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Covid 19
La filière s’adapte pour continuer à nourrir les Français

Au jour le jour : c’est ainsi que va la vie ces derniers temps. Les agriculteurs, non concernés par les restrictions d’activité, sont à pied d’oeuvre pour maintenir la production. Les entreprises de transformation font leur possible pour assurer la continuité des services.

La distribution appelle les volumes. Alors, les abattoirs se sont organisés pour assurer la production, tout en gérant la baisse des commandes étrangères et le confinement.
© CP

Le monde agricole s’adapte. Une obligation pour l’ensemble des filières de production qui ne lèvent pas le pied en cette période de crise sanitaire. Les animaux dans les fermes ne peuvent attendre la fin de la circulation virale pour se nourrir. C’est une question de bien-être animal. Les Français, reclus, doivent s’alimenter. La production agricole s’organise pour répondre à ce besoin de première nécessité.

Pour assurer l’approvisionnement des rayons, très fréquentés ces derniers jours, les différents maillons de la chaîne agroalimentaire sont à pied d’oeuvre. De la ferme au magasin de distribution, tous les intermédiaires tiennent leur rôle. « L’enjeu est important et nous l’avons anticipé », explique Patrick Roulleau, président de la Coopérative Laitière de la Sèvre (CLS). Laiteries, mais également fabricants d’aliments pour les animaux, ont massifié leurs stocks de matières premières ces dernières semaines. « Nous sommes couverts jusqu’à fin mai pour les additifs qui entrent dans la composition des aliments. Les matières végétales continuent d’être livrées par nos coopératives partenaires. Les entreprises de transport sur vente tiennent leur activité », présente Laurent Stéfanini, responsable ruminant chez Alicoop.

Le seul doute, tous l’appréhende sérieusement, c’est l’état de santé des salariés. « Nous continuerons à produire 1 500 tonnes d’aliments par jour, si nos collaborateurs sont en bon état de santé. Ainsi, une brigade de réserve a été constituée », poursuit l’encadrant. Chez Alicoop, comme à la CLS, des salariés sont à la maison, en confinement. « En cas de besoin, ils prendront le relais de leurs collègues. La collecte du lait ne peut pas s’arrêter. Les agriculteurs doivent pouvoir livrer. La fabrication doit se poursuivre. Les besoins sont importants », décrypte Patrick Roulleau.

Comportements irrationnels

Dans les abattoirs, « toute l’énergie, toutes les ressources sont mobilisées pour assurer la continuité du service », commente Didier Moulin, directeur de l’outil Cooperl Arc Atlantique de Saint-Maixent. Au jour le jour, l’outil s’adapte. « L’activité des services vétérinaires, des transports, est organisée dans le respect des consignes de sécurité ».

Les relations avec l’aval permettent l’approvisionnement des distributeurs. « Pour que l’activité soit tenue, il faut pouvoir sortir la marchandise ». Le directeur, accaparé par les situations d’urgence, fait face avec ses équipes. Il ne peut que constater que les annonces ont déclenché des comportements d’achats irrationnels. « Les produits UVCI, prémarqués, drive ont été dévalisés. La viande brute ne reçoit pas le même accueil ».

À la Stimex à Parthenay, Salvatore Tomarchio est également inquiet. Moins pour cette fin de semaine que la suivante. « Depuis les annonces de lundi, les transporteurs italiens ne viennent plus chercher la marchandise. Alors que jusqu’à présent, le marché s’était bien tenu, tant sur l’activité broutard que viande, nous subissons une baisse de 30 % ces deux derniers jours ». L’Italie et la Grèce, les principaux marchés de la Stimex, sont moins demandeurs. « L’activité d’abattage se poursuit mais est très fragile. Nous redoutons le manque de main-d’oeuvre ».

À la Caveb, les équipes se tiennent au service des éleveurs en télétravail. « Le marché bovin, après un tassement il y a une à deux semaines, remonte. Les circuits de distribution RHD sont à zéro. Mais la distribution appelle des volumes. Cette semaine, les commandes augmentent de 5 % à 10 % », analyse Laurent Roy, le président de la Caveb. Autant que possible, l’OP enlève les animaux dans les fermes. « Le marché était pesant ces derniers mois. Nous voulons dégager tout ce qui peut l’être pour rassurer les producteurs ».

Sur les marchés de l’agneau et du chevreau, « il est bien difficile d’y voir clair ». Pâques est dans trois semaines. Certes, il n’y a pas d’importation mais les Français consommeront-ils le traditionnel gigot si les fêtes de famille n’ont pas lieu ? ». La semaine en cours n’a pas connu d’enlèvement de chevreaux. « Les abatteurs n’en veulent pas ». Laurent Roy espère que ça reprendra la semaine prochaine. « Tout se gère au jour le jour ».

 

Pas de restriction pour les activités agricoles

Depuis le début de la semaine, la chambre d’agriculture, les services aux agriculteurs, l’activité syndicale… tout tourne, mais au ralenti. Événements, réunions, formations, rendez-vous sont ajournés. En revanche, les acteurs restent au service des agriculteurs pour répondre aux besoins urgents. Ils agiront dans le respect des règles de prévention. Quinze jours, c’est beaucoup, et personne n’aimerait que ce ne soit qu’un début. « Alors collectivement, agissons », conseille Jean-Marc Renaudeau. Dérogataires aux règles de restriction d’activité (hors secteur horticole et pépinière à ce jour), les agriculteurs sont invités par le président de la chambre d’agriculture à respecter la distance d’un mètre préconisée, le lavage des mains et toute autre mesure barrière dans les fermes : présence de gel hydroalcoolique ; restreindre les regroupements entre agriculteurs ou salariés. « L’activité agricole, parce qu’elle est à la base de la chaîne agroalimentaire, peut, pour des raisons professionnelles, continuer son activité. Le bon sens veut que lorsque des professionnels viennent dans les fermes, les poignées de mains n’aient plus lieu ». Lors de leurs déplacements, les agriculteurs doivent toutefois être en possession de l’attestation de déplacement dérogatoire. Il leur faut cocher la première case. Les salariés d’exploitations devront se déplacer avec ce même document, rempli par leurs soins. Ils devront également avoir en poche le justificatif de déplacement professionnel, rempli par l’employeur. 
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