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La formation pour une reconversion

Ils sont venus de Grenoble s'installer à Thuré. Sophie Hennuy était psychomotricienne et François-Rémi Zawadzki, chercheur appliqué à l'environnement. Le tournant de la reconversion vers l'agriculture s'est opéré à travers un BPREA, à Grenoble pour lui et à distance pour elle, au CFPPA de Laval.

Sophie Hennuy et François-Rémi Zawadzki sont en reconversion dans l'agriculture. Elle dans le maraîchage et lui en apiculture.
Sophie Hennuy et François-Rémi Zawadzki sont en reconversion dans l'agriculture. Elle dans le maraîchage et lui en apiculture.
© Jonathan Quintard

"L'envie de nous y mettre aussi s'est installée comme une évidence" publiait récemment le couple sur Facebook, pour expliquer le virage opéré après une vie professionnelle bien remplie et des coups de main à des projets agricoles locaux. "La réflexion a mûri progressivement " complète François-Rémi Zawadzki qui, au bout de 4 années dans la recherche, ne veut pas "d'une vie sur la moquette" ni de la "précarité du monde académique", tout en étant conscient de " là où il mettait les pieds". En octobre 2022, il se lance dans un BPREA en apiculture, à côté de Grenoble. "Mes expériences de woofing ont été appréciées. C'était important pour l'établissement d'avoir des personnes qui savent où elles vont pour ne pas risquer d'abandonner " souligne le presque trentenaire.

Et si la période de formation (octobre à juin) ne colle pas vraiment avec la saison apicole, il qualifie la formation de "révélation" à plusieurs égards. "Il y a des cours techniques appliqués à l'apiculture, des interventions en fermes-écoles pour manipuler et aussi des cours de "vocabulaire et culture générale" sur le monde agricole. Un bon moyen de s'intégrer au milieu ensuite quand on ne vient pas du tout de l'agriculture. Et puis il y a des analyses économiques d'exploitations et de la gestion avec des plans d'actions et des outils de pilotages d'exploitation et de prévisionnels et bien sûr du droit du travail. Tout cela m'aide au fur et à mesure à développer une réflexion sur l'installation et les défis auxquels on est confronté" poursuit François-Rémi Zawadzki qui continue à réfléchir au modèle économique de son installation en intégrant la ferme des Herbes Folles à Thuré, après l'été dernier. La ferme qui entame alors un projet en transition, basé plutôt sur la ferme collective.

Autre révélation de la formation pour François-Rémi Zawadzki : la complexité et la diversité des tâches, aussi bien physique qu'intellectuelle du métier d'agriculteur. "Pendant ma formation d'ingénieur j'avais étudié la résistance de matériaux. Mais pas la soudure. Dans l'agriculture, il faut avoir des compétences sur la technique et la pratique" sourit François-Rémi Zawadzki qui poursuit sa formation, à présent "sur le tas", notamment en grandes cultures, belle alliance avec l'apiculture, mais aussi à travers le parrainage comme "une autre façon de faire de la formation".

BPREA à distance

Ce projet de reconversion, et donc de formation, est un projet de couple. Sophie Hennuy, s'est portée sur le maraîchage, et vient d'entamer un BPREA à distance au CFPPA de Laval. " J'ai commencé la culture de légumes dans mon jardin et le woofing m'a permis de savoir si je tenais physiquement et si le maraîchage n'était pas un fantasme de néo-ruraux " sourit Sophie Hennuy qui a choisi la formation à distance pour la souplesse de l'organisation et lui permettre ainsi d'être présente sur la ferme des Herbes folles, avec le collectif.

À travers les stages, elle observe aussi les outils mis en place dans d'autres exploitations : des serres qui ne s'ouvrent pas manuellement mais avec une visseuse ou encore des tableaux d'organisation du travail.

Actuellement, dans un établissement et service d'aide par le travail (Esat), elle a observé le fonctionnement d'un atelier de transformation. " J'étais psychomotricienne et je vois dans ma reconversion une continuité avec mon ancien métier avec une forte dimension corporelle, et ici, à l'Esat, une dimension d'inclusion tout en explorant un champ que je pourrais exploiter au sein des Herbes Folles avec de la transformation légumière" complète Sophie Hennuy.

Ses objectifs pour le BPREA? " Avoir de la légitimité et être à égalité de compétences avec François-Rémy pour éviter d'être en décalage. Et j'ai choisi l'option agroéquipement car, en tant que femme, je me sentais ensuite plus légitime pour monter sur les tracteurs. Demain, si une femme nous rejoint sur l'exploitation, je me sentirai aussi plus légitime à la former" précise la future maraîchère.

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