Aller au contenu principal

Hennessy ne veut plus d’herbicides en 2028

D’ici trois ans, les vignobles de la maison passeront au régime sec en la matière. Le 24 avril, il a été annoncé que les partenaires livreurs devront faire de même d’ici 9 ans.

Bernard Peillon, PDG d'Hennessy.
Bernard Peillon, PDG d'Hennessy.
© VC

Le compte à rebours environnemental est lancé pour Hennessy et ses livreurs partenaires. Il se décline comme suit : en 2021, 100 % des exploitations engagées dans le référentiel de viticulture durable (niveau 1) ; 2023 : 50 % des exploitations certifiées ; 2025 : 100 % certifiées ; 2028 : 0 herbicide admis. Une dernière annonce accueillie par un bruissement de salle. Signe qu’« on a été entendus », fait remarquer en aparté Bernard Peillon, le PDG d’Hennessy, dans un grand sourire. Signe surtout que les viticulteurs ne s’attendaient pas à une annonce aussi radicale de la part de Florent Morillon, le directeur amont. Bernard Peillon, le PDG, avait pourtant bien préparé le terrain, avertissant les nombreux viticulteurs présents de « ses préoccupations » dont il voulait « parler ici avec eux au calme ».
La maison Hennessy s’avérant « une des 100 marques les plus influentes au monde » et « le deuxième contributeur au profit du groupe LVMH », on se doutait bien que les préoccupations actuelles de son patron étaient autres qu’économiques (bien que Bernard Peillon ait admis « une certaine raréfaction du produit »). Non, les préoccupations en question sont de deux ordres : professionnelle concernant « la défense du cahier des charges et de l’appellation, dont nous ne sommes pas propriétaires mais dépositaires » ; « Ne cédons pas aux sirènes de la facilité » a-t-il lancé, en guise de pied de nez à d’autres maisons de cognac, tentées par le finishing, auquel lui « n’est pas du tout favorable ».
Deuxième préoccupation concernant cette fois « l’avenir » du vignoble et de la filière : la protection de l’environnement. « Vous savez comme moi que notre société et les consommateurs sont en pleine révolution. Je ne dis pas évolution, mais révolution. C’est pourquoi il n’est plus suffisant d’avoir la meilleure des qualités. Il nous faut être une marque responsable avec une véritable posture sociétale. Dans notre monde du luxe, l’exigence de transparence et d’exemplarité est encore plus forte. Hennessy ne doit plus être seulement une belle marque, mais une marque responsable. Pour cela, il faut regarder à l’empreinte carbone laissée par les activités autour de notre produit, mais aussi s’occuper de la qualité de l’eau, de l’air et de la santé (des viticulteurs, des riverains et des consommateurs). Il y a vingt ans, Hennessy était la première marque au monde certifiée 14  001, aujourd’hui il nous faut accélérer le mouvement, car nous n’avons plus le luxe du temps. D’ici trois ans, il n’y aura plus d’herbicides dans le vignoble d’Hennessy. Dans les dix ans, il faut que nos vignobles partenaires fassent de même. Et encore… je ne suis même pas sûr qu’on ait 10 ans devant nous pour cela. »
Plan d’accompagnement d’Hennessy
Ce timing environnemental pressant sera compensé par un « plan d’accompagnement global » de la part d’Hennessy comprenant : un volet économique (revalorisation du prix d’achat des eaux-de-vie, déjà augmenté de 7 % lors de la campagne ; financement de 50 % du coût du diagnostic et prise en charge du coût de « recyclage » des vinasses) ; la création d’une équipe dédiée à la viticulture durable pour l’accompagnement, « y compris dans l’administratif », a détaillé F. Morillon ; la poursuite de l’investissement dans la recherche et le développement pour appuyer la technique dans le vignoble (futurs tests sur des tracteurs électriques, robots...) et consolider l’avenir de la filière (cépages résistants...). Des pistes qui seront certainement débattues avec les viticulteurs lors des prochaines journées du forum technique d’Hennessy, qui s’étalera du 13 au 17 mai.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

François Rondeleux a repris l'exploitation en 2023.
Le Chapeau change de mains
Depuis 2 ans, c'est François Rondeleux qui est aux commandes du Chapeau, à Maulay. Le jeune homme a repris l'exploitation…
Cécile et Thierry Lemaître gèrent avec leur fils et leur belle-fille ce gîte.
Un gîte tout confort, attenant à l'exploitation
C'était une petite maison familiale. Le relais du Mardelon, à Messemé est aujourd'hui un gîte 3 étoiles, géré par la famille…
Clémence Emery prépare la finale du concours de reconnaissance des végétaux au lycée de Thuré.
La finale du concours de reconnaissance des végétaux en ligne de mire
Ils étaient 100 à concourir et ils ne sont plus que 5 qualifiés pour la finale du Concours national de reconnaissance des…
FNSEA, CR, JA et Adiv ont rencontré le Préfet pendant plus de deux heures.
Eau : les tensions montent d'un cran

À quelques jours de la mobilisation de Bassines Non Merci à Poitiers, mais aussi du bureau du Sage Clain, pendant lequel sera…

De gauche à droite, Samuel Arlaud, Mathilde Duris et Éric Dauchier, coprésidents de la MJC Claude Nougaro et Carole Maire, la directrice, attendent plus de mobilisation des élus pour sauver la structure.
Des finances qui plombent les missions associatives

C'est au sud du département que nous tournons le regard. La MJC Claude Nougaro a annoncé des difficultés financières telles…

Au Jard'in des Chèvres à Vouzan ouvrira ses portes aux porteurs de projets le 3 juin. Pour plus d'information : richard88helene@gmail.com. Inscription obligatoire jusqu'au 1er juin sur terredeliens.org ou en scannant le QR code ci-dessous.
Une ferme ouverte pour trouver un associé Au Jard'in des Chèvres
Suite au départ prochain de Fanny Goudet, Hélène Richard est à la recherche d'un associé pour maintenir et développer l'activité…
Publicité