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La complémentarité des espèces sécurise la productivité

La prairie multi-espèces atténue les effets de l’hétérogénéité intra-parcellaire et des variations climatiques grâce à l’association de plantes supportant plus ou moins bien les différents aléas. La réussite de la culture se joue à l’implantation et à l’usage.

Savoir reconnaître et différencier les plantes d’une prairie est important pour évaluer son évolution. Pour Patrice Pierre, la botanique des prairies, c’est aussi « reconnaître les nuances de vert. »
Savoir reconnaître et différencier les plantes d’une prairie est important pour évaluer son évolution. Pour Patrice Pierre, la botanique des prairies, c’est aussi « reconnaître les nuances de vert. »
© N.C.

Une question d’équilibre. Pour le choix initial des plantes semées dans une prairie multi-espèces, il convient de tenir compte des contraintes pédo-climatiques, du mode d’utilisation, des exigences vis-à-vis des performances (valeurs nutritives, rusticité…) et de la complémentarité des espèces.
Dans le cadre des contrats territoriaux sur les bassins versants de la Touche Poupard et de la Sèvre niortaise amont, « nous travaillons pour le maintien des prairies sur le territoire. » L’autonomie alimentaire est un levier et « il ressort des diagnostics individuels menés sur les exploitations que la prairie multi-espèces est une thématique qui intéresse les éleveurs », explique Camille Roger, animatrice du syndicat des eaux du Sertad.
Patrice Pierre (service fourrage et pastoralisme de l’Institut de l’élevage) était donc invité à parler du sujet le 30 octobre, à Exireuil, sur deux jeunes prairies d’un élevage de la commune. La première, semée au printemps avec de l’avoine moissonnée pendant l’été, était un mélange dont la faible densité laisse craindre quand à son vieillissement. « Il y a un risque que le ray-grass anglais et le trèfle blanc ne puissent pas prendre les espaces libres assez vite. » La nature ayant horreur du vide, « d’autres prendront la place. » Or s’il y a des espèces intéressantes qui s’invitent dans un tel pré, à l’instar du grand pâturin observé lors de la visite, il y a aussi des chances que des adventices (au mieux inintéressantes) se développent, tels que le pâturin annuel, des chardons ou des rumex. « C’est important d’avoir une bonne implantation et de mettre, dans le mélange, des espèces qui vont coloniser. Ensuite, il faut s’assurer que le carburant de la prairie, les légumineuses, soit présent », déroule Patrice Pierre. La biomasse d’une belle prairie se compose de « 50 % de graminées et 50 % de légumineuses. »

Viser un usage homogène
Sur la seconde prairie de l’exploitation étudiée par le groupe, la proportion était là et la couverture était idéale. Semée un an plus tôt (en avril 2014) « par rapport à la première, elle a évolué sous l’effet du pâturage. »
« Le mélange est bon », souligne l’expert. Les différentes espèces sont présentes sur l’ensemble de la parcelle. La répartition homogène de la flore est d’ailleurs « un point à surveiller : » lorsque la prairie vieillit, elle peut devenir « une mosaïque » dans laquelle les animaux auront tout loisir de trier. En découlera un surpâturage de certaines zones et un accroissement des refus. Ce phénomène pourrait aussi s’observer à l’avenir dans le champ visité, à cause du relief, car « les bovins préféreront rester dans la partie haute. L’idéal dans ce cas aurait peut-être été de diviser la prairie en deux paddocks perpendiculairement à la pente. »
Le 30 octobre, la végétation était bien développée et l’éleveur prévoyait de faire passer un troupeau de génisses pour qu’elles valorisent la ressource juste avant qu’elles ne soient mises à la reproduction, un choix conforté par l’intervenant qui préconise de ne pas laisser une grande hauteur d’herbe sur pied pendant l’hiver.

La saison de pâturage 2016 commence aujourd’hui

Partir sur du neuf. La qualité de l’herbe printanière dépend de l’état de la prairie pendant l’hivernage. Pour Patrice Pierre, l’herbe d’automne a peut-être une mauvaise image, « à tord, car tant qu’il y a de la croissance, même moindre en quantité à cause des baisses des températures et de la durée du jour, il y a de la valeur alimentaire. » En revanche, en cas de gel, la croissance s’arrête. La sénescence entraîne une chute des valeurs. « C’est le point d’arrêt du pâturage », si un manque de portance des sols n’y a pas déjà mis un terme.
Une valorisation de l’herbe (d’une bonne qualité, donc) par le pâturage « du 1er novembre au 31 décembre décale de 8 jours le redémarrage de la végétation au printemps suivant », sans grand effet sur la productivité printanière.

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