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Foncier
La Safer maîtrise le grignotage des terres agricoles

Entre préservation des terres agricoles et développement économique, la Safer Poitou-Charentes/Vendée joue l’équilibriste. Et même si des efforts restent à faire, le territoire sur lequel elle veille a perdu moins de terres agricoles en 2012 qu’en 2011.

De gauche à droite : Pierre Baudry, Patrice Coutin et Philippe Tuzelet, respectivement directeur adjoint, président et directeur général de la Safer Poitou-Charentes/Vendée.
De gauche à droite : Pierre Baudry, Patrice Coutin et Philippe Tuzelet, respectivement directeur adjoint, président et directeur général de la Safer Poitou-Charentes/Vendée.
© C.P.

E n 2012, sur le Poitou-Charentes et la Vendée, 5207 hectares dont 700 en Deux-Sèvres, ont quitté le territoire agricole contre 6000 hectares en 2011. «Ce chiffre baisse depuis trois ans», s’est enorgueilli Patrice Coutin, lors de l’assemblée générale de la Safer Poitou-Charentes/Vendée. Ces 5207 hectares ont été équitablement partagés entre du foncier disponible pour les habitations et pour les grands ouvrages tels que la Ligne à grande vitesse, laquelle grignote 3000 ha de La Gironde à l’Indre-et-Loire. Car si la Safer a pour mission de conforter les exploitations, le développement local est également pour elle un véritable enjeu. Et des efforts sont certainement encore à faire car comme l’a rappelé Patrice Coutin, président de la Safer Poitou-Charentes/Vendée, «l’Allemagne utilise deux fois moins d’hectares pour son développement économique».
Toujours en 2012, la Safer a reçu à titre d’observatoire entre 18 000 et 20 000 intentions de vente de terres sur les 5 départements, dont 3000 en Deux-Sèvres. «Nous intervenons en moyenne sur un hectare sur trois», a précisé Patrice Coutin. Par ailleurs la Safer a géré 15 430 hectares : 3380 ha de réserve foncière pour les collectivités, RFF..., 6350 ha de mise à disposition via des conventions, 740 ha de stock opérationnel et 4460 ha pour l’aménagement foncier. Parmi ces 4460 ha rétrocédés (+27% par rapport à 2011), 1880 ha sont allés vers l’installation d’agriculteurs et 2070 ha vers des agrandissements et des restructurations. « Ces rétrocessions de terres ont permis une soixantaine d’installations en Poitou-Charentes et Vendée dont une douzaine en Deux-Sèvres, a souligné Patrice Coutin. Dans les années à venir, le nombre de départs à la retraite va être multiplié par 2,5 voire 3, la Safer va donc jouer un rôle encore plus fondamental dans le maintien et la transmission des exploitations.»     
Forte pression foncière
Outre ses missions d’observatoire du marché foncier de l’espace rural et péri-urbain, d’ingénierie foncière et d’aménagement foncier, la Safer   est dotée d’un rôle d’animation et de concertation pour la gestion de l’espace rural et péri-urbain. En somme elle doit allouer les bonnes terres aux bons projets. « L’année dernière, nous avons reçu 968 candidatures soit 60% de plus qu’en 2011, a déclaré le président de la Safer Poitou-Charentes/Vendée. Une moyenne de 5,9 candidats sur des demandes concurrentielles soit une augmentation de 28% par rapport à 2011. » Quant aux prix, ils restent raisonnables (lire ci-contre). L’hectare deux-sévrien s’élève à 2930 euros quant au niveau national, il vaut  5400 euros et peut atteindre 10 000 euros en Normandie ou en région  Paca.
Delphine Peronnet

En bref

Le marché accessible à la Safer représente plus de 50% du marché agricole. Il poursuit sa progression avec une augmentation de 2% en surface par rapport à 2011 (+ 474 ha). Cette évolution se répartit comme suit : + 384 ha en Deux-Sèvres, + 285 ha en Charente-Maritime, + 244 ha en Vendée, - 143 ha en Charente et - 296 en Vienne. A noter que la progression de 2010-2011 était de 16% avec + 2178 ha.
Prix des terres et prés non bâtis vendus libres :
- en Deux-Sèvres, le prix moyen à l’hectare est de 2930 euros, il a augmenté de 1%. On note une amplitude de 18% entre le Marais poitevin mouillé qui augmente de 11% et le plateau mellois entre plaine et Gâtine qui diminue de 7% ;
- en Charente, le prix moyen à l’hectare est de 3700 euros, affichant une hausse de 2% par rapport à 2011. L’amplitude est de 13% entre l’Angoumois-Ruffécois qui augmente de 8% et le Confolentais qui baisse de 5% ;
- en Charente-Maritime, le prix moyen à l’hectare est de 4270 euros, il augmente de 4%. On note une augmentation de 14% pour la Double Saintongeaise et de 3% pour les terres situées en Aunis et en Saintonge agricole ;
- en Vienne, le prix moyen de 3700n/ha est stable par rapport à 2011. L’amplitude constatée est de 30% entre la plaine de Thouars qui affiche une hausse de 16% et les terres rouges à châtaigniers qui accuse une baisse de 14% ;
- en Vendée, le prix moyen à l’hectare est de 2470 euros, une hausse de 3% est enregistrée. On note une amplitude de 19% entre le Marais breton qui accuse une baisse de 11% et le bas bocage-bocage de Chantonnay qui enregistre une hausse de 8%.
Le prix moyen des vignes en Charente et en Charente-Maritime progresse respectivement de 14% et de 11%.

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