Patrick Soury, président de la section ovine nationale d'interbev
"La filière ovine doit éviter le syndrome du lapin ou du cheval !"
Le renouvellement des générations et l'équilibre des volumes de production font partie des priorités de la filière ovine, présidée au sein d'Interbev par l'éleveur Patrick Soury.

"Franchement, si certains employeurs se plaignent de leurs apprentis, moi, c'est le contraire !" s'exclame Patrick Soury, éleveur ovin à Oradour-Fanais. Président national de la section ovine d'Interbev et du programme Inn'Ovin, l'éleveur fait de l'installation la grande cause de la filière. "L'interprofession investit depuis 20 ans en faveur de l'installation et de la transmission et nous en voyons enfin les fruits. Aujourd'hui, la filière compense une installation par un départ. Même si cela n'empêche pas la production d'être toujours en déséquilibre en termes de volume". Car c'est là, toute l'ironie de la filière : "Pour ne pas subir le syndrome du lapin ou du cheval et disparaître des étals des boucheries en France, nous avons besoin de l'agneau d'importation, en provenance d'Irlande et d'Espagne pour l'essentiel. Les éleveurs français n'arrivent à assurer que 47 % de la consommation de la viande dans l'Hexagone".