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Syndical
La conjoncture se durcit, le syndicalisme veille

JA 79 et la Fnsea 79 rappellent l’engagement des agriculteurs à produire en cette période difficile. Ils appellent tous les maillons des filières à la responsabilité. Alors que les besoins sont réels, les producteurs peuvent-ils tolérer que le prix de leur production baisse ?

Par visioconférence, Alain Chabauty et Thomas Gaillard (en haut) ont rappelé le soutien que leurs syndicats apportent aux agriculteurs en cette période de crise pour défendre leurs droits.
© C. Picaud

Cette crise met en évidence le positionnement stratégique de l’agriculture pour le bon fonctionnement de la France. «Il serait bon de s’en rappeler», appelle Thomas Gaillard, président de JA 79. Alors que les producteurs sont au travail pour permettre à la population de se nourrir, dans certaines filières, les prix subissent le poids d’une lourdeur sur les marchés. «La Pac c’est aussi des outils de maîtrise de production. Pour éviter la catastrophe dans certains secteurs, le stockage sera inévitable. Des leviers doivent être actionnés», suggère Alain Chabauty, président de la Fnsea 79.

Mardi 7 avril, les deux syndicats, à l’occasion d’une visoconférence de presse, se disaient mobilisés. «La situation est inédite. La période appelle à la responsabilité et au partage des difficultés pour relever le défi d’aujourd’hui - approvisionner les magasins - et de demain - préserver la souveraineté alimentaire», poursuit le représentant des Jeunes agriculteurs.

Des situations inacceptables

En Deux-Sèvres, où les agriculteurs se sentent un peu préservés, les syndicalistes se font l’écho «de situations incompréhensibles et inacceptables», pointe Alain Chabauty. En viande bovine, alors que le marché du steak haché est dynamique, les vaches de réformes et les animaux de race charolaise, particulièrement prisés pour ce débouché, subissent des baisses de prix. Certains profitent de la crise», accuse-t-il, promettant un travail syndical, le déconfinement arrivé, pour comprendre les rouages de cette décadence.Les syndicalistes ne peuvent croire que la distribution, particulièrement mobilisée ces dernières semaines sur la valorisation des filières locales et notamment l’agneau, soit responsable. «De beaux accords ont permis de sauver les meubles dans la filière ovine», rappellent-ils. Leur regard se porte davantage vers un maillon «peu transparent». L’activité de négoce en amont et aval de l’abattage. «Il n’est pas possible, alors que les rayons des magasins ont besoin d’être remplis, que des animaux partent des exploitations sans que l’éleveur, à la tâche, ne sache le prix qu’ils lui seront payés».

Chacun doit prendre ses responsabilités

Côté chevreaux, le contexte est tout aussi compliqué et contestable du point de vue de certaines pratiques. «Les cours sont en chute et certains opérateurs, conscients des difficultés, n’hésitent pas à proposer de ramasser les animaux pour débarrasser l’éleveur, sans rémunération», dénonce Thomas Gaillard, président de JA 79. «Ce n’est pas aux exploitants de supporter la totalité des conséquences économiques de cette crise», clame-t-il appelant à la responsabilité de chacun. Dans les filières laitières, l’appel lancé par la profession à écrêter, par la maîtrise, le pic de production de lait du printemps, fait son chemin. «Pour le moment l’ensemble des volumes est transformé. Certains industriels ont réorienté leur ligne de production sur des produits convoités par les consommateurs. Toutefois, il faut être vigilant». Thomas Gaillard est particulièrement inquiet pour les fermes qui transforment et les petits industriels, orientés sur les produits haut de gamme. «Ces derniers jours les produits standards sont très demandés. La montée en gamme sollicitée ces dernières années est actuellement délaissée», constate Alain Chabauty.

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