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La leçon de 2009 n’a pas été retenue

Alain Noirtault, président de la section bovins lait Fnsea 79
Alain Noirtault, président de la section bovins lait Fnsea 79
© N.C.

En ce début du mois de juillet et de fête nationale, nous voyons depuis nos champs et nos étables la grande transhumance annuelle des vacanciers vers le littoral, de ceux qui ont touché leur salaire, et qui ont des congés à épuiser.
Pour nous éleveurs laitiers, après une année 2014 qui pourrait être la norme (selon le nouvel indicateur de France Agrimer), et pendant que l’agro-écologie, le défi carbone et la communication occupent notre ministre à plein temps, bras ballant devant le système actuel du marché français réduit à quatre acheteurs, c’est le spectre de 2009 en pire qui s’installe.
Avec un prix payé à 300 euros/t en guise de motivation et avec des charges très supérieures à 2009, une jungle de normes qui s’accélèrent plus que jamais, nous sommes la cible d’une opération de liquidation avec la complaisance des transformateurs, des distributeurs et de l’Etat.
La France est le 1er consommateur au monde de lait, beurre et fromage, et paradoxalement bon dernier européen à payer ses producteurs. Dans un contexte géopolitique aussi instable, avec une demande des pays émergents ayant faim de lait, demande pour le moins aléatoire ou spéculative, la règle dans une démocratie saine devrait être de valoriser notre marché au mieux dans l’intérêt des producteurs et de la vie des territoires ! Eh bien non ! L’export qui devrait être une plus-value là où les débouchés sont accessibles et porteurs, devient la norme, et le marché intérieur, le terrain de jeu des quatre centrales d’achats. « Le commerce qui profite à tous » comme on l’entend en boucle, au final crée des chômeurs et vide la France de son élevage.
Le défi du renouvellement des générations est perdu si on vit les choses de l’intérieur et non à partir des statistiques. Ce n’est plus de la résignation mais du dégoût et de la colère qui circulent dans nos campagnes. La leçon de 2009 n’a pas été retenue par l’Etat français.
Passion et technicité ne suffiront plus pour se lever le matin et les dimanches pour traire des vaches, face à un aval et un amont qui inlassablement ajustent leurs prix sur notre seul dos. Comme a dit Monsieur le préfet cette semaine en parlant des GMS, « ils se tirent une balle dans le pied ». Mais pour nous, producteurs, les transformateurs aussi ne sont pas en reste en finançant leur restructuration sur notre dos et en s’agenouillant face aux GMS ! Je pense à certaines coopératives dont le comportement récent lors d’actions bovines sera long à digérer par les producteurs, qui ne sont pas naïfs.
En attendant, l’absence de réponse structurelle et de clause de survie nourrissent l’hémorragie des éleveurs, toute génération confondue. On ne parle plus de cessation comme avant ! Face aux drames humain et financier qui se jouent, les affaires pourraient vite dégénérer comme s’en inquiètent les GMS ! Mais ne finit-on pas toujours par récolter ce que l’on sème ? Il est trop facile de se plaindre des débordements qui pourraient surgir. Les quatre super-centrales d’achats, l’Etat et les transformateurs détiennent la solution au marché français, seulement et seulement s’ils décident de changer de logiciel dont tout le monde connaît l’unique variable.

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