Aller au contenu principal

La Fnpl consulte les éleveurs pour construire son argumentaire

Dans le cadre d’une tournée régionale qui aura duré un mois, la Fnpl, représentée par Marie-Thérèse Bonneau, faisait escale à Parthenay pour débattre de la stratégie syndicale à adopter face à l’organisation du marché dans laquelle la production s’est noyée.

La section lait régionale de la Fnsea et son président Christophe Limoges avaient invité Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la Fnpl, et les éleveurs à venir échanger sur la stratégie syndicale.
La section lait régionale de la Fnsea et son président Christophe Limoges avaient invité Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la Fnpl, et les éleveurs à venir échanger sur la stratégie syndicale.
© Ronan Lombard

À une « période stratégique » de la campagne et deux jours avant une nouvelle invitation des troupes à se mobiliser aux abords des grandes surfaces, (voir page 3), la vice-présidente vendéenne de la Fnpl, Marie-Thérèse Bonneau, était à Parthenay, pour « avoir un retour du terrain à propos de ce qui a été fait ou pas » et définir « ce qui est à engager dans les prochaines semaines. » Le moment est important, à l’approche de la traditionnelle vitrine annuelle parisienne de l’agriculture ainsi que des négociations sur les marques nationales entre la distribution et la transformation laitière. Les acteurs de l’aval et les pouvoirs politiques sont les cibles des messages que veulent crier les producteurs.

Charte des valeurs
« Vous verrez que, dans les bilans qu’ils présenteront, 2015 sera une bonne année pour les industriels », assure Marie-Thérèse Bonneau. Constatant que la volatilité défavorable est totalement répercutée aux fournisseurs des laiteries, elle appelle à une « législation française qui protège le maillon de la production », et que ce dernier soit pris en compte dans les négociations entre transformateurs et commerçants. La Fnpl souhaite voir les relations contractuelles régissant les produits transformés être modifiées par une « charte des valeurs. » L’idée est de remettre la valeur de la matière première lait dans la négociation et de la contractualiser entre les trois maillons. Pour les producteurs, ce serait un espoir de s’assurer que le coût de production est au moins couvert.
D’une manière générale, les représentants des producteurs dénoncent le manque de transparence qui caractérise les partenaires économiques. « Il n’est pas normal » qu’une organisation de producteurs n’a pas une vue sur le mix produit de l’entreprise qui établit les factures de ses fournisseurs. Idem pour la coopération : « être coopérateur sans connaître la stratégie de l’entreprise est ennuyeux. » Marie-Thérèse Bonneau poursuit : Un fonctionnement de coopérative où les coopérateurs ne décident pas, « ça se dénonce ! »
Côté pouvoirs politiques, tous les échelons sont dans le viseur des producteurs. Si, en Belgique par exemple, la distribution et la restauration hors domicile priorisent « un acte d’achat citoyen », en France, il semblerait qu’il y ait encore du travail à faire, auprès des collectivités notamment. Dans un cahier des charges, « écrire que la cantine doit s’approvisionner à moins de 50 km pour garantir un temps de transport inférieur à 4 heures, ce n’est pas anticoncurrentiel », illustre la vice-présidente.
Car le gendarme libéral européen est bien un acteur qui incite encore à l’immobilisme. Hors de question d’entrer dans un quelconque schéma d’entente. Faire en sorte que les producteurs obtiennent une valorisation de leur produit passera donc par d’autres mécanismes, qui ne verront le jour que si la pression syndicale s’exerce simultanément dans les bureaux et sur le terrain.

La France isolée
« Nous ne pouvons pas passer d’un système aussi cadré que les quotas à rien du tout. L’Europe, premier producteur mondial de lait, doit avoir une politique laitière » qui doit tendre vers un volume de production correspondant à la capacité commerciale. Sans quoi, l’année 2016, déjà mal engagée, ne sera pas plus favorable aux éleveurs que 2015. Mais dans une Europe où certains estiment qu’une crise est utile pour faire disparaître les outils les moins performants au profit des leaders, la France est isolée. Un petit signe d’espoir de changement subsiste néanmoins. Depuis que d’autres pays, dont l’Irlande, patrie du commissaire Phil Hogan, font état de la situation difficile des éleveurs, « j’ai l’impression que la crise n’est plus seulement française, mais est devenue européenne », ironise Marie-Thérèse Bonneau.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

Hubert Touret a déjà référencé près de 600 sites entre Angers, Tours et Poitiers.
Une appli pour faire tomber les frontières touristiques
Quand on est en vacances à Chinon, pourquoi on ne viendrait pas faire un tour dans la forêt de Scévolle ou à Angles-sur-l'Anglin…
La parcelle de 40 hectares comprenait notamment le circuit qui accueille les traditionnels Moiss'Batt'Cross.
 Plus  de  12 000  personnes
La 21e fête de la Terre des Jeunes agriculteurs de la Vienne s'est tenue samedi et dimanche dernier, à Smarves. 
Michel Baudrez fut la cheville ouvrière de multiples manifestations agricoles.
Avec Michel Baudrez, un rassembleur s'en est allé

L'agriculture deux-sévrienne a perdu une de ses figures : lundi 11 août, Michel Baudrez s'est…

Si les allées du village des producteurs et des partenaires ont pu se vider par moments le samedi, la foule y était bien présente tout au long de la journée le dimanche.
Aux Gonds, 14 000 visiteurs malgré la chaleur

L'événement organisé par les Jeunes Agriculteurs de Charente-Maritime les 16 et 17 août aux Gonds a attiré un public nombreux…

Nathalie Epagneaud accueillera dans ce pré les participants à ce marché gourmand et nocturne.
Un marché festif dans les prés

Le Gaec du Pont Rouge, à St-Loup (17), accueillera le 6 septembre un marché fermier et gourmand ; un rendez-vous qui est une…

Une cinquantaine de représentants d'OPA étaient présents.
Le mal-être s'ajoute aux difficultés financières
Le Conseil de l'agriculture française de la Vienne s'est réuni lundi dernier. Autour de la table, une cinquantaine de…
Publicité