Aller au contenu principal

La poule de Barbezieux adoptée en Dordogne

Éleveuse passionnée de volailles située à Saint-Jory-de-Chalais, en Dordogne, Aurore Frugier-Mayno s’est lancée depuis quelques mois dans les poulets de Barbezieux. L’engagement fort d’une femme de cœur pour la sauvegarde d’une race rare.

Aurore Frugier-Mayno couve ses poules de Barbezieux.
© Romain Longieras

Représentante de la huitième génération de femmes agricultrices, Aurore Frugier-Mayno ne se voyait pas poursuivre la tradition familiale. Mais finalement, en rencontrant son mari Fabrice, éleveur bovin viande, la Sarladaise a « cédé à l’appel de la terre ». Déterminée, cette battante raconte qu’elle a mis cinq ans pour s’installer éleveuse de volailles, avec un statut de travailleur handicapé. Son exploitation est située à Saint-Jory-de-Chalais, à une quarantaine de
kilomètres de la frontière avec le sud Charente : « J’ai construit ma ferme de A à Z. J’ai signé mes emprunts pendant la première période de grippe aviaire ! » La Ferme de Tintin et Flo est née en 2017, inspirée des prénoms de ses enfants Valentin et Florent : « Ce sont des enfants de la ferme, très débrouillards, très courageux ! »

Histoire de transmissions

Au début, elle élève un premier lot de 20 poulets cous nus. Ensuite, elle passe à 60, puis 80. Aujourd’hui, Aurore fait 2 500 à 3 000 volailles par an. Elle a aménagé un abattoir qui s’étend sur 45 m2 et lui a coûté 60 000 euros. Il est tout équipé pour une préparation minutieuse des animaux qui partent ensuite vers la restauration dans les collectivités mais aussi les restaurants gastronomiques. C’est d’ailleurs au détour d’un défi avec le chef cuisinier de la présidence de l’Assemblée nationale, Thierry Delalande, qu’elle s’est intéressée à la poule de Barbezieux.

« Il voulait une race rare. J’ai battu la campagne pour trouver une volaille qui corresponde. J’ai cherché en Dordogne, en vain. J’ai élargi aux départements voisins et j’ai finalement trouvé en Charente. J’ai contacté Jean-Marie Arsicaud, président de l’association de la poule de Barbezieux (Aspoulba) en mars 2022. Quand j’ai pris connaissance de cette histoire de transmission, de l’arrêt du dernier producteur, ça résonnait vraiment en moi. Cela m’a profondément touché. J’ai décidé de m’investir pour ne pas perdre ce patrimoine ».


Elle récupère un échantillon en août 2022. Les premiers animaux sont abattus entre 150 et 180 jours. Les premières dégustations ont lieu en décembre. Les retours sont bons. Aurore démarche les restaurants charentais, avec l’idée que si la poule de Barbezieux n’intéresse pas dans son bassin d’origine, ce sera compliqué de la faire accepter ailleurs : « L’objectif serait d’arriver à 600 volailles à l’année. C’est tout un pan commercial à créer ».
Soucieuse de proposer des produits de qualité, avec une alimentation qui provient de 90 à 95 % de la ferme, Aurore a été distinguée cette année avec une médaille d’argent au Concours général agricole. Elle vient aussi d’entrer en mai au sein de l’association Euro-Toques (créée en 1986 par Pierre Romeyer et Paul Bocuse), qui réunit les fines mains de la gastronomie française et les producteurs locaux.


Dans son élevage, chaque parcours est composé d’une cabane aux noms évocateurs : Espérance, Eva (le prénom de sa grand-mère), Nature, Nectar, Lilas, Noisette, Élise, Rose, Pomme… Ils font référence à des histoires, des souvenirs forts de la vie d’Aurore. Une éleveuse de cœur, volontaire. Une attachante maman poule.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

François Rondeleux a repris l'exploitation en 2023.
Le Chapeau change de mains
Depuis 2 ans, c'est François Rondeleux qui est aux commandes du Chapeau, à Maulay. Le jeune homme a repris l'exploitation…
Cécile et Thierry Lemaître gèrent avec leur fils et leur belle-fille ce gîte.
Un gîte tout confort, attenant à l'exploitation
C'était une petite maison familiale. Le relais du Mardelon, à Messemé est aujourd'hui un gîte 3 étoiles, géré par la famille…
Clémence Emery prépare la finale du concours de reconnaissance des végétaux au lycée de Thuré.
La finale du concours de reconnaissance des végétaux en ligne de mire
Ils étaient 100 à concourir et ils ne sont plus que 5 qualifiés pour la finale du Concours national de reconnaissance des…
FNSEA, CR, JA et Adiv ont rencontré le Préfet pendant plus de deux heures.
Eau : les tensions montent d'un cran

À quelques jours de la mobilisation de Bassines Non Merci à Poitiers, mais aussi du bureau du Sage Clain, pendant lequel sera…

De gauche à droite, Samuel Arlaud, Mathilde Duris et Éric Dauchier, coprésidents de la MJC Claude Nougaro et Carole Maire, la directrice, attendent plus de mobilisation des élus pour sauver la structure.
Des finances qui plombent les missions associatives

C'est au sud du département que nous tournons le regard. La MJC Claude Nougaro a annoncé des difficultés financières telles…

Au Jard'in des Chèvres à Vouzan ouvrira ses portes aux porteurs de projets le 3 juin. Pour plus d'information : richard88helene@gmail.com. Inscription obligatoire jusqu'au 1er juin sur terredeliens.org ou en scannant le QR code ci-dessous.
Une ferme ouverte pour trouver un associé Au Jard'in des Chèvres
Suite au départ prochain de Fanny Goudet, Hélène Richard est à la recherche d'un associé pour maintenir et développer l'activité…
Publicité