La MFR de Chauvigny était une cérélactose
Cette industrie a employé jusqu'à 80 salariés au cœur de Chauvigny. La cérélactose a été inventée par Pierre Lhomme et la production et a tourné jusqu'en 1967.


L'histoire a commencé dans la rue du petit pont de Chauvigny. Pierre Lhomme est un ingénieur chimiste et pharmacien local. Il invente le concept de la poudre de lait, mélangée à de la farine de céréales et de poudre de chocolat pour concocter des laits infantiles. La cérélactose, est né au cœur de la guerre. "La première mention date de 1943 " précise Marie-Claude Chaboisseau, guide conférencière à la ville de Chauvigny. Max Aubrun, conservateur honoraire des musées de Chauvigny, n'avait que 8 ans. Il se souvient de cet ingénieur "curieux, un peu rustre. Un personnage impliqué dans la vie locale comme on se devait de l'être quand on était un industriel à l'époque. Il était président de la Musique municipale et il avait aussi un terrain de tennis. Ce qui était rare à l'époque".
Van Houten
Une violente explosion et un incendie dévastent l'usine et provoquent son déménagement dans les locaux de la rue de Montmorillon, occupés aujourd'hui par la MFR. " C'est en 1953. C'est aussi à ce moment-là que Pierre Lhomme vend son brevet à l'industriel Vanhouten. En échange, il construit l'usine qui sera opérationnelle en 1956. La production se déroule dans le bâtiment de derrière. Le bâtiment le plus proche de la rue est la maison d'habitation de Pierre Lhomme et ses parents" explique Max Aubrun. Pierre Lhomme reste le directeur de la cérélactose qui va employer jusqu'à 80 salariés ainsi que des embauches de saisonniers. "Les fèves de cacao étaient réceptionnées dans des sacs de jute puis concassées et torréfiées. C'est ce que nous rapporte une des dernières employés, Monique Moineau, dans un document datant de 2022 à l'occasion d'un travail historique avec les élèves de la MFR " rapporte Marie-Claude Chaboisseau.
" L'usine tourne jusqu'en 1967. Ensuite, la production n'étant pas exportée et la consommation étant à la baisse, l'usine ferme et la MFR acquiert les locaux" conclut Max Aubrun.