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La filière agricole regarde dans l'assiette des consommateurs

Un temps de décryptage de ce qu'est la fameuse transition alimentaire et comment l'aborder : c'est ce qu'a proposé le Négoce agricole Centre-Atlantique, en congrès au Palais des Congrès du Futuroscope, il y a deux semaines.

Pour François Gibon, le directeur du Naca, il est essentiel de se poser la question de la permanence des modes de consommation car elles conditionnent les investissements des négociants.
Pour François Gibon, le directeur du Naca, il est essentiel de se poser la question de la permanence des modes de consommation car elles conditionnent les investissements des négociants.
© TDR

 

Le 35e congrès du Négoce Agricole Centre-Atlantique (Naca), organisé le 3 mai au Futuroscope, était placé sous le signe des évolutions des attentes des consommateurs et de l'impact des nouvelles technologies sur les marchés alimentaires. Il semblerait, en effet, que les Français, quand ils passent à table, soient en train de changer leurs habitudes. Un regain d'intérêt pour le local, le bio, est visible, le nombre des adeptes du sans gluten augmente... Tout cela fait dire à François Gibon, le directeur du Naca, que « nous vivons la transformation des modèles agricoles à travers les consommateurs ».

Il souligne, à titre d'exemple, que les négociants « sont positionnés pour répondre à la demande en bio, qui reste extrêmement forte. Pourtant, il y a des marchés qui sont encore insuffisamment satisfaits, notamment en céréales ».

Mais quid des autres nouveaux comportements alimentaires que sont le vegan, le « sans ». Est-ce des phénomènes durables ou pas ? « C'est une question fondamentale car lorsqu'on investit dans un silo, le retour sur investissement se fait sur 15 à 20 ans. Ce sont des décisions compliquées. On ne sait pas non plus quels impacts vont avoir ces tendances sur l'agriculture, et sur nos métiers », s'interroge François Gibon.

 

Relation thérapeutique à son assiette

En tout cas, la remise en cause de la consommation de viande, la sensibilité grandissante au bien-être animal, le souci de l'environnement, tout arrive comme une lame de fond portée par une nouvelle catégorie de consommateurs. « Depuis les années 1985-90, dans les vingt pays les plus riches du monde, la baisse de consommation de viande est amorcée et se renforcera, assure Bruno Hérault, chef du centre d'études et de prospective du ministère de l'agriculture, qui intervenait au congrès du Naca. Le repas n'a plus cette position centrale de convivialité. On ne mange plus pour être ensemble mais pour rester en bonne santé. On a une relation de plus en plus thérapeutique à son assiette. Ce qui compte, c'est d'avoir des acides aminés, des protéines, des glucides dans son assiette ».

La grande distribution ne veut pas passer à côté de ces modèles émergents de consommation, à l'image de Carrefour, qui est le premier distributeur à avoir déployé une « blockchain alimentaire » et qui a lancé l'année dernière un programme d'actions au service de la qualité alimentaire baptisé « Act for food ». Parmi les engagements pris dans le cadre de ce dispositif, décrit Emmanuel Delerm, directeur organisation et méthodes à Carrefour France, figure la garantie de transparence sur la traçabilité des produits.

Concrètement, la technologie va permettre d'enregistrer toutes les données concernant un animal, un fruit, un légume, un produit laitier..., de la production jusqu'au magasin. En scanant le QR code du produit, via un smartphone, le consommateur a dorénavant directement accès à ces informations.

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