis de Bressuire au petit matin, en car, alors que d’autres prenaient leur voiture. Leur détermination est à la mesure des difficultés qu’ils rencontrent depuis plusieurs mois. Leur espoir : être entendus en haut lieu.

Le départ de Bressuire.
Le départ de Bressuire.
© DR

Le rendez-vous a été fixé place Saint-Jacques, à Bressuire, à 8h30. Dans quelques minutes ils vont monter dans le car, la tête dans les épaules, encore surpris par le froid. Parmi eux, Yannick Morisseau, aussi déterminé que les éleveurs qui l’entourent. « Si eux ne gagnent plus leur vie, je vais dans le mur moi aussi. Ils nous font vivre », explique-t-il. Commercial dans une société d’aliment du bétail, il connaît la situation des éleveurs du bocage qu’il qualifie de « très dure ». « Comme en 2001, au moment de la crise de l’ESB. Et j’étais allé à Niort manifester avec eux », insiste-t-il.

A côté de lui, Dominique Moine, approuve. « L’augmentation des charges a commencé il y a deux ans, et on ne voit pas le bout du tunnel », explique-t-il. Pendant cette période, ils ont tant bien que mal réglé leurs factures, faisant le dos rond, en réduisant leurs prélèvements pour faire vivre leur famille. « On a pioché dans ce qu’on a mis de côté tous les ans. On n’avait pas le choix », renchérit Joël Pellé. Quelques mois plus tard, les éleveurs sont devant une autre réalité, celle de la vérité des chiffres. « Les répercussions sur les comptes de nos exploitations, c’est aujourd’hui qu’on les voit ! », insiste Jean-Yves Bilheux, président du canton de Moncoutant. Dans ce contexte, il leur est difficile de faire le moindre projet. Et ceux qui ont pu être esquissés sont repoussés. « Depuis deux ans, dans le canton, on parle d’embaucher dans le cadre d’un groupement d’employeur, pour faire face à nos besoins de main-d’œuvre. Mais avec ce qui nous arrive, personne ne veut s’engager ».

Joël Pellé est tout aussi amer. Il dénonce la hausse des charges et des cours de la viande « qui sont restés les mêmes depuis vingt-cinq ans, alors que ce n’est pas le cas de la baguette ». Les deux éleveurs se rappellent que les cours de taurillons oscillaient entre 3,75 euros et 4 euros il y a vingt ans. Ils sont descendus à 3,15 euros cette année. Tous dénoncent la responsabilité des grandes surfaces dans ce grand écart. « 30 centimes de plus, cela représenterait 10% de plus à la production, mais seulement 2% à 3% dans les magasins », a calculé Jean-Yves Bilheu.

8h50. Le car ferme ses portes. Direction Poitiers où les éleveurs du bocage comptent sur la forte mobilisation régionale et nationale pour faire avancer leurs revendications.

 

 

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