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Congrès de la FDSEA
La FDSEA anticipe toute évolution qui remettrait en cause les fondements de la PAC

L’évolution de la PAC est inévitable. Mais pas question de revenir sur ses fondements économiques ni sur la gestion des marchés, estime la FDSEA.

Plutôt qu’un catalogue de revendications, c’est un catalogue de propositions qui se dégage du 62ème congrès de la FDSEA qui se tenait mardi à Châtillon. Depuis des semaines, la PAC s’invite dans les débats du syndicalisme, réforme à mi-parcours oblige, mais aussi jalons posés par des Etats membres sur le poids du budget agricole. Afin d’éviter des déceptions trop grandes quand le découplage total est soutenu par les instances européennes, l’heure est à l’anticipation.
Une enquête réalisée dans les réunions cantonales cet hiver a servi de base à la table ronde de ce congrès.

Faire évoluer la PAC
Il en est sorti en particulier la nécessité de faire évoluer la PAC, pour 83% des 375 enquêtes exploitées, mais sans précipitation, puisque les deux tiers estiment qu’il faut attendre 2013 date jusqu’à laquelle le budget européen est assuré. Décriés lors de leur mise en place il y a vingt-cinq ans, les quotas laitiers donnent aujourd’hui satisfaction au trois quarts des personnes qui ont répondu. 92% estiment qu’il ne faut pas les supprimer et au moins autant estiment qu’il faut maintenir un système de gestion « pour ne pas laisser faire le marché ». Leur évolution doit se faire en fonction de la demande, et leur suppression n’est pas envisageable sans plan d’accompagnement.
Bernard François, directeur de Civray-Capsud, reste attaché à de tels outils de régulation et au maintien de l’intervention « peut-être revisitée avec un système d’assurance » dont la FDSEA veut une mise en place rapide pour tous, afin de faire face aux aléas climatiques, sanitaires et de marché. Jean-Marc Renaudeau, vice-président, soutient cette initiative y compris le maintien d’une interprofession « tout en réfléchissant à de nouveaux outils de mise en marché ».
Les propositions de la FDSEA reposent sur deux piliers dont elle ne veut pas se départir : les hommes et la valeur ajoutée. Alors engager le débat sur le découplage total des aides et toute remise en cause des soutiens passe mal. « La politique agricole doit être essentiellement une politique économique », insiste Philippe Moinard. « Si un renforcement des politiques structurelles est envisagé, il doit trouver son propre financement, pas question d’un quelconque transfert du premier sur le deuxième pilier», poursuivait-il. La prime à l’herbe doit même être considérée comme une aide économique.
Pour Christiane Lambert, il y a pourtant nécessité d’adapter la PAC, tout en préservant son budget. Il y a en effet des laissés pour compte dans le contexte actuel, et en particulier les éleveurs d’ovins dans nos zones intermédiaires. La vice-présidente de la FNSEA, estime alors qu’il faut faire des propositions, ne pas attendre que d’autres décident pour nous. « Nous devons nous dire les choses, sans tabou : si le prix des céréales reste supérieur à 200 euros la tonne, pourra-t-on maintenir les soutiens SCOP au niveau où ils sont ? », demande-t-elle. Sa proposition « d’écrêter une partie des soutiens », pour une utilisations « en cas de besoin » n’a pas soulevé de contestation particulière. Il est vrai qu’entre des DPU en zone de montagne de 150 euros et la moyenne de 300 euros pour la France, l’écart en laisse perplexe plus d’un, y compris les nouveaux pays membres de l’Union européenne.
Solidarité et gestion des risques étaient présents dans les débats et dans les réponses des adhérents. S’il doit y avoir modulation sur le premier pilier, disent-ils, elle doit être affectée par ordre décroisant, à un fonds pour gérer les crises, pour soutenir les productions en difficulté ou la politique de l’herbe, à des DPU pour tous les hectares, au soutien des régions difficiles à une politique d’amélioration de l’environnement.
Guy du Repaire

Une cotisation de deux à trois centimes par m3

Philippe Moinard avait décidé d’en réserver la primeur à ses délégués au congrès. Mardi, il a donc proposé dans le cadre de la gestion de la ressource en eau la création d’une cotisation de deux à trois centimes d’euros par mètre cube sur les volumes prélevés pour l’irrigation d’avril à octobre, hors volumes réalimentés. Le budget est évalué à deux millions d’euros par an. « Voilà la proposition que nous allons faire pour constituer un fond professionnel permettant de développer la                ressource », a-t-il dit. Cet « effet de levier » dans le délicat dossier de gestion de l’eau doit selon lui s’accompagner d’un moratoire sur la réduction des volumes accordés à ce jour en attendant la mise en service de ces réserves.
Pour le président de la FDSEA, le dossier des retenues de la Boutonne a déjà trop duré alors qu’elles ont pour contrepartie la mise à disposition de neuf forages pour alimenter le réseau d’eau potable. Il reflète trop d’hésitations sur des choix politiques pas ou mal assumés qui contribuent à mettre les agriculteurs au banc de la société.               « L’équilibre des milieux ne pourra être atteint sans une politique de retenues de substitution », a-t-il insisté.
Son jugement était tout aussi sévère à l’égard de l’administration qui fait des installations classées une des pierres d’achoppement avec les éleveurs. « Que l’administration ne s’invente pas des règles au fur et à mesure de l’avancement du dossier ou sous la pression médiatique », poursuivait-il. Pour le dernier congrès de la FDSEA qu’il présidait, avant de se consacrer à la FRSEA, Philippe Moinard a dénoncé le climat dans lequel l’administration travaille sur la définition des cours d’eau. Il a appelé les élus, comme dans le dossier de l’eau, à utiliser tous les pouvoirs qui leur sont dévolus pour « avancer ». Mais c’est aussi un soutien sans appel qu’il a apporté aux éleveurs qui voient leurs coûts de production augmenter. Il n’y avait qu’un petit pas à franchir pour inviter les OPA à s’interroger sur leur développement.              « Quand je vois que cela se fait en concurrence avec ce qui existe déjà, je me demande s’il s’agit de l’intérêt de la structure ou de celui des paysans ? », a-t-il résumé. 

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