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La ferme Vienne au bord du dépôt de bilan

Mardi dernier, la chambre d’agriculture conviait les coopératives, négoces et administrations pour faire un premier bilan des moissons.À la sortie, Dominique Marchand ne cachait pas sa grande inquiétude.

40 quintaux. C’est semble-t-il le rendement  moyen en blé, dans la Vienne. « Sur 5 ans, mon rendement moyen est de 75 quintaux » lance Dominique Marchand. Le président de la chambre d’agriculture, céréalier dans le Mirebalais va cette année réaliser un rendement d’à peine 45 qx/ha en blé tendre. « Globalement, c’est une baisse de 30 à 40 % pour la Vienne ». Même si aucun secteur n’a des rendements très bons, le sud de la Vienne est un peu moins concerné (« seulement » -20 %), avec une qualité moyenne, alors que dans les autres secteurs, la qualité est souvent plutôt mauvaise. Les secteurs où les rendements sont les pires sont finalement les terres les plus profondes du nord de la Vienne, qui ont souffert de plusieurs mauvaises conditions : manque de luminosité, excès d’eau… Le colza affiche des rendements moyens, mais avec des taux d’huile plutôt faibles. Le bilan pour l’orge est également peu enthousiasmant : rendements moyens et qualité médiocre. Le pire bilan revient au blé dur. « La baisse de rendement est entre 70 et 90 %» lance Dominique Marchand, qui ajoute que les impuretés atteignent souvent les 40 %. Des problèmes de qualité qui vont obliger les coopératives et négoces à mener des opérations importantes de tri, et qui empêcheront certainement d’exporter de nombreux tonnages, ou ne permettront pas d’honorer des contrats. Une situation qui pourrait, par effet de domino, également toucher les transporteurs locaux, les saisonniers, moins sollicités…«L’atmosphère était vraiment tendue » commente Dominique Marchand, après cette réunion où chacun a exprimé ses inquiétudes. D’autant que côté cours, les prix restent toujours aussi bas : 160 euros rendu La Pallice pour l’échéance juillet/septembre. « Beaucoup d’agriculteurs ne pourront pas payer leurs semences, leurs engrais…» Pour les agriculteurs, les pertes s’annoncent donc particulièrement importantes. Outre dresser un premier bilan de ces moissons, l’intérêt de la réunion, c’était aussi de faire part de la situation à l’administration. Plusieurs représentants de la DDT ont assisté à la rencontre, et Dominique Marchand espère que ce qui s’est dit sera transmis à la préfecture, puis au ministère. La préfète a immédiatement répondu et accepté une visite sur le terrain, ce jeudi. « Les agriculteurs n’ont plus aucune trésorerie pour ressemer. Cela fait 32 ans que je suis agriculteur, et je n’ai jamais vu ça. La ferme Vienne est au bord du dépôt de bilan. Les éleveurs sont eux aussi impactés. Le bassin parisien est dans le même cas que nous, même si les moissons sont moins avancées que nous. Il faut qu’il y ait une intervention du ministère ». Dans la mesure où les cultures sont assurables (dans la Vienne, on compte tout juste 1 200 contrats d’assurance récolte), le fond de calamité ne peut logiquement pas intervenir. Alors quel type d’intervention ? Dominique Marchand n’a évidemment pas la réponse. Mais il évoque tout de même des pistes. « Les CIPAN doivent être mis en place avant le 10 septembre. Les gars n’auront pas de quoi acheter les semences… »

 

 

Découvrez dans le journal du vendredi 29 juillet deux pages consacrées à ce sujet

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